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Une Vision De L'Homme : Decrire, C'Est Devoiler L'Homme

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d'expliquer les mobiles plus ou moins apparents du comportement des hommes ou des femmes, c'est dévoiler les ressorts cachés, obscurs, inexplicables parfois, des actions des êtres humains : la vanité, la jalousie, la convoitise, la cruauté....

L'Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut [1731] plus communément appelé Manon Lescaut, est un roman-mémoires aux accents très romantiques de l'abbé Prévost : il raconte la vie de deux jeunes gens, qui se précipitent tête baissée dans une passion amoureuse qui les conduira l'un et l'autre vers leur perte. Le roman-nouvelle de Prosper Mérimée qui a pour titre « Carmen » (écrit en 1845 et publié en 1847) raconte un amour fatal qui se dégrade progressivement. Le roman « Madame Bovary » publié en 1857 par Flaubert [1821-1880] raconte le surgissement de l'éternel ennui qui finit par rendre cette femme victime de ses propres illusions. Les romans d'amour, les romans psychologiques nous offrent souvent une vision intime de la psychologie humaine, qui sonde à la fois les reins et le cœur. Pas étonnant que tous ces romans aient connu une telle postérité : il suffit de songer à l'opéra de Georges Bizet (Carmen), de Puccini (Manon Lescaut), tous deux représentés la même année, en 1893. Les publications sous forme de romans-feuilletons dans la presse nationale, dans les revues, les reprises théâtrales, les adaptations cinématographiques furent légion. Au cinéma, très peu de films ne sont pas inspirés ou adaptés d'un roman, mis à part ceux de François Truffaut. Citons « Le portrait de Dorian Gray » (« The Picture of Dorian Gray » publié en 1891, ), un roman d'Oscar Wilde [1854-1900], adapté pour le grand écran par Albert Lewin en 1945, « Thérèse Raquin » de Zola, roman édité en 1873 par Zola porté à l'écran en 1953 par le cinéaste Marcel Carné, les romans de Giono, de Marcel Pagnol, de Marcel Aymé, les romans policiers de Georges Simenon, les romans d'intrigue d'Agatha Christie... Toutes ces œuvres romanesques nous éclairent bien davantage sur la nature humaine que bien des traités de psychopathologie... Un roman conjugual, comme « Le voyage à Paimpol » [1980] de Dorothée Letessier (ouvrière dans une usine de Saint-Brieuc devenue par la suite romancière) avance un constat amer sur la vie de couple dans le milieu ouvrier... Il y a aussi les romans du divorce. L'auteur américain, John Updike [1932-2009] s'est d'ailleurs inspiré de son propre divorce pour écrire son célèbre roman « Marry me » (« Epouse-moi », publié en 1977). D'autres œuvres à caractère autobiographique (Simone de Beauvoir, Amélie Nothomb, Catherine Millet, etc...) expriment par exemple la situation sociale des femmes soumises à l'ordre masculin. Finalement, tous ces romans si différents les uns des autres, peignent la vie des hommes et des femmes dans leur vie quotidienne : le roman est un regard intérieur qui pénètre au plus profond de l'univers intime. Le lecteur s'identifie en quelque sorte au personnage décrit. Le livre peut jouer alors un rôle thérapeutique ou tout du moins pédagogique.

[phrase de transition vers la seconde sous-partie : la description sert à révéler les pensées du ou des personnages, et donc du narrateur]

La littérature romanesque occupe aussi une place essentielle dans la formation intellectuelle des gens, comme nous allons le démontrer.

