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Les Totalitarismes Européens Dans L'Entre-Deux-Guerres ( I° Rédigé, Ii & Iii Plan Détaillé)

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en Italie et de "totalitarisme de classe" en URSS. Nous allons maintenant étudier ces trois cas plus précisément. En Allemagne, le régime nazi est fondé sur une idéologie raciste, selon laquelle la "race" aryenne prime sur toutes les autres, et revendique de ce fait un espace plus étendu pour vivre - le Lebensraum -, justifiant ainsi diverses annexions territoriales que nous verrons plus tard. L'idéologie fasciste que répand Mussolini est, elle, basée sur le fait que l'Etat est tout, que l'individu s'efface devant lui et ne vit que pour le servir. En URSS, le PCUS transmet les valeurs du communisme, dérivé du marxisme visant à supprimer toute possession individuelle de manière à établir l'égalité matérielle et à supprimer les classes sociales aisées, suivant la théorie de la "lutte des classes" établie par Marx. On peut remarquer un clivage fortement imprimé entre le totalitarisme soviétique et les deux autres, puisque le fascisme et le nazisme sont, par définition, des idéologies anti-communistes.

D'après Raymond Aron, un régime totalitaire est également défini par le contrôle total de l'économie au sein de l'Etat. On remarque alors qu'en Allemagne comme en Italie, des politiques dites de "Grands Travaux" sont mises en place, ayant pour but l'autarcie du pays, c'est-à-dire son indépendance économique. En Italie, cette politique s'observe notamment au niveau agricole. Il faut augmenter le nombre de terres fertiles : c'est la "bataille du blé". Au sein du Reich allemand, la politique de Grands Travaux s'applique surtout à l'industrie de l'armement : Hitler veut remilitariser le bassin de la Ruhr, et produire des armes nouvelles et en plus grande quantités. En URSS, on n'observe pas de politique semblable, mais la mise en place d'une économie communiste : le PCUS nationalise les entreprises et collectivise les terres et moyens de production.

Mais le point le plus remarquable au sein d'un État totalitaire est celui du contrôle de cet État sur la société et les esprits. Raymond Aron mentionne tout d'abord l'idée d'une propagande omniprésente. Ainsi, en Italie, en Allemagne et en Union Soviétique, les médias servent largement à la diffusion de cette propagande : les seuls journaux qui ne sont pas censurés sont des journaux "d'Etat", contrôlés par le parti au pouvoir. Il en est de même pour les émissions radio, mais aussi pour ce qui est du domaine des arts : écrivains, peintres, sculpteurs et surtout cinématographes sont réquisitionnés pas le régime pour servir la propagande, les dissidents étant très souvent censurés, et même parfois exilés, déportés ou exécutés. En URSS, on parle de "réalisme socialiste", c'est-à-dire d'une propagande artistique assez feutrée, plus "douce" qu'en Allemagne ou en Italie. L'idéologie du régime est ainsi dispensée en masse auprès de la population, et ce dès le plus jeune âge des individus. En effet, dans un Etat totalitaire, la jeunesse est souvent embrigadée, et les programmes scolaires sont établis par le parti au pouvoir en conformité avec son idéologie, de manière à ce que les enfants soient éduqués pour "servir leur pays". Ainsi, l'Opera Nazionale Ballila italienne, les Jeunesses Communistes en URSS et les Jeunesses Hitlériennes allemandes - comme le montre le film Napola, Elite für den Führer de Dennis Gansel - ont pour but de faire des enfants de futurs soldats. Mais, comme le souligne Raymond Aron, ce contrôle des esprits ne passe pas seulement par la propagande, mais aussi par une terreur de masse auprès de la population. Ainsi, des milices, comme la Waffen-SS allemande, les Squabre italiens et le KGB soviétique, procèdent à des arrestations en masse, voire même à des exécutions, contre les "traîtres" ou les ennemis du régime. Selon les idéologies, ces ennemis varient : ainsi, les premiers "ennemis du Reich" sont les Juifs, les Tziganes, les handicapés et tous les autres individus qui, selon le NSDAP, "salissent" l'Allemagne et "souillent la race aryenne", à qui s'ajoutent par la suite les opposants au régime. En Italie, les ennemis du Parti Fasciste sont uniquement des ennemis politiques. En URSS, toujours d'après l'idéologie communiste - et donc d'après certains principes marxistes -, les ennemis premiers du PCUS sont les membres de la bourgeoisie et de la noblesse ; à cette liste d'ennemis s'ajoutent plus tard les koulaks, des paysans qui possèdent leurs terres et refusent d'adhérer aux kolkhozes, ainsi que les dissidents. Dans les trois Etats totalitaires que nous étudions, ces ennemis sont souvent déportés dans des camps de concentration. La présence de ces camps est un "critère" que rajoute Tzvetan Todarov à la liste établie par Raymond Aron. C’est en Italie que la fonction de ces camps de travail semble la moins agressive : les camps des îles Lipari, appelés la « Sibérie de feu », servent uniquement à éloigner les ennemis politiques de la métropole italienne. En URSS, les goulags, camps de travail situés en Sibérie, imposent aux déportés des conditions de vie misérables – la plupart y meurent. Mais c’est en Allemagne que le système concentrationnaire est le plus poussé et le plus violent. En effet, à des camps de concentration sont bien vite ajoutés des camps d’extermination, dès 1942 avec la construction de celui de Dachau. Dans ces camps, on procède à des « exécutions industrielles » : des millions de Juifs et de Tziganes sont tués dans des chambres à gaz.

Ainsi, l’Allemagne nazie, l’Italie fasciste et l’URSS communiste remplissent pleinement les critères de définition du totalitarisme, et peuvent donc être qualifiés, incontestablement, d’Etats totalitaires.

II) Genèse des totalitarismes

A) L’accès au pouvoir

1) Des menaces violentes..

Marche sur Rome (Italie,1922) - Putsch de la Brasserie (Allemagne, 1923)

2) .. Mais une arrivée légale au pouvoir

Hindenburg nomme Hitler chancelier (Janvier 1933) - Victor-Emmanuel III nomme Mussolini président du Conseil (1922) - Montée de Staline au sein du PCUS après la mort de Lénine en 1924: arrivée au poste de secrétaire général en 1928.

B) Conditions du succès : une situation de crise

1) Crise sociale

Nationalisme blessé (“Diktat” de Versailles pour les Allemands ; “Victoire mutilée” en Italie) - Lutte des classes en URSS.

2) Crise économique

Reconstruction post-I° GM - Crise de 1929.

3) Crise politique

Défaite de 1918 --> Impopularité des régimes, notamment de la République

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