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Synthese Sur Le Rire

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nerveux parce que le spectateur sait qu'il s'agit de fiction. CHAPLIN en réalisant le « Dictateur » offre au rire une fonction ludique. En voyant l'affiche, puis le film, le public doit comprendre qui est le Dictateur et appréhender la réalité à travers les turpitudes d'un clown. Eric SMADJA dont les propos sont relevés par Laurence CONSALVI, explique que le rire a pour but de provoquer, il fait un bras d'honneur à la mort, à la maladie à la souffrance. Le rire est également fédérateur, BERGSON dit « on ne goûterait pas le comique, si l'on se sentait isolé, il semble que le rire ait besoin d'un écho ».

On peut se servir du rire comme d'une arme. RABELAIS dans « Gargantua - prologue » explique que Socrate doté d'un physique très ingrat était jugé extérieurement pour son aspect ridicule mais le philosophe se servait de cela pour approcher toutes les couches de la société. Personne ne se méfiait de la profondeur de son intelligence et de la clarté de son esprit. BERGSON explique que le rire est accompagné d'insensibilité, que si l'homme se moque il doit avoir le cœur anesthésié. Dans « le Dictateur » de Charlie CHAPLIN, le Dictateur HYNKEL s'adresse pendant huit minutes au public pour un discours destiné à éveiller les consciences, il se sert là clairement des mêmes armes que celles du vrai dictateur, la propagande. Eric SMADJA pense pour sa part que le rire est provocateur. S'il est cadré dans des programmes précis il peut être subversif et sans limite. BERGSON souligne pour sa part le rire généré par un groupe qui pourtant est propre à ce groupe et pas à vous. On s'en sert comme d'un outil communautaire spécifique, BERGSON donne l'exemple de plusieurs personnes qui rient dans un wagon entre elles, vous êtes à l'extérieur mais ne riez pas puisque vous êtes en dehors du cercle. A l'inverse BERGSON nous entraîne au théâtre où la gaîté est de mise et le rire général.

Le rire fait donc partie de la nature humaine il est nécessaire. Le film « le Dictateur » de Charlie CHAPLIN traduit le besoin de montrer un Hynkel comique pour que l'on puisse rire sans retenue d'un dictateur, maître en son pays qui ne tolère aucun écart et qui terrorise son peuple. Le caractère tragique de cette situation devient ainsi plus légère. Le préambule poétique au prologue du livre de RABELAIS « Gargantua » est clair « dépouillez-vous de tout tourment » et « mieux vaut traiter du rire que des larmes ». BERGSON explique de son côté que rire ne peut être couplé avec l'émo-tion , il permet à l'homme de se libérer des contraintes de la vie et de se laisser aller sans retenue, il écrit «des âmes invariablement sensibles, accordées à l’unisson de la vie, où tout événement se prolongerait en résonance sentimentale, ne connaîtraient ni ne comprendraient le rire ». D'après Laurence CONSALVI le rire est nécessaire car il permet de se moquer de soi. Elle parle des personnes qui viennent au FANTAFESTIVAL, un festival du cinéma fantastique et qui abordent les films projetés avec peur et amusement. Le rire est nécessaire parce qu'il permet de parler de choses interdites ou sensibles en toute liberté. Eric SMADJA dit «les interdits, les tabous qui, traités par le biais de l’absurde, deviennent un objet risible ». CHAPLIN avait bien développé cette nécessité dans le « Dictateur ».

Le rire n'est pas seulement une réaction naturelle de notre corps, il a bien d'autres fonctions sociales, ludiques ou encore nécessaires. Il est libérateur et même thérapeutique Delphine DELARUE dans « la thérapie par le rire » écrite en 2008 nous parle de Clémentine DUNNE une comédienne qui anime des ateliers de thérapie par le rire et qui organise des ateliers pour des seniors, des malades et des personnes en activité, victimes de peurs, de stress et d'angoisse. Ce travail en profondeur étant basé sur la relaxation, la respiration et le rire. Clémentine DUNNE a expliqué qu'elle utilisait le rire comme une énergie positive.

- Commentaire

Selon vous, faut-il prendre le rire au sérieux ?

Que l'on rit « jaune », « aux éclats », à « chaudes larme » ou « de nervosité », le rire semble la chose la mieux partagée du monde. Néanmoins faut-il toujours le prendre au sérieux ? Avant de répondre à cette question nous tenterons de définir le rire.

Le rire est une fonction naturelle du corps qui ne peut en aucun cas résister à cette force bien vite incontrôlée. Raymond DEVOS dans « Matière à rire » imagine la naissance du rire. Il décrit avec humour la libération corporelle qu'il déclenche et explique que les zygomatiques sont les muscles qui entrent en action quand on rit. Delphine DELARUE dans « la thérapie par le rire » parue en 2008 explique qu'en qualité d'animatrice d'un atelier de thérapie par le rire fait échauffer les zygomatiques de ses élèves, l'exercice forcé tout d'abord devient bien vite naturel. Le rire a un rôle dans l'histoire selon s'il était autorisé ou interdit, en effet Georges MINOIS dans un essai intitulé « Histoire du rire et de la dérision » écrit en 2000 présente les périodes du rire et les classe en rire divin, rire diabolique et enfin rire humain. Baudelaire pour sa part offre au rire une nature humaine dans « de l'essence du rire » paru en 1885. Il qualifie le rire de satanique donc d'humain, il assure que la puissance du rire est dans le rieur et non dans l'objet du rire. Le rire pour SIBONY a deux niveaux d'expression, il cite Freud ou encore Bergson et envisage le rire comme un choc entre deux faces d'une même réalité, le rire du corps et le rire de l'esprit existent donc. Dans le film « le dîner de cons » s'opposent les rires provoqués par l'attitude candide de Jacques Villeret et les rires de connivence initiés par les moqueurs qui ont réfléchi à la mise en situation du candide lui-même. Le rire en tout cas désacralise les situations les plus difficiles, il est une arme avec laquelle on peut se défendre. Eric SMADJA dans « le rire » présente un peuple nomade ougandais les iks qui en dépit de leur extrême pauvreté utilise le rire comme défense de l'angoisse de la mort, de déni d'un danger vital permanent.

Alors que Charles MAZOUER s'interroge sur la portée du rire farcesque destiné à oublier les réalités du temps on comprend que le rire doit être pris au sérieux car il a une portée impressionnante sur la compréhension

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