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Analyse de pratique service Alzheimer

Rapport de stage : Analyse de pratique service Alzheimer. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  22 Juin 2022  •  Rapport de stage  •  2 544 Mots (11 Pages)  •  868 Vues

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Analyse de pratique stage 1 S2

Actuellement en stage de 1ère année de formation infirmière, je vais vous parler d’une situation professionnelle dans laquelle j’ai été actrice. L’établissement dans lequel je me trouve est un EHPAD du territoire de Belfort, et je me trouve en unité Alzheimer. Cette unité est composée de personnes âgées présentant une démence de type Alzheimer, et pour qui le maintien à domicile n’est plus possible. Elle est divisée en deux côtés, tous deux composés de 14 résident(e)s chacun. Ce service est un service organisé d’une façon adaptée aux personnes atteintes d’une maladie d’Alzheimer, puisqu’il est constitué d’une grande salle à vivre avec une cuisine centrale, entourée des 14 chambres. Cela permet donc d‘avoir vue sur tout le monde, d’avoir un grand espace pour que les résidents déambulent, et le fait de ne pas avoir beaucoup de recoins limite l’angoisse des résidents.

La situation dont je vais vous parler s’est déroulée lors de la troisième semaine de ce stage, qui est le deuxième depuis le début de la formation. Ce matin-là, il était environ 9h lorsque j’ai décidé d’aller voir Mme F, une résidente de 82 ans, atteinte de la maladie d’Alzheimer, afin de l’aider pour la toilette.  J’ai toqué à sa porte, elle m’a répondu d’entrer. J’ai donc ouvert la porte, et je l’ai salué, elle a fait de même. Mme F était assise sur son lit, à moitié déshabillée. Je lui ai demandé comment elle allait, elle a haussé les épaules, et m’a dit qu’elle voudrait bien rentrer chez elle, et qu’elle ne comprenait pas pourquoi on l’oblige à rester ici. Mme F est connue pour ses troubles de la désorientation temporo-spatiale, et ce genre de réactions lui arrive souvent. Parfois, le matin, elle prépare ses affaires dans un sac et appelle ses enfants plusieurs fois pour leur dire de venir la chercher. Connaissant donc ces éléments, j’ai décidé de ne pas la brusquer en lui demandant directement de venir avec moi pour la toilette. J’ai préféré m'asseoir à ses côtés, et lui parler afin de lui demander ce qui n’allait pas, et de la rassurer comme je pouvais. J’ai donc pris le temps de lui expliquer, comme nous avons l’habitude faire, que la pièce dans laquelle elle se trouvait était sa chambre, qu’à présent, c’était là où elle vivait. Elle m’a alors parlé de ses enfants, et m’a confié qu’elle était inquiète car si elle était ici, elle ne savait pas où ses enfants pouvaient être. Je lui ai donc expliqué que ses enfants étaient chacun dans leur maison, avec ses petits-enfants, et que sa fille venait la voir aujourd’hui. Mme F m’a alors fait part de son soulagement, et m’a remercié de lui avoir donné ces informations. Je lui ai également dit qu’elle n’avait pas à se faire de souci, qu’elle était en sécurité dans cet endroit, et que si elle avait besoin de quelque chose, nous étions là pour elle. Mme F m’a donc répondu que c’était gentil de lui dire tout ça, et m’a dit “C’est bien ici, tout le monde est sympa.”