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"Les VilLes Et Les Bourgs Me Sont Si Odieux", Ronsard, ComMentaire

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t, qui adopte ici la disposition des rimes des tercets en CCD EDE. En effet à l’époque de la Pléiade, ce procédé poétique est souvent lié à une certaine forme social de l’amour où s’exprime la brusque naissance du sentiment, généralement traduit par une allégorie pittoresque. Cette évocation plastique se distingue lorsque l’allégorie de la douleur amoureuse s’exprime en des symboles tels que l’urbanisme « les villes et les bourgs me sont si odieux/Que je meurs » (v.1/2) ou tels que la nature, « ni arbre tant soit sourd qui ne sache ma peine » (v.7). Le sonnet fixe l’émotion fugitive en image et par la solidité même de sa structure, il implique une stylisation du sentiment. Le poète s’éloigne de la ville, trop dense pour abriter son mal-être, et s’oriente dans la nature où par l’image, il intègre au sentiment amoureux la réalité extérieure : « ces bois sangliers », « roc si endurci », « ruisseau », « fontaine », « arbre ». On assiste ici à une juxtaposition rapide d’images où l’élan lyrique indique la hantise à laquelle le poète ne peut échapper. La hantise de l’amour qui tend à prendre un caractère d’égarement sombre et maladif . Le lexique relevé : «Que je meurs » (v.2), « ma peine »( v.7), « mon mal ennuyeux » (v.8), « un pleur amer qui tout le sein me baigne » (v.10) renvoie bien au sentiment de la blessure amoureuse, ainsi que les adjectifs possessifs mon, ma et le pronom personnel me, affirmant la douleur imprégnée du poète et sa solitude. Mais c’est au premier tercet que l’on comprend la réelle souffrance amoureuse grâce à sa construction syntaxique. La reprise ordonnée du pronom relatif « qui » suivit plus loin du pronom personnel « me », à chacun des vers accentue la résonance sentimentale de la souffrance et le mouvement lyrique. Le deuxième tercet, quant à lui, s’attarde sur les signes physiques du tourment et permet d’identifier la transformation du poète en « monstre sauvage » (v.14). Cette description des traits du visage rend la aussi la souffrance pittoresque.

On observe également le caractère à la fois simple de l’écriture, ainsi que l’absence évidente de mots rares soulevant une culture spécifique (scientifique, technique ou mythologique) ; ce sont des éléments qui renvoient à un univers sensible immédiatement perçu par le lecteur et qui inscrivent le sonnet dans la tradition lyrique illustrée notamment par Ronsard. En effet, ce dernier voulant être plus directement accessible par le public, s’oriente vers le sens de la simplicité et de la clarté dans la Continuation des amours. Ainsi le sentiment amoureux est davantage mis en avant et répond à des émotions plus sincères.

Enfin Ronsard à su témoigner par une vision pittoresque le sentiment de tristesse et de solitude. Pour s’éloigner de la ville, il se réfugie dans la Nature qui semble être le seul endroit où il peut confier ses sentiments intérieurs. L’amoureux recherche ainsi la solitude dans la nature, qui se fait confidente de ses tourments, de son amour.

II- La recherche de la Nature

Le premier mouvement de l’amoureux serait donc de rechercher l’apaisement des lieux sauvages afin d’échapper à la société. Un lieu qui est dans la confidence des choses muettes et qui aboutit donc à une sorte de dialogue avec celui-ci. L’adjectif « pensif » renvoie à cette échange que le poète entretien avec la nature, et l’adjectif verbal « plaisant » exprime un état d’agrément entre son propre désespoir, son isolement et le caractère primitif de la nature.

La poésie du XVI° siècle développe avec beaucoup d’intensité ce thème de l’amoureux souffrant en recherche de communication avec la nature ; un thème littéraire qui permet au poète d’exprimer une mélancolie, caractérisée ici par une connotation suicidaire « Que je meurs » (v.2) et qui ne serait s’estomper sans cette harmonie qu’il trouve paradoxalement dans la nature.

Dans le deuxième quatrain, chaque élément de la nature ne semble pas ignorer les maux du confident. Cependant le lecteur n’est pas invité à cet échange, l’espace apparaît clos et se caractérise par l’absence d’article défini. Valeur de notoriété, ce dernier inscrit dans l’espace des réalités supposées connues ; le lecteur se trouve ainsi immédiatement, sans complication ni détour au sain de l’univers de l’écrivain. Or, ici l’espace immédiat est le seul appréhendé par la conscience du poète. Le dernier vers du premier quatrain annonce cet espace réservé par la négation « ne », précédé par la coordination subordonnée « Et » ; une construction que l’on retrouve au vers 8 et qui définirait ainsi la fin de l’entretien entre le poète et la nature. La négation se poursuit tout au long du deuxième quatrain avec l’emploi du «ni » qui se place devant chacun des mots énumérée. Il signifie en quelque sorte l’apologie de la connaissance qu’on les objet animés de la douleur du poète.

Ainsi cet élan solitaire aboutit nécessairement à un dialogue avec la nature mais souvent elle n’est qu’un écho des douleurs de l’amant délaissé et multiplie l’image du nom de l’aimée. Dans le premier tercet, après que le poète c’est entretenue avec la nature une pensée triste en rejoint une autre : « Un penser qui renaît d’un autre » au vers 9 puis au vers 10 « Avec un pleur amer ». Le deuxième tercet décrit cet souffrance par des signes physiques ; néanmoins, la nature est un endroit où il peut se monter à visage découvert, bien que celle-ci lui rappelle le mal être qui veille en lui. Le lieu sauvage est donc l’endroit où le poète peut exprimer librement ses maux sans que l’homme intervienne sinon celui-ci le

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