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Dissertation Sur Le Mal

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? Peut- le mal dans la simple volonté délibérée sous faisons-nous le mal toujours sous conditions ?

Le mal renvoie moins à une expérience qu’à une attente. Etre confronté au mal, c’est toujours dire plus ou moins que le monde n’est pas ce qu’il devrait être. On fait moins l’expérience de l’existence du mal que l’expérience d’un écart entre le monde tel qu’il est et le monde tel que nous souhaiterions qu’il fût. Pour Spinoza, ce qui est difficile à supporter chez le mal c’est précisément son caractère injustifiable. Le mal est l’écart entre le réel et le pensable.

A partir de ce constat, il y aura deux attitudes :

- attitude spinoziste : si le mal existe, c’est parce que je pense le monde en fonction d’exigences qui sont celles de la raison et pas celles du monde. Le problème du mal viendrait d’une incapacité à accepter le monde tel qu’il est : le mal viendrait d’un danger de l’abstraction. Le mal surgit à partir du moment où on se pose dans une posture qui est le refus du monde et d’autre part, le problème du mal existe parce que nous ne voyons le mal que d’un seul point de vue. Il est évident que la rencontre entre l’agneau et le loup est mauvaise mais cela suffit-il pour en faire un mal ? On absolutise le point de vue. La voie réductrice. Il y aurait une attitude qui ferait surgir le mal. Nous établissons des classifications abstraites alors que nous devrions considérer chaque être en tant que tel. Le mal est anthropologique.

- point de vue de Leibniz : le mal vient non pas à cause de la raison humaine car après tout nous ne pouvons ne pas donner un sens au monde. Le mal provient d’un manque d’appréciation du monde lui-même. Il faut du mal pour qu’il y ait un monde parce que le monde tel qu’il est est le meilleur des possibles.

Pour les Stoïciens, face au mal, il convient d’adopter une attitude réceptive. L’animal est un instrument de mesure : l’animal accepte ce qui lui arrive et ne s’efforce guère de modifier l’ordre du monde. L’animal est capable de vivre dans le présent. Le mal dépend de la représentation qu’on lui donne. L’animal vit ce qui lui arrive sans imaginer, savoir ce qui lui arrive. Le présent nous échappe toujours.

Nous semblons avoir résolu le problème du mal. Mais nous ne savons toujours pas pourquoi l’homme fait le mal ?

L’exemple du Shoa souligne l’obscénité du projet de comprendre. Donner une raison c’est justifier. Le mal dans son ampleur nous force à accepter qu’il existe des questions insondables.

I. L’expérience du Mal

A. La réalité

TEXTE : Essai sur les grandeurs négatives, Kant

Kant part de l’idée selon laquelle, le mal est d’abord l’objet d’une expérience. Le mal se donne comme quelqu’un chose qui ne tient pas à moi, que je rencontre dans une épreuve, que ce soit dans la douleur ou dans la misère. Si le mal est une expérience, il s’impose sans réflexion. Le mal se donne à moi, comme une expérience passive. Il agit et, à titre d’expérience, Kant insiste sur sa dimension subjective. Et pourtant dit Kant, le mal n’est jamais l’expérience d’une existence en particulier – je ne rencontre pas le mal mais des formes du mal. Le mal se donne souvent sous la forme d’un défaut, quelque chose qui m’affecte. Mais il existe deux manières de comprendre ce qu’est un défaut. Soit :

- par l’opposition logique : le défaut (une porte est fermée et ouverte)

- par l’opposition réelle : la privation (un objet peut être empêché d’avancer parce qu’il subit des forces opposées.) Etre malheureux n’est pas ne pas être heureux. C’est une privation qui me dépossède de quelque chose. Le mal fait partie des grandeurs négatives. C’est l’expérience qui va me priver de quelque chose. L’expérience d’une privation… Le mal n’existe que comme une négation.

e.g. (exempla gratia) : Crime et Châtiments, Dostoïevski

Raskolnikov : L’idée qu’il pourrait ne pas avouer l’oblige à l’avouer.

B. Unité du mal, diversité des maux

Le mal est aussi le rapport que j’entretiens avec le monde. Ce rapport met en jeu un individu avec non pas un mal mais des maux. L’expérience du mal est celle d’une pluralité de maux.

Leibniz propose de distinguer le mal physique, moral et métaphysique.

