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Les Liaisons Dangereuses - Le Rôle De Madame De Rosemonde

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deviendra l’unique dépositaire, lui offrant une vision omnisciente de l’histoire qui s’est déroulée, la plaçant au même niveau que le spectateur. Mais c’est aussi par son caractère indulgent, pieux et son regard extérieur faisant d’elle la parfaite confidente et amie qu’elle se voit placé indirectement au centre des relations dangereuses. Enfin, par son expérience, elle est de parfait conseil envers les personnages qui viennent chercher du réconfort à ses côtés faisant d’elle un témoin tout à fait privilégié de l’œuvre mais qui se révélera nullement différente du lecteur puisque en aucun cas elle sera capable d’influer sur le dénouement ; elle ne peut qu’observer.

Femme âgée de quatre-vingt quatre ans, tante de Valmont dont il est le légataire testamentaire, Madame de Rosemonde vit loin des tumultes de la société parisienne, dans un château quelque part à la campagne. Elle ne fait pas parti du huit clos dangereux des libertins et semble au contraire en dehors de ses liaisons, Un témoin privilégié par sa place unique dans l’œuvre, grâce en parti à la fonction de son château qui joue un rôle capital dans l’intrigue du roman : Il est le lieu qui a permis la rencontre entre Madame de Tourvel et Valmont qui était venu au départ pour s’assurer de son héritage. Ainsi, ce lieu qui est censé être un havre de paix pour madame de Tourvel en attendant le retour de son mari ou pour madame de Volanges accompagnée de sa fille pour l’éloigner de Danceny va devenir le théâtre des intrigues. Un théâtre où Madame de Rosemonde, bien loin d’être une actrice dans sa propre demeure va se voir devenir une spectatrice discrète mais privilégiée. Le lieu de la perdition pour Madame de Tourvel qui, même une fois loin du château, verra celui-ci utilisé habilement par Valmont qui jouera la comédie de la conversation avec sa tante, avec la certitude que son effet sera amplifié par les lettres que celle-ci envoie à madame de Tourvel comme le montre le lettre 119 ou 122 où Madame de Rosemonde se dit émue et pleine d’effroi à la vue de son neveu, d’ordinaire si vif et gai devenu triste et abattu. Ainsi, Madame de Rosemonde offre le lieu idéal au complot de son neveu mais aussi de Madame de Merteuil en lui apportant la chambre où Valmont ôtera la vertu de la jeune Cécile. Le film en fait également un endroit stratégique puisque, contrairement au roman, tous les personnages vont s’y trouver réunis.

L’échange de lettres fait également parti des instruments offrant à Madame de Rosemonde se place si particulière. Bien que ne faisant pas parti directement des liaisons dangereuses du roman, elle se voit offrir une vision complète sur l’avancement de l’œuvre mais surtout sur son dénouement puisque c’est à elle que reviennent les lettres à la fin de l’œuvre. Grâce à sa complicité et sa correspondance avec Madame de Tourvel (elle lui écrit 9 fois), qui trouve en elle une confidente sensible et indulgente, Madame de Rosemonde se retrouve au centre des liaisons sans pour autant en faire directement parti. Les lettres échangées avec elle sont, contrairement aux autres, vides de toute influence ou machination. Elle conserve un regard extérieur sur cette histoire durant tout le roman. De plus, les éléments qui auraient pu lui faire défauts lui seront donnés à la fin du roman. Elle est comme le spectateur, dispose des même informations sans pour autant pouvoir influer sur le cour de l’histoire, nous sommes, autant qu’elle, incapable de modifier le dénouement tragique. Elle est une femme de confiance qui, bien qu’ayant en main toute la correspondance compromettante, préfère limité les dégâts.

Sa place reculée lui offre la possibilité de ne jamais prendre parti. Bien qu’aimant son neveu ou Madame de Tourvel, elle ne se voile pas la face et accepte ce que sont véritablement ses personnages, leurs sentiments, leurs actions, sans forcement donner son consentement. Elle sait qui est son neveu et, comme le montre l’adaptation de Stefen Frears, à du mal à croire la générosité de Valmont. Plutôt que de juger, elle offre ses conseils sous forme de phrases toutes faite, « Eh ! Qui sommes-nous, pour nous blâmer les uns les autres ? Laissons le droit de juger à celui-là seul qui lit dans les cœurs » (lettre 130). Madame de Rosemonde ne s’implique pas ce qui lui permet de garder une vision claire des événements et c’est son rôle de confidente et d’hôte accueillante et tendre, sincère sans jamais être sévère qui lui offre cette place si privilégiée dans l’œuvre. Elle accepte même de devenir l’intermédiaire entre Valmont et Madame de Tourvel en la tenant informé de son état comme le montre la lettre 122 où elle rend compte minutieusement de la visite qu’elle lui a rendue sans sa chambre et feint de ne pas comprendre ce qu’il a voulu dire lorsqu’il parlait de « la plus grande affaire de sa vie ». Bien qu’entrant dans la liaison de son neveu, elle reste externe se contentant de mettre Madame de Tourvel face à ses sentiments pour qu’elle cesse de se mentir à elle-même. Madame de Rosemonde reste cependant toujours lucide et objective sur la situation.

