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Biographie De Jean Jaurès

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la Marne3, et déclaré « mort pour la France4 ». Une stèle, surmontée du buste de son père, est inaugurée à quelques kilomètres du lieu de sa mort, à Chaudun, le 15 novembre 1936, en présence de Léon Blum, qui prononce un discours5. Il figure au Tableau d'honneur de la Grande Guerre, sous le prénom Paul6.

1885-1898 : La progressive adhésion au socialisme[modifier]

L'entrée en politique comme républicain (1885-1889)[modifier]

Jean Jaurès, formé intellectuellement durant la difficile naissance de la IIIe République, entre en politique à 25 ans comme candidat républicain aux élections législatives de 1885. Il est élu7 et siège à l'assemblée nationale parmi les républicains « opportunistes » où il soutient le plus souvent Jules Ferry. En 1889, Jean Jaurès n'est pas réélu.

La découverte du socialisme[modifier]

Privé de son mandat de député en 1889, Jean Jaurès reprend son enseignement à la faculté de Toulouse. Il est reçu docteur en philosophie en 1892 avec sa thèse principale De la réalité du monde sensible et sa thèse secondaire en latin, Des origines du socialisme allemand chez Luther, Kant, Fichte, et Hegel8. Jean Jaurès continue également son activité politique. À partir de 1887, il collabore au journal la Dépêche du Midi (alors appelée Dépêche de Toulouse) de tendance radicale. Il devient conseiller municipal sur les listes radicales-socialistes, puis maire adjoint à l'instruction publique de Toulouse (1890-1893). Ses travaux intellectuels, son expérience d'élu local, sa découverte des milieux ouvriers et des militants socialistes, l'orientent vers le socialisme. Cette évolution s'achève avec la grève des mineurs de Carmaux.

La grève des mineurs de Carmaux : l'adhésion définitive au socialisme (1892)[modifier]

Article détaillé : Grèves de Carmaux de 1892-1895.

Monument de Jean Jaurès à Carmaux, sculpture de Gabriel Pech.

En 1892, quand éclate la grande grève des mineurs de Carmaux, Jean Jaurès est à l'écart de la vie politique nationale. L'origine du conflit est le licenciement de Jean-Baptiste Calvignac - ouvrier mineur, leader syndical et socialiste qui venait d'être élu maire de Carmaux le 15 mai 1892 - par la Compagnie des mines que dirigent le Baron Reille (l'homme fort de la droite tarnaise) et son gendre Jérôme de Solages (député de la circonscription depuis septembre 1889), propriétaire de mines et de verreries. Le prétexte motivant le licenciement se trouve dans les absences de Jean-Baptiste Calvignac causées par ses obligations d'élu municipal. Ce licenciement est considéré par les mineurs comme une remise en cause du suffrage universel et des droits réels de la classe ouvrière à s'exprimer en politique.

Les ouvriers se mettent en grève pour défendre « leur » maire. Le président Sadi Carnot envoie l'armée (1 500 soldats) au nom de la « liberté du travail ». En plein scandale de Panamá, la République semble ainsi prendre le parti du patronat contre les grévistes.

Dans ses articles à la Dépêche, Jean Jaurès soutient, aux côtés de Georges Clemenceau, la grève. Il accuse la République d'être aux mains de députés et ministres capitalistes favorisant la finance et l'industrie aux dépens du respect des personnes. Durant cette grève, il fait l'apprentissage de la lutte des classes et du socialisme. Arrivé intellectuel bourgeois, républicain social, Jean Jaurès sort de la grève de Carmaux acquis au socialisme.

Sous la pression de la grève et de Jaurès, le gouvernement arbitre le différend Marquis de Solages-Calvignac au profit de l'ouvrier Calvignac. Solages démissionne de son siège de député. Jaurès est alors désigné par les ouvriers du bassin pour les représenter à la Chambre. Il est élu le 8 janvier 1893 comme socialiste indépendant malgré les votes ruraux de la circonscription.