Le mal physique est d’abord la souffrance, venant du fait que nous sommes des êtres qui sont relatifs aux autres et au monde, qui ne peuvent se suffire à eux-mêmes, des êtres vulnérables. Nous souffrons parce que nous avons un corps : « avoir un corps, c’est être capable d’être à la merci des autres. »

Le mal moral est un mal qui survient avec une action, une intention, avec conscience. Hegel dira qu’Œdipe n’est coupable parce que le mal n’existe que s’il y a volonté d’enfreindre la loi. Descartes distingue ainsi l’erreur de la faute. Comment savoir si le mal est commis délibérément ? Quelle différence existe-t-il entre le pervers, le méchant et le sadique ? Le méchant veut faire le mal, le sadique veut réduire l’autre à l’état d’objet, pas seulement pour le plaisir mais pour expulser la liberté de l’autre. Le méchant veut nuire à l’autre. La méchanceté est active et se donne à voir alors que la perversité ne se manifeste pas toujours par des actes. Le méchant se détermine à des actes précis. La perversité est une prédisposition à tous les maux possibles. La perversité révèle la prolixité du mal. Le mal est un inventaire infini.

Le mal métaphysique est lié à la création elle-même, au fait qu’il y ait des hommes, que nous sommes des être finis… tenant à la structure même de notre humanité. Le mythe du péché originel est à sa manière une réponse à ce mal métaphysique. Nous sommes tous pécheurs parce qu’être homme c’est déjà s’éloigner de la sphère divine. Le monde commence avec la transgression et l’interdit.

Il y a des tentatives pour recréer une unité là où on a établi des distinctions.

L’une des tentatives est d’interpréter le mal physique comme une conséquence du mal moral. La perspective religieuse en est une. Le droit positif établit une équivalence entre le mal physique et le mal moral. La peine juridique est un moye de retraduire le mal moral en mal physique. Nietzsche montre que la justice civile n’est qu’une transposition déguisée de la vengeance, une revanche des faibles sur les forts. Nous déguisons dans la civilisation nos … 16 : 54

Une autre tentative est celle de Freud. Dans L’inquiétante étrangeté, il montre que les méchants sont malheureux. Freud montre que Richard III est méchant parce que lésé par la vie. Le mal vient d’une rupture de compensation d’un déséquilibre à titre de dédommagement.

C. Le « scandale du Mal »

Le terme de « scandale » vient de Kant pour exprimer l’idée que le mal est quelque chose d’injustifiable. Le scandale du mal est l’idée d’une absence de réciprocité entre le mal commis et le mal subi, scandale au sens où on peut comprendre que le mal existe, ce qu’on ne comprend pas c’est l’absence de réciprocité, d’équivalence qui laisse entendre que le mal provoque un divorce entre le monde et la pensée, entre le monde et les exigences morales, souhaitables, pour penser un monde juste. La Religion dans les limites de la simple raison. Le mal rend le monde impensable selon Kant. C’est cette idée selon laquelle le mal provoquerait un écart entre le monde tel qu’il et le monde tel qu’il aurait dû être qui sera repensée à travers deux problématiques différentes pour montrer que le mal n’est pas une imperfection :

- En montrant que le mal n’existe, il existe que des choses mauvaises.

- En montrant que le mal est un point de vue sur le monde qui doit être dépassé. Le mal viendrait d’une erreur de perfection.

II. LA NEGATION DU MAL

A. La problématique de Spinoza

TEXTES : Ethique, Spinoza

Lettres à Guillaume de Blyenbergh

Spinoza ne nie pas qu’il y ait dans le monde des choses qui ne vont pas. Il récuse :

- nous ne pouvons à partir de ce constat, qui est vrai, que le mal existe. Le mal est une abstraction, une généralisation. Le mal n’existe que pour celui qui compare ce qui est à ce qu’il pense être. Le mal existe que pour ceux qui cherchent un monde qui n’existe pas. Le mal vient d’un refus d’assumer ce monde. Il n’y a rien à reprocher aux choses. Le fait qu’il y ait dans le monde des choses mauvaises n’ôte pas la perfection au monde. Le monde est infiniment plus vaste que les simples désirs d’un homme. Le monde tel qu’il est dépasse nos attentes. Innocenter le réel, c’est retrouver le monde tel qu’il est. > perception

- le mal existe à cause de l’anthropocentrisme. L’homme a tendance à se croire le centre du monde, à croire qu’il est le

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