UE 1.1 S1 La vieillesse

D’après le Larousse, la vieillesse est  la « Dernière période de la vie normale, caractérisée par un ralentissement des fonctions ; fait d'être vieux. ».  

Selon le pays et la culture de chacun, la vieillesse est un concept qui n’est pas perçu de la même manière. Malgré l’évolution de la médecine, le corps naît, grandit et finit par disparaître. La vieillesse va entraîner un ensemble de pertes qui va être propre à chacun. Une perte va devoir passer par un processus de deuil qui peut être plus ou moins long selon les individus. Nous allons voir la description, à travers cette situation, des  différents concepts biologiques, psychologiques et sociologiques sur la question du vieillissement. Nous commencerons par l’aspect biologique, nous nous intéresserons ensuite à l’aspect psychologique et nous terminerons par l’aspect social du vieillissement.

Pour cette situation, étant étudiante en école d’infirmière, je suis actuellement en stage dans un service de Soins de Suite et de Réadaptation (SSR), je prends en soin une personne entrée il y a 3 semaines au sein de l’établissement pour suivre une rééducation physique et orthophonique.

Madame T, âgée de 52 ans, pratiquant le métier d’esthéticienne en activité libérale, mariée et élevant ses deux filles de 18 et 20 ans avec son mari dans une maison de plain pied en campagne, a subi il y a un mois et demi un Accident Vasculaire Cérébrale (AVC) ischémique entrainant d’importantes séquelles comme une hémiplégie gauche, de l’aphasie et des troubles de la déglutition.

Elle est décrite par son mari, comme étant une femme dynamique, tournée vers les autres, volontaire, passionnée de cuisine et très soucieuse de son apparence physique. C’est une personne  indépendante, exigeante et autoritaire envers elle-même et les autres et  reste très admirée par son physique.

Tout d’abord, nous allons étudier l’aspect biologique, le corps biologique est le schéma corporel d’un individu. C’est un corps inné et universel. Un corps biologique est un corps en silence tant que les douleurs sont absentes. Le processus physiologique du vieillissement du corps est lent, progressif et irréversible. Il va être influencé par des facteurs intrinsèques et des facteurs environnementaux tels que l’hygiène de vie, la catégorie socioprofessionnelle et les antécédents. 

D’après  Paul Waltzawick « on ne peut pas ne pas communiquer » et d’après Luc ANDRIEUX dans la vie quotidienne, nous communiquons avec le locuteur de plusieurs manières : Avec le parlé (les mots) par le sens conscient  mais aussi  avec la gestuelle  (les émotions,  la communication, le statut et rôle social…) par le sens inconscient. Nous ressentons en permanence des émotions, agréables ou non, dans diverses situations.

Nous pouvons observer que Madame T, malgré les séquelles entrainées par l’élément déclencheur, réussi à s’exprimer, à faire ressentir et à faire comprendre sa pensée par son conscient et son inconscient.

La honte est la première émotion subie par cette patiente, elle se reconnait comme étant une vielle femme, incapable de prendre soin d’elle, du aux sequelles qui lui son infligées malgré sa nette progression. Du à l’importance de son apparence, elle refuse sortir de sa chambre, de se regarder dans son miroir et par son jeune âge de se mélanger aux autres qui sont  pour elle «vieux».  Elle ne se trouve pas à sa place.

N’acceptant pas encore les séquelles de son état, elle garde beaucoup d’espoir et se console en se projetant vers la guérison, qu’elle est « encore maladroite » et que cela devrait s’améliorer avec les activités de rééducation.

Cette patiente ressent du dégout devant la nourriture qui lui est proposée par le service de restauration de l’établissement et se sent comparée à un animal « c’est de la bouillie… c’est pour les animaux ! ». 

Elle éprouve l’émotion de la dépossession, de la perte objectale (de sa personne), plus particulièrement par la non maitrise de son corps par la mort de certains de ces membres, son incapacité à être autonome pour les activités de la vie quotidienne et la maitrise de son apparence « au temps de sa splendeur », « j’ai été une belle femme vous savez »

L’impatience, l’envie de reprendre sa vie de parents et de travailleuse est une émotion qu’elle fait ressentir aux autres, par des interrogations. La tristesse et la frustration sont également transmises face à une évolution lente et interminable de cette guérison. «Vous m’aviez promis que ca irait mieux et je suis toujours là à attendre », « on s’occupe mal de moi », « ca n’avance pas vite », « c’est pour quand la guérison ? ».

Nous allons maintenant parler du vécu actuel de la vieillesse par Madame T.

Dans cette situation, nous pouvons observer une difficulté à accepter le vécu de la vielliesse par Madame T.

Le vieillissement ne se fait pas de la même manière et pas à la même vitesse suivant les personnes. Le vieillissement est hétérogène car nous pouvons beaucoup l’observer chez certains individus et très peu chez d’autres.  

La perte physique qui est particulière suivant chaque individu est plus ou moins bien acceptée. Par exemple dans cette situation, on peut voir que la patiente n’accepte pas de voir son apparence physique vieillir dû à son incapacité. Ce sont des signes qui se voient par tous et que nous pouvons remarquer nous mêmes. Celle-ci peut entraîner une diminution de l’estime de soi. Ainsi, lorsque l’individu perd cette faculté, il y a alors une perte narcissique. Or il faut du narcissisme en chacun de nous pour que nous puissions vivre.

La perte de l’indépendance est également particulière suivant l’individu et plus ou moins bien acceptée. Lors du processus du vieillissement, il y a un vieillissement du corps qui amène à une difficulté à se mobiliser. Dans cette situation l’individu est devenu dépendant du jour au lendemain suite à l’élément déclencheur et ne l’accepte pas toujours, parfois elle fait comme si tout allait bien  et reste autonome  ou au contraire se montre abattue et demande de l’aide.

Nous pouvons dire que Madame T ne se considère pas et n’accepte pas de se voir vieillir, pense qu’elle va guérir, retravailler et revivre une vie normale sans séquelle comme une personne sans antécédent médical.

Ensuite, nous allons travailler sur l’aspect psychologique. Le corps psychologique correspond à l’image corporelle. C’est un corps qu’il faut acquérir tout au long de la vie. L’acquisition se fait de manière individuelle et est propre à chacun.

Nous pouvons observer que Madame T se crée sa propre  perception  de son image corporelle. Elle se considère comme une « vieille » femme mais pas si vieille que les autres patients, elle ne se sent pas assez vieille pour participer aux animations : « c’est pour les vieux ».

Malgré les séquelles dues à l’Accident Vasculaire Cérébrale ischémique, elle se considère comme une personne valide, un peu maladroite mais surtout comparée à un animal par la nourriture qu’elle consomme dû à ses problèmes de déglutition.

        Elle se projette comme une personne « moche », elle renvoie une mauvaise image d’elle vers les autres et ressent de la honte par rapport à sa situation antérieure qui la positionnait dans le cadre de la beauté et de l’esthétisme.

Par ailleurs, nous allons explorer l’aspect sociologique. D’après  Luc ANDRIEUX, « la socialisation est un ensemble de processus psychiques et sociaux par lesquels un individu incorpore et intériorise les normes de penser, d’agir de son groupe ».

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