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Rapport de recherche action

Rapport de stage : Rapport de recherche action. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  8 Août 2019  •  Rapport de stage  •  2 509 Mots (11 Pages)  •  612 Vues

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Rapport de Recherche Action

Christophe GAUCHE

  1. Introduction

A l’heure actuelle, une des volontés politique pour l’enseignement artistique est l’ouverture à l’ensemble des cultures et esthétiques. Cependant où en sommes-nous sur ce sujet du décloisonnement ? L’origine de ma recherche-action provient de l’appellation de la « discipline » que j’enseigne au sein de l’école intercommunale de Musique de Beauséjour, à Sainte-Marie.

En effet, lorsque l’école accueil un futur élève souhaitant s’inscrire en Guitare, il se doit de choisir pour sa première année entre Guitare Classique et Guitare Musique Actuelle. Le choix du parent ou de l’enfant se fait donc sur la représentation de ces deux termes : musique classique et musique actuelle.

Bien qu’à l’ouverture de l’école, en 2013, le point fort était de proposer un « enseignement tenant compte du poids de l’histoire et des traditions »[1], il est indéniable que le modèle d’organisation de l’école (département, nomination des disciplines) est une réplique de celui du Conservatoire de Région.

L’appellation musique classique et musique actuelle font directement référence a deux esthétiques différentes. Dans une école de musique, l’apprentissage de la guitare doit-il toujours se résumer à une esthétique ? La guitare n’est-elle pas plutôt un instrument inter-esthétique ? Doit-on diriger un élève dès son entrée vers une esthétique particulière ?

Au regard des différentes appellation de la discipline guitare dans les structures d’enseignement musicale (guitare moderne, guitare classique, guitare électrique, guitare musique actuelle, guitare jazz…), la catégorisation, la classification des apprentissages de cet instrument est uniquement liée à l’organisation de l’établissement.

Selon mon analyse, à l’école de Musique de Beauséjour, il serait plus judicieux et plus explicite de nommer ces deux pratiques par : la guitare acoustique et la guitare électrique.


  1. La guitare
  1. L’histoire de l’instrument

Le descriptif de Fabrice HOLVOET, Guitare(s)… traditions et perspectives, est riche en explication sur l’histoire de la guitare et sur son évolution. La guitare est le seul survivant moderne des multiples instruments à cordes pincées[2]. En effet, l’on retrouve des instruments avec une caisse, plusieurs cordes et des touches 3700 ans avant J.C[3].

La lutherie actuelle de la guitare apparait dans la deuxième moitié du XXème siècle avec le luthier espagnol Antonio de Torres, d’où l’appellation de cet instrument : guitare espagnole. Cet instrument a donc été standardisé pour jouer le répertoire ancien, mais aussi le répertoire moderne. Aujourd’hui, ce genre de modèle est communément appelé guitare classique ou guitare espagnole. La guitare se décline sous différentes formes actuellement : folk, électrique, midi, jazz…

Le début de l’ère électrique voit le jour au début des années 1920, lorsque l’ingénieur de la marque Gibson, Lloyd Loard, crée le premier micro électromagnétique pour guitare électrique[4].

Aujourd’hui, la guitare est l’un des instruments les plus utilisés au monde. Ce succès est dû au fait que c’est un instrument facilement transportable avec un coût d’acquisition pouvant être relativement bas[5].

  1. L’histoire de son enseignement

C’est en 1674 que fut publié la première méthode de guitare, par Gaspar Sanz. En 1940, Emilio Pujol publie « L’école raisonnée de la guitare (basée sur les principes de la technique de TARREGA)[6] ». Celle-ci est aujourd’hui encore utilisé par les professeurs de guitare. Les cinq volumes qui la constituent, peuvent être considérés comme l'aboutissement de l'évolution de la guitare depuis la fin du XIXème siècle. 

Au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris c’est après une réforme des enseignements que la classe de guitare voit le jour en 1969 avec Alexandre Lagoya[7]. Nous sommes au milieu du XXème siècle, et pendant que les musiques amplifiées prennent de l’ampleur nous assistons à l’émergence de la guitare classique. De part, les apports pédagogiques des maitres de la guitare, des codes, des règles, des écoles de la guitare sont créés. Cette approche pédagogique est aujourd’hui encore très similaire qu’à ces débuts. Après m’avoir entretenu avec Henry Foures, directeur du CNSM de Lyon, il m’a expliqué que la classe de guitare n’a jamais été créé en raison d’un manque de locaux, d’espace pouvant accueillir de nouvelles disciplines. C’est ainsi qu’aujourd’hui nous avons un modèle d’enseignement de la guitare dans les conservatoires reposant sur le modèle du CNSMDP.

