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Rire Pourquoi Faire

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qu'on a appelé les « chasseurs de filles à motocyclette ».

[...] Il ne faut pas non plus négliger les aspects hédoniques offerts par l'utilisation de la moto. Il existe certains plaisirs qui sont spécifiques à l'utilisation d'une moto à grande vitesse et s'apparentent à l'ivresse physique : sensations de l'air sur le visage, caresses du vent sur les cheveux, quoique avec l'utilisation des casques ce plaisir doive probablement diminuer, sensations de bourdonnement de l'air, grondement sourd des pneus sur l'asphalte, vrombissement continu du moteur qui permet la déconnection (sic) interne, l'exaltation du sentiment de puissance et de domination.

Romain Liberman, «Le Monde», 30 mars 1978.

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[Pour voir Daniel, son amant, Rebecca va, sur sa Harley-Davidson, de Haguenau à Heidelberg.]

A tout bien considérer, ne pourrait-on croire que c'est une sorte de chasse-neige ou de charrue dont l'on tient le guidon, et qu'en s'enfonçant comme un coin dans le paysage il crée sa propre piste ? La tentation à laquelle il faut résister est de prendre une direction oblique, pour creuser à travers les vaux et les monts de la belle Allemagne une tranchée qui directement aboutisse à la terrasse où va déjeuner Daniel. Rebecca s'est habituée à la vitesse; elle n'éprouve aucune difficulté à garder son allure, aucun malaise à être ainsi projetée. Un certain bien-être, au contraire, s'est affirmé dans son corps et dans sa conscience. Son équilibre est aussi solide que si elle était de fer ou de cuivre poli, et rivée, la gorge en pointe, à l'avant d'une locomotive. Pour le perdre, le voudrait-elle, elle devrait se donner du mal assurément. Les soins du pilotage sont réduits à peu: il suffit de se tenir ferme au guidon qui se tient droit tout seul, de serrer les cuisses sur le réservoir (le ventre d'ébène), de serrer les jambes et de maintenir à bout les commandes. Un enfant n'y faudrait pas. Quelle sérénité ! Rares sont les voitures qui vont dans la même direction que la sienne, et elles vont sagement, sans déboîter de la bande à lente allure. Quand elle est sur le point de rattraper l'une d'elles, il semble qu'au lieu d'aller celle-là vienne à sa rencontre, par l'arrière; c'est malaisément qu'on la distingue du décor latéral, dont tous les points semblent venir pareillement. La voie donc est libre devant Rebecca, comme si elle courait dans ce désert jalonné auquel elle a songé tout à l'heure. En se courbant, pour offrir moins de résistance, elle frôle des seins le tableau de bord à l'endroit de la clé, elle est monstrueusement accouplée à la machine, et le gros phare prolonge son corps ainsi que fait la tête du cheval en avant et au-dessous de celle du cavalier, à l'approche de l'obstacle à sauter. Telle position ne laisse pas à portée de sa vue le cadran du compteur, mais tant pis. Connaître exactement la vitesse à laquelle elle est lancée ne lui importe plus depuis qu'avec l'habitude elle a trouvé la paix et qu'elle se sent dans le vent brutal comme en l'air pur des cimes.

André Pieyre de Mandiargues, La Motocyclette, 1963.

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Affiche du film

The Wild one

(L'Équipée sauvage)

de Laslo Benedek (1953).

Dans une calme bourgade, l'arrivée d'une bande de motards, menée par Johnny (Marlon Brando), va provoquer un grand bouleversement.

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Je n'ai besoin de personne

En Harley Davidson

Je n'reconnais plus personne

En Harley Davidson

J’appuie sur le starter

Et voici que je quitte la terre

J'irai peut-être au Paradis

Mais dans un train d'enfer

Je n'ai besoin de personne

En Harley Davidson

Je n'reconnais plus personne

En Harley Davidson

Et si je meurs demain

C'est que tel était mon destin

Je tiens bien moins à la vie

Qu'à mon terrible engin

Je n'ai besoin de personne

En Harley Davidson

Je n'reconnais plus personne

En Harley Davidson

Quand je sens en chemin

Les trépidations de ma machine

Il me monte des désirs

Dans le creux de mes reins

Je n'ai besoin de personne

En Harley Davidson

Je n'reconnais plus personne

En Harley Davidson

Je vais à plus de cent

Et je me sens à feu et à sang

Que m'importe de mourir

Les cheveux dans le vent.

Serge Gainsbourg, «Harley Davidson» (1967)

chanson interprétée par Brigitte Bardot.

Dossier n° 2

1

Le désir de posséder un engin à moteur, et plus particulièrement une moto quand il s'agit de jeunes adolescents, représente incontestablement un phénomène sociologique de la plus haute importance qui découle directement du fait que nous vivons dans une société très industrialisée où la technique est devenue une nouvelle idole. Quand on parle de moto avec de jeunes adolescents, et ce serait vrai des voitures également pour certains adultes, on repère très vite chez la plupart d'entre eux la notion de puissance et d'affirmation virile. Quand on dit qu'un adolescent se défoule sur sa moto, c'est qu'on pointe le besoin chez lui d'affirmer sa puissance face à celle des adultes. Et c'est pour cela que bien souvent le conflit s'installe entre les adultes qui refusent à l'adolescent d'exercer sa puissance et l'adolescent qui prétend l'affirmer avec les moyens qu'il aura choisis. [...]

La moto est aussi un instrument de révolte contre la famille. Plus les parents s'obstineront à refuser, pour des raisons d'ailleurs tout à fait compréhensibles, d'accéder au désir du jeune, plus le jeune s'entêtera à assumer ce désir jusqu'à, dans certaines conditions, aller à commettre un délit de vol de véhicule. Plus les parents seront inquiets quant aux risques encourus par l'adolescent, plus l'adolescent jouera avec ce risque qui est pour lui un moyen d'exercer sa puissance sur sa famille par l'inquiétude qu'il suscite. [...]

On peut avancer que le désir de possession d'une moto est une réponse spécifique et actuelle de la société ultra mécanisée dans laquelle nous vivons à une problématique spécifique à l'adolescent qui, elle, reste éternelle sinon dans ses formes, du moins dans son fond. Rien ne renforce plus l'effet que de le combattre en ignorant la cause; mieux vaut s'interroger sur les moyens d'harmoniser l'un avec l'autre dans l'intérêt de tous : les jeunes, leurs parents et la société qu'ils forment.

Romain Liberman, «Le Monde», 30 mars 1978.

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Le recul du marché de la moto semble plus imputable à la nouvelle réglementation des permis qu'aux conditions économiques générales. « La moto est bien implantée et elle tiendra bon », disent, optimistes, les constructeurs étrangers. Les maigres études faites sur le deux-roues leur donnent raison.

Pas de problème pour le cyclomoteur, qui est un véhicule utilitaire, sa principale utilisation étant le déplacement domicile-lieu de travail. Les cyclomotoristes sont soit agriculteurs, salariés agricoles ou ouvriers (46 %), élèves ou étudiants (20 %). Le cyclo roule surtout en zone rurale et cède la place à la moto dans les agglomérations de plus de cent mille habitants.

Les motards, eux aussi, sont ouvriers ou étudiants à de très fortes proportions (32 et 22 %). Mais une autre catégorie socioprofessionnelle apparaît au-delà des 125 cm3, celle des employés et des cadres moyens (24 %). Quant aux rares

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