Le premier mandat comme député socialiste de Jaurès (1893-1898)[modifier]

Désormais, Jean Jaurès représente à la chambre des députés les mineurs de Carmaux. Il milite avec ardeur contre les lois scélérates. Surtout, Jaurès se lance dans une incessante et résolue défense des ouvriers en lutte. Il défend les verriers d'Albi, renvoyés par leur patron Rességuier. Ce qui lui vaut l'ouverture d'une information judiciaire pour entrave à la liberté de travail, abandonnée fin 1895. C'est aussi à l'occasion de la découverte de fonds venant de hauts lieux chez un anarchiste de retour de Carmaux[pas clair] qu'il se lance dans un discours à la Chambre, le 30 avril 1894, dans lequel il dénonce la politique répressive du gouvernement, la censure du Père Peinard, « consacré presque tout entier à injurier les députés socialistes », le deux poids- deux mesures avec, d'un côté, la censure des journaux et députés socialistes, de l'autre la tolérance de discours également contestataires de certains catholiques (Albert de Mun, l'article « La Bombe » dans La Croix de Morlay, les articles de La Croix ou l'article du Père Marie-Antoine publié dans L'Univers puis dans L'En-dehors et titré « Le Christ et la Dynamite », qui évoquait la propagande par le fait) et enfin l'usage des agents provocateurs :

C’est ainsi que vous êtes obligés de recruter dans le crime de quoi surveiller le crime, dans la misère de quoi surveiller la misère et dans l’anarchie de quoi surveiller l’anarchie. (Interruptions au centre. — Très bien ! très bien ! à l’extrême gauche.)

Et il arrive inévitablement que ces anarchistes de police, subventionnés par vos fonds, se transforment parfois — comme il s’en est produit de douloureux exemples que la Chambre n’a pas pu oublier — en agents provocateurs9.

Et d'évoquer un certain Tournadre, actif lors des grèves de 1892, qui avait proposé aux ouvriers de Carmaux des fonds pour acheter de la dynamite et éventuellement de s'enfuir ensuite en Angleterre : or, selon Jaurès, alors que Tournadre avait répondu aux ouvriers qu'il avait des « amis capitalistes à Paris », les perquisitions menées chez Tournadre à Carmaux avaient conduit à la découverte de deux lettres, l'une du baron de Rothschild, l'autre de la duchesse d'Uzès9 10. Malgré ce discours, la Chambre vota dans une large majorité la confiance au gouvernement. Dans le sillage de la grève de Carmaux, il participe à la fondation de la Verrerie ouvrière d'Albi, premier grand exemple d'entreprise autogérée.

Dans le Languedoc viticole, il visite les « vignerons libres de Maraussan » qui créent la première cave coopérative. Aux élections de 1898, il est battu par le marquis Jérôme de Solages, héritier du fondateur de la Compagnie de Carmaux.

1898-1914 : Jaurès, le leader socialiste français[modifier]

L'affaire Dreyfus[modifier]

Au début de l'affaire Dreyfus, Jaurès est convaincu de la culpabilité du capitaine Dreyfus. Jaurès utilise même la sentence de déportation, qu'il juge clémente, pour dénoncer l'incohérence de la justice militaire dans un discours à l'assemblée11. Face à la campagne de révision, Jaurès reste donc au départ en retrait. Mais, en 1898, Jean Jaurès est convaincu de l'innocence de Dreyfus par le J'accuse de Zola et par ses conversations avec la jeune promotion normalienne (en particulier Lucien Herr) et avec des militants allemanistes (socialistes révolutionnaires) qu'il estime.

Jean Jaurès s'engage alors avec passion dans la défense de Dreyfus. Pour lui, l'affaire est non seulement un problème de justice individuelle, mais surtout de respect de l'humanité elle-même. En effet, elle pose le problème du mensonge et de l'arbitraire des grandes institutions, notamment de l'armée qui entend avoir une « justice » séparée. En outre, elle est utilisée par les droites catholique et nationaliste pour renverser la République12,13. Il s'oppose alors à certains autres socialistes, dont Jules Guesde pour qui Dreyfus est un officier bourgeois dont la défense ne serait pas prioritaire (le souvenir de la répression sanglante de la Commune de Paris, et d'autres révoltes ouvrières, est pour beaucoup dans la défiance de militants ouvriers envers la cause d'un officier).

Mais pour Jaurès, l'accablement de malheurs et d'injustices dont Dreyfus est victime font de lui un homme qui souffre des persécutions de la caste militaire, qui est le « gardien armé du Capital », et donc l'ennemi du prolétariat14.

Avec l'affaire Dreyfus, Jaurès devient un homme politique à l'influence nationale.

Le socialiste, soutien de la République (1898-1904)[modifier]

Battu aux élections de 1898 (l'installation de la Verrerie ouvrière à Albi et son ardente défense de Dreyfus ont provoqué sa défaite), Jaurès se consacre au journalisme et devient co-directeur de La petite république un journal socialiste républicain. C'est dans les colonnes de ce

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