  1. Les limites du modèle du Conservatoire

  1. Le cloisonnement des départements  

Depuis le Schéma Directeur d’organisation d’un conservatoire de national de région datant de 1984, les conservatoires et écoles de musiques sont dans l’obligation d’organiser l’enseignement musical sur la notion de département pédagogique[8]. Cette logique organisationnelle avait pour but de regrouper d’une façon cohérente un ensemble de discipline par famille ou par groupes de spécificités communes. La création des départements avait pour ambition de faire bénéficier aux élèves un enseignement riche et ouvert aux disciplines voisines. En 1984, l’objectif du Schéma Directeur était déjà de favoriser le décloisonnement des classes par la multiplication des échanges. La logique qui s’en est suivi est une organisation par esthétique. Ce nouveau mode de fonctionnement a permis de créer une dynamique nouvelle et enrichissante[9], mais suite à l’institutionnalisation du Jazz, des Musiques Actuelles Amplifiées et des Musiques traditionnelles ce mode organisationnel ne répond plus, selon moi, à la demande première d’ouverture culturel.  A juste titre, dans son mémoire Ariane COHEN-ADAD[10] défend l’idée suivante : « l’enseignement de la musique est dans la grande majorité des cas un enseignement spécialisé qui s’attache à défendre une esthétique et un mode de pratique musicale ». Dans une société artistique où la polyvalence, la pluridisciplinarité sont des qualités requises sur le marché du travail, la question est de savoir si l’organisation des départements par esthétiques est encore une solution adéquate. Cet héritage organisationnel des conservatoires (départements par esthétiques) laisse d’autant plus à réfléchir que les textes officiels, comme le SOP de 1992[11] parle du jazz, musique classique, ancienne, contemporaine comme étant un mode d’expression. Revenir à la musique dans sa globalité, comme moyen d’expression, me semble une piste d’amélioration possible pour l’enseignement de la musique.

  1. La culture de l’excellence

Le système d’éducation de formation musicale et des écoles de musiques est issu de la révolution française[12]. A cette époque, le conservatoire se donnait pour mission de forger des « musiciens formés pour les théâtres lyriques et pour l’armée qui n’avaient pas besoin d’une éducation musicale approfondie, globale, générale, liée à compréhension, à la créativité comme c’était le cas au début du XVIIIème siècle. Il importait seulement qu’ils soient bons instrumentistes et bons lecteurs. Or, force est de constater que lecture et technique instrumentale demeurent aujourd’hui les bases fondamentales de l’enseignement musical français. Ce sont deux bonnes bases qu’il faut conserver et perfectionner, il n’empêche qu’elles ne doivent pas être les seules [13]». Ce modèle est toujours valable, ou même si la charte de 2001 demande une augmentation de la pratique amateur dans les institutions, les conservatoires tendent toujours à former des musiciens spécialistes et académiques. Cette pratique peut, entre autre, expliquer le taux d’abandon en 3ème cycle ( constat du CRR d’Eybens en 2013 : les 3ème cycle représentent 7% des élèves).

Dans son ouvrage Remy Campos développe  « qu’un cursus se réduit à une série de certificats disciplinaires et que l’histoire du conservatoire se confond avec une galerie de lauréats »[14].

  1. Vers un nouveau modèle d’enseignement
  1. Multi culturalité, pluridisciplinarité

Depuis toujours, la musique classique s’est enrichie d’autres cultures[15]. Comme exemple, lors d’un stage autour des musiques Jazz, avec le CEFEDEM AURA, le pianiste Guillaume Duchassy nous a proposé de réarranger Wasserflüt, une pièce de musique classique pour piano et voix de Franz Schubert. Après notre réappropriation, il nous a confié que cette version arrangée lui rappeler les chansons populaires de cirques, là où Schubert lui-même puisait son inspiration musicale. Cette remarque montre que le métier d’un musicien aujourd’hui ne peut pas se résumer qu’à une esthétique, un genre musical. La sacralisation de la musique classique par les institutions ne favorise pas une multi culturalité musicale. L’ouverture à la création, l’improvisation est une voie possible permettant de former des musiciens complets. Comme le souligne David GEREY[16], la diversité fait aujourd’hui partie intégrante de notre environnement musical, pourquoi choisir devoir choisir entre tel ou tel type d’expression si plusieurs nous animent ?  

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