Et c’est probablement par son objectivité et le fait que se soit un personnage raisonnable que Laclos lui offre un rôle si particulier, en fait un témoin si privilégié dans cet œuvre. Dans une époque où les conceptions sont au développement de l’homme par la réflexion, il n’est pas étonnant de voir Laclos offrir à ce personnage raisonnable une place si particulière, la seule qui ne se verra pas une fin tragique à la fin du roman.

En effet, Madame de Rosemonde est une femme sage que tout le monde aime bien. Elle n’est pas, contrairement à la libertine Madame de Merteuil constamment entrain de mentir à ce qui l’entoure et à être hypocrite. C’est une femme sincère qui a vécu et connaît la société. On ne peut pas dire du mal d’elle : Madame de Merteuil reconnaît que c’est une vieille femme sympathique. On peut remarquer que, contrairement à Madame de Volanges, elle est bien loin d’être sévère sur l’aventure de Madame de Tourvel avec son neveu. Sa maison est un havre de paix où l’on aime se retirer et être en sa compagnie. C’est une femme sage qui reste lucide, tout comme le spectateur et analyse les comportements et sentiments qui se déroulent sous ses yeux. Elle n’est pas dupe concernant la relation de Tourvel et Valmont mais reste raisonnable et n’agit pas sous l’influence de ses sentiments. Elle aime tendrement son neveu mais ne se laisse pas perturber par ses liens familiaux en se fourvoyant : elle reste lucide sur son jugement « mon neveu, que j’avoue aimer peut-être avec faiblesse […] n’est ni sans danger pour les femmes, ni sans tort vis-à-vis d’elles, et met presque à prix égal à les séduire et à les perdre. »

Sa neutralité fait d’elle quelqu’un qui ne juge pas, elle est à l’écoute et emplie d’indulgence. Elle offre sa maison pour qui souhaite se retirer, écoute et conseille. Elle devient la confidente de Madame de Tourvel mais aussi de madame de Volanges. Et c’est cette façon d’agir, cette lucidité et objectivité qui lui offre la possibilité d’être témoin des événements. En effet, personnes n’iraient prendre conseil auprès de Valmont. Et bien que certain prennent conseil auprès de Madame de Merteuil, ils apprendront à leur dépend quel mauvais de jugement ils ont fait. Madame de Rosemonde reste le seul personnage confident jusqu’à la fin de l’histoire à qui l’ont fasse confiance. Elle conseillera à Madame de Volanges de respecter le choix de Cécile qui souhaite se retire au couvent. Un conseil moins pour préserver Cécile que pour préserver sa mère de la vérité, vérité qui la ferait souffrir et la ferait culpabiliser pour avoir encourager dans sa relation avec Madame de Merteuil ; elle lui demande de ne « plus s’interroger sur rien qui ait rapport à ces tristes événements : laissons-les dans l’oubli qui leur convient » (lettre 172). Le silence est donc préférable à l’effroyable vérité, une vérité qui est en de bonnes mains chez la dame de confiance de l’œuvre qui devient dépositaire de toute la correspondance compromettante à la fin de l’œuvre. Elle en sait autant que le spectateur et tout comme lui, ne dévoile rien, préférant limité les dégâts.

Il n’est donc pas étonnant de voir Laclos confié à la fin de l’œuvre toute la vérité à ce personnage réfléchie, comme un moyen de transmettre certain message. C‘est à cette femme d’un certain âge à qui revient la place de confidente, le privilège d’être au même niveau que le spectateur. Elle est aussi témoin car, après avoir assister sans pouvoir participer aux conséquences funestes des relations Valmont et Madame de Tourvel, elle conclut que « le véritable bonheur » ne se trouve jamais hors des bornes prescrites par les lois et la religion » (lettre 171). En effet, cette femme, bien loin d’être austère mais pratiquant avec dévotion sa religion se voit confier la tâche de choisir quelle fin donner aux personnages. Et c’est en femme sage qu’elle accepte de ne par porter plainte contre Danceny après le meurtre de son neveu et qu’elle lui demande de lui restituer les lettres de Cécile afin de préserver la réputation de la jeune fille mais aussi celle de se mère : « Je sais que cette personne a de grands torts avec vos […] ne fût-ce que par respect pour vous-même, vous n’avilirez pas l’objet que vous avez tant aimé. »(Lettre 171).Ainsi, elle est le seul personnage qui, jusqu’à la fin reste égal à elle –même,

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