B. Dévoiler les pensées de l'homme

La description met en scène des personnes fictives qui remplissent un rôle dans le développement de l'action et créent l'illusion de la réalité : elle révèle, on l'a vu, l'aspect physique, l'identité (nom, langage, passé, état civil), la personnalité (ordinaire, inhabituelle, hors du commun ) de tel ou tel individu imaginé par le romancier. Les personnages sont dotés par l'auteur d'une apparence physique, d'une personnalité et d'une identité. Mais chaque personnage décrit se définit aussi par sa façon de penser, et ceci bien souvent en opposition avec les autres personnages de la fiction romanesque. La description peut servir de bassin de réception ou de décantation des réflexions humaines. La description des usages et coutumes d'une civilisation peut être le prétexte à une étude comparée des mentalités, des systèmes de pensée, à une époque donnée. Ce qui est sans doute le cas pour le roman philosophique. Charles-Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, connu sous le nom de Montesquieu, [1689-1755] est l'auteur d'un roman épistolaire qui rassemble la correspondance fictive échangée entre deux voyageurs persans, Usbek et Rica, et leurs amis respectifs restés en Perse. Une façon pour Montesquieu de se moquer des moeurs occidentales. Cette œuvre monumentale inaugure une posture philosophique qu'on appelle aujourd'hui le relativisme culturel. Prenons n'importe quelle fiction romnesque... Il faut bien le dire, une histoire racontée ne peut être intéressante que si elle s'attache à décrire les pensées... La lecture est aussi un plaisir intellectuel. Le roman à thèse est un genre romanesque qui s'attache à illustrer une idée philosophique en s'appuyant sur la description d'un personnage qui sert de tremplin pour confirmer une vision de l'homme en tant qu'être doué de facultés mentales. Ce qui vaut également pour le roman d'anticipation, pour les romans de science fiction, pour les romans fantastiques : une histoire, même invraisemblable, irréaliste ou surréaliste, peut faire surgir une conception philosophique. Dans « L'écume des jours » (1946), Boris Vian [1920-1959] invite à une réflexion sur la religion, le monde du travail, le culte de la personnalité, la dictature de la mode, la superficialité des systèmes philosophiques (portrait satirique de Jean-Sol Partre). Dans « L'Arrache-cœur », publié en 1953, Vian procède à une forme d'abolition totale des valeurs morales communément admises : le personnage Jacquemort se retrouve dans un monde où les personnes âgées sont vendues aux enchères, où les chevaux sont torturés cruellement, où de jeunes enfants travaillent et meurent, sans que personne ne s'en préoccupe. Prenons le récit de voyage ou le roman d'aventure. Dans ces narrations apparaît souvent une réflexion sombre et pessimiste sur l'homme et la société. Il suffit de songer à Daniel Defoe [1660-1731], l'auteur de « Robinson Crusoe » (« The Life and Strange Surprizing Adventures of Robinson Crusoe, of York, Mariner », publié en 1719), ou bien encore à Michel Tournier qui, grâce à ses lumineuses descriptions des personnages, parvient à convaincre ses lecteurs de la stupidité de la vision ethnocentrique, européocentriste, de l'homme occidental. Qu'il s'agisse d'un lecteur enfant ou adolescent (« Vendredi ou la vie sauvage ») ou d'un lecteur adulte (« Vendredi ou les limbes du Pacifique » - 1967). Dans un autre livre, à ranger dans la catégorie des romans mythologiques, - il s'agit du « Roi des aulnes » publié en 1970 et couronné par le prix Goncourt, qui inspira le grand film du même nom de Volker Schlöndorff en 1996 - Michel Tournier consacre des dizaines de pages à une description homérique des scènes de chasse du maréchal Göring. Ces scènes grandioses illustrent parfaitement le thème de l' « ogritude » que Tournier a voulu développer : l'enrôlement militaire des enfants dans les « Hitlerjugend » de Baldur von Schirach, l'embrigadement de la population, la terreur nazie... Bien avant les travaux de l'anthropologue Claude-Levi Strauss, l'écrivain Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre [1737-1814] écrit « Paul et Virginie » (1787), un roman pastoral et exotique qui dénonce l'hypocrisie sociale de la société européenne, tout en rêvant d'un monde utopique où l'homme se réconcilie avec la nature. Bernardin de Saint-Pierre englobe dans ses descriptions somptueuses tout le champ du savoir des sciences naturelles de son époque. Il invente, à l'image de Buffon, une description moderne de la nature. On peut également citer le roman de formation (Bildungsroman) en commençant par ses modèles historiques : « Die Leiden des jungen Werther » (« Les souffrances du jeune Werther » - 1774) , « Wilhelm Meisters Lehrjahre » (« Les années d'apprentissage de Wilhelm Meister » - 1796), « Die Wahlverwandschaften » (« Les affinités électives » - 1809) de Johann Wolfgang von Goethe [1749-1832]. On peut mentionner bien sûr « Le Rouge et le Noir » de Stendhal, « L'Education sentimentale » de Flaubert, les romans d'apprentissage de Jules Vallès, de Dickens, de Musil, de Mark Twain, des sœurs Brontë, de Maupassant, de Gibeau, ou de Philippe Claudel. Pour ce qui concerne ce dernier auteur, d'origine lorraine, l'un de ses derniers livres intitulé « Le Café de l'Excelsior », est un roman de jeunesse, d'adolescence, qui narre les mésaventures d'un jeune garçon dont les parents se sont suicidés. Beaucoup de romans de jeunesse sont aussi des romans d'apprentissage ou d'initiation, qui ont pour thème le cheminement intellectuel d'un héros ou d'une héroïne : les différentes étapes de la formation psychologique et intellectuelle du héros font l'objet de descriptions graduelles de son état d'esprit.

[phrase de transition de la partie I vers la partie II]

Si

...

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