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Correction Du Texte De Alain, Extrait De Définitions.

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emier temps, Alain

définit la « conscience », c’est-à-dire dit ce qu’elle ne peut pas ne pas être, ou ce qu’elle est

nécessairement. Il cherche donc à exposer la nature intrinsèque de la conscience, son essence. Or,

qu’appelle-t-on « être conscient », si ce n’est être en mesure de présenter clairement à l’esprit certaines

informations sur le monde et sur soi- même ? En effet, avoir conscience, par exemple que l’on est dans

une pièce, c’est non seulement savoir que certains éléments qui constituent notre environnement sont

présents, mais avoir l’idée qu’on les voit ; c’est encore être en mesure de distinguer ce qui fait cet

environnement de ce que l’on est, soi, c’est-à-dire être capable de savoir que l’on est soi, et que l’on

n’est pas ce qui n’est pas soi (une table, une chaise, un mur, etc). La conscience est ainsi « savoir »,

c’est-à-dire qu’elle apporte des informations, grâce aux sens notamment, sur le monde et sur nous

mêmes, mais c’est un savoir qui se sait lui-même, qui donc est réflexif, dans la mesure où le sujet, en

l’occurrence l’homme, n’a pas seulement présent à l’esprit les éléments que lui transmettent ses sens

(les couleurs, les impressions), mais il sait que c’est bien lui qui les ressent et les traite, connaissant

donc d’une part qu’il voit ce qu’il voit, qu’il pense ce qu’il pense, mais que ce « je » qui pense, est

bien distinct de ce qui est objet de pensée ou de sensation.

C’est pourquoi Alain a raison de dire que la conscience est « un savoir revenant sur lui-même

», définissant ainsi la conscience humaine comme non seulement immédiate mais surtout

réflexive. Cette réflexivité, qui indique un retour de la pensée sur elle-même, parce que l’on a

conscience que l’on a conscience de x ou y, c’est-à-dire qui suppose en l’homme la capacité de se

mettre à distance de lui, de se détacher de façon quasi schizophrénique de lui-même pour s’observer

intérieurement en train de penser et de sentir, est aussi ce qui permet à l’homme de se connaître

comme sujet, c’est-à-dire comme celui qui rassemble toutes le divers de l’intuition sensible et toutes

les pensées imaginables, comme centre de la réflexion. Si j’ai froid, si j’ai faim, si je veux, si j’aime,

c’est bien toujours de moi qu’il s’agit, un être donc unique et « central », qui synthétise toute

perception et toute idée. Sans cette conscience de soi amenée dans et par la conscience, l’homme ne

pourrait pas « décider », dans la mesure où, pour décider, il faut être en mesure de rassembler les

différents choix ou options possibles, de les traiter, de se savoir alors, même de façon minimale, celui

qui agit, c’est-à-dire au sens propre, le sujet (auteur et acteur) de la décision et de l’action qui lui fait

suite. Or, si nous avons conscience de notre rôle et de notre importance dans le jugement que nous

opérons activement, nous sommes alors capables de « [nous] juger », c’est-à-dire de prendre

NDLP, T. ES et S, correction du devoir du 19 Octobre 2006.

Philosophie, Mme Guyot. Texte de Alain sur la conscience extrait de Définitions.

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conscience de ce que nous faisons lorsque nous décidons, la conscience impliquant toujours comme

nous l’avons dit, la réflexivité. Ainsi, décider, c’est aussi savoir que l’on décide, donc se savoir

responsable de la décision prise, parce que l’on se connaît comme auteur de cette décision. Penser,

c’est-à-dire pour Alain produire un raisonnement conscient, c’est alors toujours en même temps se

penser en train de produire ce raisonnement, et donc s’apercevoir comme auteur dudit raisonnement.

Dès lors, celui qui « pense » se sait une responsabilité dans la pensée qu’il admet, et cette

responsabilité l’engage à se demander : « que dois-je penser ?».

Si la capacité de penser, offerte par la conscience, appelle un « devoir », c’est en effet que nos

idées, issues de nos pensées sont le fruit d’un jugement rationnel et pesé, éclairé par la conscience, et

qui à ce titre sont objets d’une analyse de notre part : ce que je veux, ce que je crois vrai, je veux aussi

le vouloir et je crois devoir le croire, c’est-à-dire que je conçois une nécessité de penser ce que je

pense. Cette nécessité est induite par le fait que ce que je pense étant clair en mon esprit, génère en

moi une conviction profonde que j’ai raison de penser ainsi ou de décider d’agir ainsi. Dès lors, si je

crois qu’être un bon être humain implique d’agir dans le respect d’autrui et de moi-même, et que cette

croyance est une pensée réfléchie, consciente d’elle-même, je crois aussi que j’ai raison de penser

ainsi, que cette pensée est la seule valable, qu’il faut nécessairement la tenir, qu’elle constitue en ce

sens un devoir, une obligation morale pour moi, et en soi.

Transition : On comprend alors que le deuxième temps du texte commence par cette conséquence que

l’on peut logiquement déduire de la définition de la notion de conscience : « la conscience est toujours

implicitement morale » : en effet, si elle ne se donne pas d’abord visiblement comme morale, comme

impliquant donc une responsabilité de la part du sujet qui pense, parce qu’elle se présente d’abord

comme la présentation à l’esprit de ce qui est hors de moi et de ce que je suis, elle appelle le sujet à la

nécessité de prendre une distance avec ce qui est donné de soi et du monde, pour que soit atteinte une

vision adéquate de ce qui est et de ce que l’on est. Si cette vision est adéquate à ce qui est, elle est alors

nécessaire, et ce que je pense correspond à ce que je dois penser du monde et de moi-même, et

m’informe sur ce qu’il est moral ou pas de faire dans le monde (dans le respect de la nature de ce qui

n’est pas moi, et de ce que je suis), et sur ce qu’il est « bien » ou « mal » de penser. Pourtant, Alain

repère immédiatement une difficulté : comment se fait-il que certains hommes, qui ont l’air de penser,

et tiennent des discours qu’ils semblent assumer, agissent mal, ou pensent mal ? Comment expliquer

l’immoralité que l’on peut constater de fait chez les hommes ?

Cette question est d’autant plus importante que la conscience et la capacité de réflexivité est

spécifique à la nature de l’homme, et peut en ce sens constituer sa nature. Un homme sans bras reste

un homme ; sans conscience, ce n’est plus qu’une bête. Pascal disait même dans les Pensées

« qu’apprendre à bien penser », donc à devenir « moral » était ce qui faisait la « dignité » de l’homme,

c’est-à-dire sa force et sa grandeur, en même temps que ce qui constituait son essence. Que dire alors

de ces hommes immoraux, qui semblent posséder la conscience sans pour autant suivre ce que la

Raison exige de chaque homme : la voie du Bien ?

Alain répond à cette objection qu’il se fait à lui-même (on voit par là qu’il cherche à justifier

son propos, qu’il est donc pleinement conscient qu’il faut qu’il explique en quoi tous les hommes

doivent également penser comme lui, en quoi c’est le seule chemin –moralement et intellectuellement tenable

et

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