. Je lui ai alors proposé mon aide pour la toilette, ce à quoi elle a répondu qu’elle voulait bien et que c’était gentil de ma part. Je suis donc allée avec elle en direction de son armoire afin de choisir ses vêtements, elle a donc choisi ses vêtements seule, mais ne trouvait plus ses protections. Je lui ai donc indiqué l’endroit où elles se trouvaient, en lui expliquant qu’on lui mettait sur son petit chariot pour que ce soit plus simple pour elle et qu’elles soient à disposition lorsqu’elle va aux toilettes. Elle m’a remercié, et nous nous sommes dirigés en direction de la salle de bain afin de commencer la toilette. Je lui ai donc préparé tout ce dont elle avait besoin, c’est-à-dire deux serviettes de bain, deux gants de toilette, des gants à usage unique, et son savon, pendant qu’elle se déshabillait. Je lui ai donc donné un gant de toilette avec de l’eau chaude et du savon, et lui ai demandé de se nettoyer le visage, ce qu’elle a fait sans problème. Elle m’a ensuite donné le gant pour que je le rince, j’ai alors rincé le gant et remis du savon, et lui ai donné pour qu’elle se lave le haut du corps tout en la guidant. Elle m’a alors dit que ça lui faisait du bien, et qu’elle était contente que je m’occupe d’elle. Je lui ai ensuite proposé mon aide pour lui nettoyer le dos, elle a accepté en me disant que j’étais très gentille. Je l’ai donc aidé, puis je lui ai donné une serviette pour qu’elle puisse s’essuyer. Je lui ai ensuite donné un gant à usage unique pour la toilette intime, et je l’ai aidée pour faire le derrière, je lui ai également donné la serviette pour qu’elle se sèche. Elle m’a de nouveau remercié et m’a dit que j’étais super, et qu’elle était contente que je sois venue l’aider pour la toilette. J’ai pris soin de l’encourager et de la valoriser tout au long de la toilette. Elle m’a ensuite demandé ce qu’elle devait faire, je lui ai répondu qu’il fallait s’habiller pour pouvoir aller en salle à manger prendre le petit déjeuner. Je lui ai donc proposé mon aide pour l’habillage, notamment pour attacher son soutien gorge, et pour l’aider à enfiler sa protection, son pantalon, ses chaussettes et ses chaussures. Pendant l’habillage, Mme F m’a beaucoup parlé d’une de ses filles, qui est infirmière, et que j’avais vu la veille, et a fait le lien entre le métier de sa fille et la raison pour laquelle j’étais là. Elle m’a dit que c’était un beau métier mais que c’était dur, et qu’il fallait que je continue comme ça, et m’a également dit qu’elle en parlerait à mes chefs. Elle m’a aussi dit que sa fille s’occupait très bien des gens et qu’elle était très gentille, et m’a comparée en elle en disant que je lui ressemblait dans ma manière de faire. Elle m’a également répétée qu’elle était heureuse que je me sois occupé d’elle, et que j’ai pris mon temps pour rester avec elle. Je l’ai donc remercié à mon tour pour tout ce qu’elle m’avait dit, et lui ai expliqué que c’était normal que je me sois occupé d’elle, que j’étais là pour ça, et que cela me faisait plaisir de la voir comme ça. Je lui ai ensuite proposé de se passer un coup de peigne dans les cheveux, elle a accepté et est allée devant le miroir pour se coiffer. Elle m’a alors demandé si je trouvais que sa coupe de cheveux était bien, je lui ai répondu que c’était très bien comme ça. Elle m’a ensuite dit “où est-ce que je dois aller maintenant ?”. Je lui ai donc expliqué que j’allais l’accompagner en salle à manger afin qu’elle puisse prendre son petit déjeuner. Mme F m’a fait part de son impatience à prendre le petit déjeuner, je l’ai donc accompagné pour qu’elle s’installe à table et je lui ai préparé son petit déjeuner, en prenant soin à faire une belle présentation, car Mme F adore lorsque les repas sont bien présentés, et je lui ai apporté. Elle m’a de nouveau remercié en me disant que j’étais gentille. Je l’ai remercié à mon tour, et lui ai expliqué que j’allais aller dans sa chambre afin de nettoyer, et qu’il ne fallait donc pas qu’elle s’inquiète si sa porte de chambre était ouverte, que ce n’était que moi. Elle a acquiescé et je suis donc partie en direction de sa chambre afin de la nettoyer.  

Éléments d’interpellation :

Ce qui m’a interpellé dans cette situation a été l’angoisse que semblait ressentir la résidente. J’avais prévu d’aller la voir et de l’aider pour la toilette, mais en vu de son état, il n’était pas préférable que je l’aide pour la toilette de suite.

