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Projet de recherche sur l'appréhension psychanalytique de la fibromyalgie

Mémoire : Projet de recherche sur l'appréhension psychanalytique de la fibromyalgie. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  4 Février 2022  •  Mémoire  •  6 203 Mots (25 Pages)  •  388 Vues

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     Étude au travers de la fibromyalgie, maladie chronique frontière du corps et de la psyché. 

 

   « Ce corps-monstre que la psyché essaie de faire

parler » McDougall J. (1989), Théâtres du corps, Paris, Gallimard, p. 179

.    

Relève-t-elle de la psychosomatique ?

 

Quels peuvent être les processus psychiques en jeu dans cette pathologie controversée au sein du milieu médical ?

 

 

  

« The Broken Column », Kalho Frida, 1944 [pic 1][pic 2]

 Lisa Kieyila

Psychologie. Université Paris-Nord - Paris XIII, 2022

SOUFFRANCE DE L'ÂME MASQUÉE PAR

LA DOULEUR D’UN CORPS HURLANT

Quelles pistes psychanalytiques pertinentes aborder pour comprendre l’articulation entre la souffrance et la douleur chez le sujet atteint de fibromyalgie ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  Avant-propos

Ma mère, mon oncle et moi sommes touchés par ces maladies dont on parle de plus en plus et qui laissent à questionner dans le débat médical tant aux traitements qu’à leurs causes : les maladies chroniques. Ma mère a la fibromyalgie, mon oncle la sclérose en plaque et moi l’endométriose.

Une maladie chronique est une maladie de longue durée, évolutive, avec un retentissement sur la vie quotidienne. Elle peut générer des incapacités, voire des complications graves. Elle a été suivie pendant quelques années par un psychologue de l’IPSO (institut psychosomatique) et dans un centre anti-douleur par des professionnels.

Je suis alors venue à me demander si les trois pathologies avaient un tronc commun, lorsque l’on ne peut être certain de la source de nos problèmes, on en vient à faire des liens, sûrement pour se rassurer et se dire qu’ils seraient forcements plus forts que nous, auraient une sorte d’extériorité contraignante et non maîtrisable.

J’ai pu constater chez ma mère beaucoup de douleur, de souffrance ainsi qu’une incapacité pour elle comme pour son entourage à mettre des mots sur ses maux. Lorsque j’étais plus jeune je ne comprenais pas, je pensais que « maman avait très mal au dos », et puis j’ai grandi, je me suis documentée, j’ai aussi pu faire l’expérience de la douleur et comprendre ce que ma mère avait pu endurer, lui poser des questions, mettre notre histoire en commun.

Ce projet de recherche s’avère être une bonne opportunité pour me permettre d’en savoir plus en ce qui concerne non pas nécessairement l’étiologie (même si cette « pulsion du savoir » nous anime tous, celle de pouvoir contrôler, maîtriser) mais plus sur ce qui se situe du côté de la parole, des éprouvés de la personne concernée, en interrogeant les mécanismes psychiques qui la sous-tende dans un domaine assez particulier relevant ici de la psychosomatique.

En effet, j’ai découvert ce domaine à travers le texte de Rosine Debray dans l’article « Psychopathologie de l’expérience du corps », cette formulation toute nouvelle d’une théorie somatique m’a paru très pertinente. En s’appuyant sur des psychanalystes comme Freud, Marty ou encore Winnicott en y apportant des modifications. Comment ces douleurs se manifestent-elles, qu’est-ce qu’elles viennent symboliser chez le sujet ?  

J’ai pu rencontrer quelques difficultés lors de l’élaboration de cette recherche. Il n’a pas été facile de mener une enquête objective au vu des données sensibles qui me traversaient, certaines fois les propos que j’ai pu lire m’ont laissée dubitative, pouvons-nous voir ici la contrainte du refoulement ? Puis vient alors le sentiment de ne rien pouvoir apporter soimême et de reformuler, faire des liens avec des propos déjà questionnés, élaborés, vérifiés…cette impression de ne pouvoir réellement apporter « sa pierre à l’édifice ». Et enfin la limitation du nombre de page, jusqu’au 3 janvier 11h il me restait encore 10 pages en trop, la maximisation des arguments me permettait d’appuyer mes axes et d’en maximiser leur pertinence.  

