Interprétation Roi Grenouille

DEVELOPPEMENT PSYCHOLOGIQUE DE L’ENFANT

DEVOIR N°1

QUESTION 3 : Interprétation d’un conte des frères Grimm. Vous vous interrogerez également sur les liens entre ce conte que vous avez choisi et propre inconscient.

En préambule, selon Bettelheim, les contes de fée aident à une existence moins égocentrique, favorisent le développement des ressources internes, permettant ainsi à l’imagination et à l’intellect de s’enrichir mutuellement. Le conte de fée nous laisse le choix entre le principe de plaisir (peut être comparer au mal) ou le principe de réalité (peut être comparer au bien). Il permet aussi à l’enfant de découvrir son identité, de développer son caractère. Nous pouvons aussi évoquer que dialoguer avec les puissances « mauvaise » qui sont en nous pour les désarmer et les transformer en influences bénéfiques selon M.L Von Franz.

Selon Freud, « l’homme ne peut parvenir à donner un sens à son existence que s’il lutte courageusement contre ce qui lui parait être des inégalités écrasantes ».

Interprétation du conte : Le Roi Grenouille ou Henri le Ferré

Rapide résumé :

Un Roi et ses filles vivaient dans un château au fond d’une foret sombre. La plus jeune et la plus belle jouait avec une balle en or près d’une fontaine. Cette même balle tomba dans la fontaine entrainant les pleurs de la jeune princesse. Une hideuse grenouille fit surface en demandant à la princesse les raisons de ses pleurs, cette dernière accepta d’aller chercher la boule en échange, d’une solide amitié (manger ensemble, dormir ensemble). Pour retrouver son jouet la princesse accepta l’ensemble des demandes, en pensant qu’une grenouille de pouvait être la compagne d’un humain. Mais une fois récupéré la princesse s’enfui sans respecter sa promesse. Le lendemain la grenouille vient la rejoindre au château, la princesse lui claqua la porte au nez, mais son père le roi l’oblige à la faire rentrer, la nourrir et dormir avec elle. La jeune princesse se met en colère à l’idée que la grenouille dorme dans son lit (la grenouille menace de faire intervenir son père si elle refuse) et la jette contre le mur. Ce geste transforme la grenouille en un beau prince qui avait été ensorcelé. Le roi ordonna le mariage et tous deux partirent en carrosse vers le royaume du prince, accompagné de son fidèle cochet. Henry (le fidèle cochet) si triste que son maitre eut été ensorcelé, c’était entouré la poitrine de cercles de fer.

Dans ce conte nous sommes dans le cycle du fiancé – animal, démontré par le fait que nous ne connaissons pas la cause du changement en grenouille du beau prince, cette métamorphose est le fait d’une sorcière impunie et enfin c’est le père qui est l’investigateur de l’union de l’héroïne et de la grenouille. A noter que nulle part est citée la mère. Ceci peut nous laisser entendre que la jeune femme a passé le cap de l’identification et est dans sa période de latence avant le stade de la puberté.

La première scène de ce récit est la perte de la boule qui ici représente l’objet idéale, l’objet plaisir, imageant l’insouciance, la pureté de la jeune princesse. Ce jouet est parfaitement rond et en or, tout aussi jolie que la princesse.

 Au moment de la perte, c’est comme si son enfance lui échappait, le fait de se retrouver devant l’eau sombre de cette profonde fontaine a suscité une peur, l’angoisse de passer de l’autre côté, la peur de grandir, la peur de rencontrer l’autre, cet inconnu. La peur de renoncer à ses désirs infantiles de dépendance, devenir une femme.

 Ici la fontaine symbolise la femme, la maternité, l’eau du ventre de la mère. La grenouille et l’enfant naissent dans l’eau.

 Est-ce que ce symbole de la fertilité peut nous conduire vers les prémices de la sexualité ? La scène de la fontaine est indéniablement, comme un passage obligé… L’inconscient a joué un mauvais tour à la jeune princesse en faisant tomber son enfance à l’eau ! La princesse doit trouver un moyen de retrouver sa sécurité…

Le principe de plaisir se manifeste quand la jeune enfant fait la promesse de se donner à la vilaine grenouille. Aliéné a ce principe l’enfant ne mesure pas les conséquences de ces promesses. Une fois l’objet récupéré la jeune fille s’enfuit, laissant derrière la grenouille. Mais rapidement la réalité la rattrape et frappe à sa porte. Son moi n’étant pas mature pour vivre ce changement elle claque la porte au nez de son destin (la grenouille) et repart auprès des siens inquiète.

« Ce qu’on ne veut pas savoir de soi même finit par arriver de l’extérieur comme un destin »2

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