Je me suis posé plusieurs questions. Est-ce que je dois quand même l’aider maintenant pour la toilette ? Pourquoi se sent-elle angoissée ? Comment réagir face à cette situation ? Comment réussir à l’aider sans pour autant la brusquer ?

J’ai dû faire attention aux mots que j’utilisais pour ne pas empirer les choses, et j’ai dû prendre mon temps pour essayer de la rassurer.

Questionnement :

En quoi ma communication avec la patiente atteinte de la maladie d’Alzheimer a permis un bon déroulement de la toilette ?

Analyse de la situation :

La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative (atteinte cérébrale progressive conduisant à la mort neuronale) caractérisée par une perte progressive de la mémoire et de certaines fonctions cognitives conduisant à des répercussions dans les activités de la vie quotidienne.

Chez Mme F, on retrouve beaucoup les troubles de l’humeur, une anxiété, mais surtout une grande désorientation temporo-spatiale, il arrive souvent qu’elle ne sache pas où elle est, qu’elle souhaite partir de l’endroit où elle se trouve, et qu’elle soit incapable de dire quel jour on est, le mois, la saison…

Une des choses que l’on m’a enseigné lors de ce stage en unité Alzheimer est le principe de l’Humanitude. Ce principe repose sur le fait de traiter les patients en tant qu’humain, et non pas en tant qu’objet de soin. Il permet au patient de se sentir considéré, de retrouver confiance en soi, et permet de prendre soin en privilégiant la relation soignant-soigné. Il repose sur différents piliers tels que le regard ou la parole, que j’ai tenté d’utiliser dans cette situation. En effet, j’ai utilisé le regard comme étant une technique de communication non verbale. J’ai pris soin de regarder la résidente en me plaçant face à elle et à sa hauteur, ce qui lui permet de se sentir à mon égal. J’ai évité de fuir le regard car cela procure à la personne le sentiment d’être dévalorisée et d’être méprisée. J’ai également utilisé une communication verbale via la parole. J’ai engagé une discussion avec elle, ce qui lui a permis de se sentir considéré en tant qu’humain, et d’avoir une relation entre le soignant et le soigné. Je lui ai posé des questions simples, afin de m’assurer de son état d’esprit lorsque je suis entrée dans la chambre et que la résidente paraissait angoissée. Je l’ai rassurée, en lui expliquant de manière simple et en prenant mon temps où elle se trouvait, et en la rassurant par rapport à ses enfants, ce qui a porté ses fruits puisque le visage de la patiente a changé au fur et à mesure de la discussion, elle semblait plus détendue. J’ai également récolté des informations sur son ressenti sur son lieu de vie, pour savoir si elle se sentait bien ici, et pour qu’elle se sente en confiance avec moi, car la relation de confiance entre le soignant et le soigné est primordiale pour que le soin se passe bien. J’ai également fait en sorte d’être patiente, en lui laissant le temps de comprendre mes paroles et de chercher ses mots, pour ne pas qu’elle se sente brusquée. Lors des discussions, j’ai fait attention à parler d’une seule chose à la fois, et de ne pas évoquer plusieurs sujets en même temps, pour ne pas la mettre en échec si elle ne comprend pas. J’ai pris une voix calme pour qu’elle se sente rassurée et dans un bon environnement pour le soin et j’ai fait en sorte d’avoir un débit de parole pas trop rapide, afin de faciliter la compréhension. En lui demandant de choisir ses vêtements dans son armoire, j’ai cherché à préserver son autonomie, puisque Mme F est encore en capacité de faire ses propres choix, je l’ai donc laissé faire tout en gardant un œil sur elle et en vérifiant qu’elle n’oubliait rien, Mme F étant assez coquette et aimant être bien habillée, cela lui a fait plaisir de pouvoir choisir sa tenue. J’ai recherché le consentement de la patiente en lui demandant si elle était d’accord pour que je l’accompagne pour faire la toilette, cela est en lien avec l’article R4312-14 du code de déontologie des infirmiers qui stipule que “Le consentement libre et éclairé de la personne examinée ou soignée est recherché dans tous les cas”. J’ai donc fait en sorte de ne pas forcer le soin.

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