J’espère avoir pu mener une recherche pertinente sur cette pathologie assez controversée, non en établissant une généralisation du fonctionnement psychique des personnes atteintes, mais plus dans une démarche de compréhension globale et non stigmatisante. L’enjeu le plus important ici, est d’avoir pu établir des liens cohérents, (à l’aide de sources de qualités) entre les différents aspects choisis et reformulés afin d’en dégager une conclusion.  

 

 

 

 

 

 

Table des matières 

 

 

 

Avant-propos        2

I.  La fibromyalgie sous l’angle de la psychosomatique        6

II.  La plainte au cœur de la maladie, « écran » de l’articulation entre la douleur et la souffrance :        7

III.  Le rapport à la constitution du Moi et à l’objet chez le sujet atteint de fibromyalgie        8

IV. L’alexithymie et la mélancolie, le blocage de l’affect        9

V.  Fibromyalgie corps hystérique des temps moderne ?        10

Conclusion :        11

Bibliographie        13

 

 

   

 

Introduction, qu’est-ce que la fibromyalgie ? Etat actuel de la littérature 

La fibromyalgie, ou fibrosite, (Yunus et al.,1981) ou polyenthésopathie, ou syndrome polyalgique idiopathie diffus (Benoist et al., 1986) est une entité douloureuse chronique encore controversée située entre ce qui relève du corps médical, la rhumatologie et de la pathologie psychosomatique. Longtemps négligée, sa définition a évolué et depuis une dizaine d'années de nombreux travaux lui sont consacrés. On peut l’appréhender comme un syndrome somatique fonctionnel englobant de nombreux symptômes avec en premier plan une douleur diffuse et une fatigue chronique. Fibromyalgie vient du latin fibra (fibre), et du grec myo (muscle) et algos (douleur), ce sont des douleurs aux muscles et au squelette.

Elle touche en France en France 1,6 % de la population dont 77 % de femmes “Elle se caractérise par la présence de points sensibles sélectifs et persistants dans un contexte de douleurs chroniques diffuses associée à une symptomatologie hétérogène (fatigue chronique et invalidante, troubles du sommeil, troubles cognitifs, mnésiques et fonctionnels (Cedraschi et al., 2003, p.98). « Cette pathologie présente une comorbidité importante avec les troubles d’ordre psychopathologique tels que l'anxiété et la dépression, même si les résultats des études sont hétérogènes en ce qui concerne la prévalence de la dépression (entre 10 et 90 %) », d’un autre côté, son étiologie est multifactorielle dans laquelle s’enveniment des aspects biologiques, psychosociaux, psychologique, somatiques... (Cedraschi et al., 2003) 

 De nombreuses études mettent en avant la présence d’un traumatisme et d'événements stressants. D'autres mettent en évidence des aspects singuliers du fonctionnement psychique comme le perfectionnisme telle que l'hyperactivité, les difficultés de mentalisation et l'attachement insécure (Reynaud et al., 2014)

Un autre problème pouvant alimenter le sentiment d’anxiété et la dépression sont la plupart des examens médicaux ne corroborant pas avec la plainte des sujets. Aujourd’hui, ne sachant toujours pas guérir la maladie, les objectifs thérapeutiques des médecins sont dans la réadaptation. Ils tentent de guider le patient vers le changement de ses habitudes de vie pour faire face à sa pathologie, en apprenant à fractionner ses activités, et à changer de raisonnement face à différentes situations. L’objectif des médecins est de permettre au patient de trouver des outils pour gérer sa douleur et donc se sentir plus dans le contrôle de sa maladie. (Castro de Souza, 2014)  

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