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La princesse de Clèves

Dissertation : La princesse de Clèves. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  30 Mars 2022  •  Dissertation  •  3 335 Mots (14 Pages)  •  296 Vues

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Le roman est une œuvre de fiction assez longue et écrite en prose. Il doit mêler la fiction à un souci de vraisemblance, ce qui le différencie de l’autobiographie et s’oppose au conte. Le roman La Princesse de Clèves est un roman psychologique et d’analyse car il étudie la conscience des personnages et les raisons qui les amènent à agir d’une certaine manière. Ce roman est écrit par Madame de Lafayette, de son vrai nom, Marie-Madeleine de Lafayette. Elle naît le 18 mars 1634 à Paris et meurt le 25 mai 1693 dans la même ville. Durant sa vie elle sera écrivaine, salonnière, romancière, scénariste, historienne, épistolaire et dame de compagnie. Dans sa vie d’écrivaine et de romancière, elle fera partie du mouvement littéraire du classicisme avec, comme œuvres principales : La Princesse de Clèves, La Princesse de Montpensier, Zaïde et La Comtesse de Tende. Le roman que nous allons étudier est La Princesse de Clèves parut en 1678. Elle raconte l’histoire d’un amour impossible entre la protagoniste éponyme et le Duc de Nemours.

Nous nous demanderons donc, pour cette œuvre, en quoi ce roman s’apparente à une tragédie classique. Nous répondrons à cette question en deux paragraphes argumentés.

Dans un premier temps nous verrons le monde de la cour qui entoure les deux personnages principaux. Puis, dans un second temps, nous verrons la fatalité de l’amour passionnel.

Tout d’abord, on peut voir que le monde de la cour est un lieu où l’intimité est constamment menacée. En effet, dans l’histoire de La Princesse de Clèves, une rumeur circule sur le fait qu’une femme ait avoué son “adultère” à son mari. Au début de l’histoire, Madame de Chartres, la mère de Mlle de Chartres (plus tard appelé Mme de Clèves), essaie de lui faire comprendre que le monde de la cour n’est pas celui qu’elle croit et s’efforce de la protéger contre les danger de la vie mondaine: “Madame de Chartres, qui avait eu tant d’application pour inspirer la vertu à sa fille, ne discontinua pas de prendre les mêmes soins dans un lieu où ils étaient si nécessaires et où il y avait tant d’exemples si dangereux. L’ambition et la galanterie étaient l’âme de cette cour, et les dames y avaient tant de part que l’amour était toujours mêlé aux affaires et les affaires à l’amour. Personne n’était tranquille, ni indifférent ; on songeait à s’élever, à plaire, à servir, ou à nuire” (l. 435 à 447 de la première partie). Selon Madame de Chartres ce monde semble trop ignoble pour sa fille, c’est pour cela qu’elle l’avertit et lui demande de s'éloigner de la Cour : “Ayez de la force et du courage, ma fille, retirez-vous de la Cour” (l. 1482- 1483 de la première partie).

Ensuite nous pouvons constater que plusieurs événements tragiques surviennent autour des deux protagonistes au cours de l’histoire. En effet nous avons d’abord la mort du père du Prince de Clèves, le Duc de Nevers, ce qui l'arrange pour pouvoir se marier avec Mademoiselle de Chartres: “la mort du Duc de Nevers son père, qui arriva alors,le mit dans une entière liberté de suivre son inclination et, sitôt que le deuil fut passé, il ne songea plus qu’aux moyens d'épouser Mademoiselle de Chartres” (l. 631 à 636 de la première partie). La passion de M. de Clèves est quasiment instantanée qu’on a l’impression qu’il se fiche de la mort de son père, pour lui c’était seulement un obstacle entre Mlle de Chartres et lui. L’hyperbole de la ligne 633 : “une entière liberté” laisse penser que le prince se sentait emprisonné par son père.

Après, nous avons également la mort de Madame de Chartres, la mère de la protagoniste éponyme, qui décède seule. Cependant elle connaît les sentiments qu’éprouve sa fille envers le Duc de Nemours et le lui dit quelque jours avant son décès qu'elle est au courant et qu’elle est inquiète de la laisser seule dans cette histoire : “il faut nous quitter, ma fille, lui dit-elle, en lui tendant la main ; le péril où je vous laisse et le besoin que vous avez de moi augmentent le déplaisir que j’ai de vous quitter. Vous avez de l’inclination pour Monsieur de Nemours ; je ne vous demande point de me l’avouer :je ne suis plus en état de me servir de votre sincérité pour vous conduire. Il y a déjà longtemps que je me suis aperçue de cette inclination ; mais je ne vous en ai pas voulu parler d’abord, de peur de vous en faire apercevoir vous-même. Vous ne la connaissez que trop présentement ; vous êtes sur le bord du précipice : il faut de grands efforts et de grandes violences pour vous retenir. Songez ce que vous devez à vous-même, pensez que vous allez perdre cette réputation que vous vous êtes acquise et que je vous ai tant souhaitée” (l.1467 à 1482 de la première partie). Dans cet extrait du livre, Madame de Chartres sous-entend le mal que fait Madame de Clèves à son mari et quelle potentielle réputation elle pourrait émettre au sein de la Cour si l’on apprenait ce qu’elle a fait subir au Prince de Clèves.

