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Le Développement De La Personnalité De L'Enfant Selon La Psychanalyse

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u génital l’amène à une sexualité adulte. On peut observer chez le sujet adulte des fixations à ces différents stades, plus ou moins pénalisantes, conséquences des expériences vécues durant ces étapes. Chaque stade, selon qu’il peut être abordé ou non, et la qualité de sa résolution, est déterminant dans la construction de la personnalité

Par ailleurs, tout évènement traumatique, réel ou fantasmé, survenu avant le complexe d’?dipe aura un impact crucial sur l’individu.

Au cours de ce développement, les instances psychiques, telles que Freud les décrit en 1920 dans sa deuxième topique, s’organisent. Il s’agit du Ca, siège de la libido, présent dès la naissance et régi par le seul principe de plaisir. Le Moi, qui sera le maître de la personnalité visible, s’élabore à partir de la première année, avec la fin de la symbiose avec la mère, et la différenciation Moi/Autre. C’est la seule instance en contact avec l’extérieur. Elle obéit au principe de réalité et a un rôle de médiateur entre le Ca « sauvage » et le Surmoi « social ». La formation du Surmoi est l’issue favorable du complexe d’?dipe et de l’angoisse de castration qui y est associée. Le Surmoi regroupe les règles et interdits (notamment ceux de parricide et d’inceste) émanant de la famille et la société, introjectés par l’enfant.

C’est sur ces postulats que vont s’appuyer les cinq auteurs concernés, pour les confirmer ou les infirmer, et élaborer leurs propres recherches. Celles-ci amènent à un constat unanime : la relation entre la mère et l’enfant est déterminante, en particulier lors de la première année. Elle est à l’origine de la nature des relations objectales qu’établira le sujet.

Tous, à l’exception de Mélanie Klein, dont la théorie repose sur la primauté du phantasme archaïque en opposition à la réalité extérieure, ont insisté sur la qualité des premiers échanges, à l’issue d’une part de leurs observations des populations en souffrance, et d’autre part des reconstructions effectuées lors de leurs expériences de psychanalyste.

D. Winnicott évoque les conséquences d’une séparation prolongée entre la mère et l’enfant ; A. Freud a également étudié les carences affectives chez les orphelins de sa clinique de Hampstead. Mais c’est R.A. Spitz qui a décrit les pathologies qu’elle génère : la dépression anaclitique et l’hospitalisme, processus progressifs évoluant vers un marasme grave.

R.A. Spitz a parallèlement établi, en opposition à M. Klein, trois stades de l’évolution de la relation objectale : le stade anobjectal, analogue au narcissisme primaire de 0 à 3 mois, pendant lequel l’enfant se vit indifférencié de sa mère ; le stade préobjectal qui s’achève avec l’angoisse du 8ème mois générée par un visage étranger, et la reconnaissance de l’Autre donc du Moi. Enfin, avec le « non » qui symbolise l’affirmation du Moi, l’enfant atteint vers 15 mois une relation mature à l’objet. Erik Erikson, dont la théorie souligne l’importance cruciale des facteurs psycho-sociaux dans le développement, considère que c’est la relation à la mère lors du premier de ses huit stades qui induit la confiance, fondamentale dans la construction de l’individu, ou la défiance. Mais c’est probablement D. Winnicott qui diffuse le plus largement l’importance de la mère et de la qualité des soins dispensés au bébé. Dans « Jeu et réalité » il décrit, selon des concepts et une terminologie qui lui sont propres, le rôle de la mère « suffisamment bonne ». « Il n’est pas possible au petit enfant d’aller du principe de plaisir au principe de réalité, ou d’aller vers ou au-delà de l’identification primaire, hors la présence d’une mère suffisamment bonne ». En devançant les besoins du nourrisson de manière adéquate, elle maintient son sentiment d’omnipotence indispensable à une exploration réussie de l’environnement dans « l’espace transitionnel » aux confins de sa réalité intérieure et de la réalité extérieure. Les expériences opérées dans cette aire aboutiront à une relation objectale accomplie. Il impose la notion nouvelle d’objet transitionnel qu’il oppose à celle de l’objet interne de M. Klein sans la réfuter, et cite A. Freud « J’ai entendu Anna Freud parler de l’utilisation du talisman, phénomène très proche ».

Mélanie Klein aborde le rôle maternel sous un jour nettement moins angélique. Elle postule qu’un Moi morcelé présent à la naissance et régi par des fantasmes archaïques, établit des relations objectales de type psychotique. L’objet partiel massivement investi est le sein lors des 5 premiers mois. Le nouveau-né soumis à des pulsions de vie et de mort qu’il ne peut tolérer opère des mécanismes de défense tels le clivage –tant de l’objet que du Moi-, l’introjection du bon sein qui gratifie -objet interne, et la projection du mauvais sein qui frustre –objet externe. A cette position schizoïde paranoïde des cinq premiers mois, succède la position dépressive vécue par le sujet quand il intègre sa mère comme un objet total unifiant le bon objet qu’il aime et le mauvais objet dont il a souhaité la destruction. En résulte un sentiment de culpabilité qui se résolut par la réparation, symbolisée par les diverses frustrations qu’imposent les parents. Ces deux phases alterneront toute la vie. Cette conception me laisse perplexe ; en effet, les sentiments tels qu’amour, haine et surtout culpabilité me paraissent trop élaborés pour un nourrisson.

On peut toutefois affirmer que c’est bien l’enchaînement d’une frustration raisonnable, de la conscience de l’absence, et d’une perte de l’objet correctement résolue qui permet à l’enfant d’accéder aux concepts de permanence de l’objet et à la construction du Moi.

A cet égard, M. Klein adopte également une position en rupture avec ses confrères. Selon elle, outre le Ca, il existe donc un Moi archaïque et morcelé dès la naissance. Il organise face à la dualité des pulsions qu’il réfute, des mécanismes d’identification projective et d’identification introjective, formes primaires du processus d’identification à un objet total, fondamental dans le développement. Le Moi s’unifie à l’issue de la position dépressive sous la pression d’un Surmoi rudimentaire, qui s’installe avec un complexe d’?dipe…complexe (!) et particulièrement précoce, entre 1 et 2 ans. Cette expérience s’articule autour d’un ventre maternel fantasmé, porteur d’objets totémiques et désirables tels le pénis du père, l’enfant…j’adhère davantage à l’hypothèse plus conformiste d’une construction du Moi et du Surmoi telles que décrites par A. Freud et R.A. Spitz. Le Moi se forme avec la conscience du non-Moi.

Pour D. Winnicott, dans un contexte de soins favorable (holding, handling, object presenting), le visage de la mère fonctionne tel un miroir dans lequel l’enfant se reconnait « que voit le bébé quand il tourne son regard vers le visage de la mère ? Ce qu’il voit, c’est lui-même. ». Cette expérience positive favorise l’élaboration du Vrai Self, composante d’un Moi primaire authentique et spontané. Si la mère défaillit à renvoyer à son bébé un reflet identificatoire, celui-ci va lui opposer un Faux Self, inhibé et soumis aux attentes extérieures. La clé d’une construction favorable de la personnalité consiste en un équilibre du Vrai Self et du Faux Self, nécessaire à l’adaptation sociale du sujet, à l’instar de l’harmonie qui doit présider entre le Moi et le Surmoi, bien que leurs genèses et les âges auxquels on les situe diffèrent.

Selon la psychanalyse, c’est au stade anal que le

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