Le sentiment de fatalité vient accentuer l’histoire de La Princesse de Clèves en prédisant la mort du Roi Henri II par un astrologue : “l’astrologue néanmoins s’adressa d’abord à moi, comme s’il m’eût jugé le maître des autres. Peut-être qu’il me connaissait ; cependant il me dit une chose qui ne me convenait pas s’il m’eût connu. Il me prédit que je serais tué en duel” ( l. 650 à 654 de la deuxième partie) la prédiction se réalise dans la troisième partie du roman, le roi se bat en duel avec le Comte de Montgomery : “il courut ; les lances se brisèrent, et un éclat de celle du Comte de Montgomery lui donna dans l’œil et y demeura.” ( l. 1522 à 1524) puis le connétable se rend compte du destin du roi : “ Monsieur le Connétable se souvint dans ce moment de la prédiction que l’on avait faite au Roi, qu’il serait tué dans un combat singulier » ( l. 1533 à 1535). Ces passages indiquent un destin tragique, sans issue: le Roi meurt selon la manière dont l’astrologue le lui a prédit.

Lors de la mort de Madame de Tournon, Sancerre est dépassé par les événements. En effet, elle avait commis le crime de l’adultère : Mme de Tournon a promis sa main à Sancerre et à Monsieur d’Estouteville. On le voit de la ligne 234 à 239 de la deuxième partie du roman : “Il a continué, et m’a dit qu’il était amoureux d'elle depuis six mois ; qu’il avait toujours voulu me le dire, mais qu’elle le lui avait défendu expressément et avec tant d’autorité qu’il n’avait osé lui désobéir ; qu’il lui avait plu quasi dans le même temps qu’il l’avait aimée ; qu'ils avaient caché leur passion à tout le monde”. On peut aussi constater les différentes émotions que ressent Sancerre: “ <<elle est morte et je ne la verrai plus !>> il revenait aux cris et aux larmes, et demeurait comme un homme qui n’avait plus de raison” ( l. 172 à 174 de la deuxième partie), “Madame de Tournon m’était infidèle, et j’apprends son infidélité et sa trahison le lendemain que j’ai appris sa mort, dans un temps où mon âme est remplie et pénétrée de la plus vive douleur et de la plus tendre amour que l’on ait jamais senti” ( l. 204 à 208 de la deuxième partie) et “Sancerre se remit ensuite à pleurer, à regretter Madame de Tournon, à lui parler et à lui dire les choses du monde les plus tendres. Il repassa ensuite à la haine, aux plaintes, aux reproches et aux imprécations contre elle.” (l.303 à 307 de la deuxième partie). On constate que les sentiments de Sancerre vis-à-vis de Madame de Tournon sont très variés, il exprime de la colère, de la haine, de la tendresse et de l’amour. Ces changements de comportements reflètent bien la fatalité du destin malheureux de Monsieur Sancerre.

L’histoire du roman se finit par la mort de Monsieur de Clèves dû à son chagrin d’amour envers Madame de Clèves. Effectivement, Monsieur de Clèves apprends par le gentilhommes, qu’il a envoyer à Coulommiers pour espionner sa femme, que finalement Madame de Clèves ne ressent rien pour lui et qu’elle ressent une réelle passion pour le Duc de Nemours. Cette adultère est très blessant pour lui, on le voit dans la quatrième partie du livre, de la ligne 612 à 622 : “Le gentilhomme fut contraint de laisser son maître abandonné à son désespoir. Il n’y en a peut-être jamais eu un plus violent, et peu d’hommes d’un aussi grand courage et d’un coeur aussi passionné que Monsieur de Clèves ont ressenti en même temps la douleur que cause l’infidélité d’une maîtresse et la honte d’être trompé par une femme. Monsieur de Clèves ne put résister à l’accablement où il se trouva. La fièvre lui prit dès la nuit même, et avec de si grands accidents que, dès ce moment,sa maladie parut très dangereuse”. On voit ensuite que vers la fin de sa vie, Monsieur de Clèves, accuse sa femme de son drame : “vous versez bien des pleurs, Madame, luit dit-il, pour une mort que vous causez et qui ne vous peut donner la douleur que vous faites paraître” ( l. 664 à 666 de la quatrième partie). La mort du Prince de Clèves, nous montre qu’il était vraiment très attaché à cette femme. Mais malgré tout son amour et toute son attention pour elle, elle n’y prêtait pas attention, il n’était pas aimé en retour. C'est le destin mortel de Monsieur de Clèves.

Nous avons vu les multiples morts tragiques des différents personnages de la Cour. Nous allons voir la fatalité de l’amour passionnel entre Monsieur de Nemours et Madame de Clèves.

L’entrée

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