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Vème République Cours Complet

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nstitution). Dans cette assemblée ancrée à gauche, trois forces politiques dominent : - Le PC avec Maurice Thorez qui bénéficie d’une immense popularité et qui contrôle la CGT. - La SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière créée en 1905 et qui deviendra le PS en 1969) avec Léon Blum et Guy Mollet. La SFIO s’est réorganisée en épurant ceux qui avaient soutenu Vichy. - Le MRP (Mouvement républicain populaire) fondé par des démocrates chrétiens avec notamment Georges Bidault, Robert Schuman et qui se situe au centre gauche. [Le parti radical, à qui on attribue les échecs de la IIIe République, et la Droite ont du mal à renaître]. Ces 3 partis sont associés dans le tripartisme, cette alliance des 3 partis majoritaires qui s’entendent pour gouverner du départ de De Gaulle en janvier 1946 jusqu’à 1947. 2- La démission de De Gaulle De Gaulle est élu à l’unanimité chef du gouvernement par l’assemblée constituante (celle élue le 21 octobre 1945) mais dès le début il craint un retour à un régime de partis (= un poids excessif des partis) et il est en désaccord avec la constitution en préparation : Le PC et la SFIO souhaitent en effet une assemblée forte (un pouvoir législatif fort) alors que De Gaulle veut renforcer le pouvoir exécutif. 1

Considérant qu’il ne peut gouverner efficacement, il démissionne le 20 janvier 1946 en espérant que le peuple la rappellera au pouvoir et qu’il pourra alors faire adopter ces choix institutionnels. La surprise de la population est grande mais l’opinion ne se mobilise pas pour le rappeler car les préoccupations du quotidien (ravitaillement, inflation…) sont trop fortes. Le départ de De Gaulle marque la fin d’une union nationale et le retour des partis politiques. De Gaulle prononce le célèbre discours de Bayeux du 16 juin 1946 qui préfigure la constitution de la Ve République : doc. 3 p. 281. Il prône un régime parlementaire à tendance présidentielle en réclamant une nette séparation des 3 pouvoirs, 2 assemblées et surtout un président de la République fort. Tout ceci est critiqué par la gauche qui voit dans ce projet une dérive possible vers un régime autoritaire (d’où la volonté de la gauche d’une assemblée prédominante). 3- La nouvelle constitution Un 1er projet constitutionnel soutenu par les communistes est rejeté en mai 1946 à 53 % (il prévoyait une assemblée unique et toute puissante). Une nouvelle assemblée constituante est alors élue et rédige une nouvelle constitution adoptée sans enthousiasme et après de nombreux débats le 13 octobre 1946 : Le oui est hésitant (53 %) alors que l’abstention est importante (30 %). Donc le oui ne représente qu’un tiers des électeurs inscrits. Doc. 4 et 5 p. 281 : 2 remarques - Le préambule de la constitution est innovant : il réaffirme le respect des droits de l’homme et de la femme, institue une démocratie sociale et économique reconnaissant le droit au travail… Cette même constitution remplace « l’Empire » par « l’Union française ». - La constitution établit un régime d’assemblée (le pouvoir exécutif est soumis au pouvoir législatif, voir définition des différents régimes p. 280) au final proche de celui de la IIIe République. Le Parlement est composé de 2 chambres : le Conseil de la République (élu au suffrage indirect, il n’a qu’un rôle consultatif) et surtout l’Assemblée nationale où les députés sont élus pour 5 ans au SU, votent seuls la loi, votent seuls l’investiture du président du Conseil (= chef du gouvernement désigné par le président de la République, 1er président du Conseil = Paul Ramadier, SFIO) et peuvent contraindre ce dernier à démissionner (refus de confiance ou motion de censure). Le président de la République (Vincent Auriol puis René Coty), chef de l’Etat, doté de pouvoirs modestes, est élu par les 2 chambres pour 7 ans. Dans la pratique, le président du Conseil demande une seconde fois la confiance de l’Assemblée après avoir former son gouvernement (double investiture) alors que la constitution ne le prévoyait pas (ce qui le rend encore plus dépendant de l’Assemblée nationale. Le souvenir des abus de Vichy ont conduit à limiter le pouvoir exécutif). L’Assemblée est élue au scrutin de liste proportionnel (et non uninominal) qui ne permet pas de dégager de grandes majorités et donc favorise l’instabilité ministérielle : chaque parti a un nombre de siège proportionnel au nombre de voix, ce qui favorisent les petits partis. Les 1er mois sont marqués par le tripartisme : les 3 plus grands partis se répartissent équitablement les ministères. B- UNE REPUBLIQUE AFFAIBLIE (1947-1954) 1- Les crises de l’année 1947 1947 marque la fin d’une certaine unanimité qui rassemblait les Français. - Avec le début de la Guerre froide, les communistes français suivent les consignes de Moscou : ils dénoncent la « sale guerre » de la France en Indochine (1946-54), ils rejettent le plan Marshall et ils soutiennent les grèves d’ouvriers contre la dégradation du pouvoir d’achat (ils sont donc contre la politique de rigueur du gouvernement qui bloque les salaires). Ramadier ne démissionne pas et révoque les ministres communistes, reformant un gouvernement plus axé à droite. C’est donc la fin du tripartisme. Le PC entre plus que jamais dans l’opposition (qu’il ne

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quittera pas jusqu’en 1981), soutenant d’importantes grèves de l’automne 1947 qui jusqu’en décembre 1947 plongent une partie du pays dans une atmosphère de guerre civile. - 1947 est l’année aussi où est créé le RPF (Rassemblement du peuple français) de De Gaulle (à l’écart de la vie politique depuis janvier 1946, il se méfie toujours des partis politiques). Dénonçant la constitution, le règne des partis et la politique étrangère proaméricaine, ce parti compte rapidement 400 000 adhérents et remporte 40 % des voix lors des élections municipales d’octobre 1947 (conquête des principales villes). La République est donc confrontée à une double opposition : PCF et RPF. 2- La Troisième force (1947-51) (formule de Guy Mollet) Avec la fin du tripartisme, vient le temps des coalitions des forces politiques dont les 2 principales sont désormais SFIO et MRP auxquelles il faut ajouter les radicaux, les modérés… Cette Troisième force est néanmoins fragilisée car les gouvernements sont contraints d’élaborer des compromis fragiles entre les partis alors que dans le même temps la double opposition PC et RPF ne faiblit pas. Pour résister, la 3ème force fait voter la loi des apparentements : c’est la possibilité pour les listes de se regrouper lors des élections pour additionner leurs voix et donc emporter plus de sièges. Le but est de dégager des majorités plus larges et de lutter contre l’opposition (le PCF et le RPF ne s’alliant avec personne). Mais suite à une loi accordant une subvention à toutes les écoles primaires et donc aux écoles privées (loi Barangé), les socialistes quittent la 3ème force car ils sont contre la remise en cause du principe de laïcité. 3- Le glissement à droite La période est marquée par de brefs ministères. Certains ont néanmoins marqué. En 1952, Antoine Pinay (un homme proche de Vichy avant d’être résistant) forme le 1er gouvernement de droite depuis la Libération et acquiert une certaine popularité : il bloque l’inflation et lance un emprunt de 3,5 % indexé sur l’or et exonéré de frais de succession. Il doit démissionner devant l’échec du projet de CED qu’il soutenait. C- DECLIN ET ECHEC (1954-1958) 1- L’expérience PMF (Pierre Mendès France) 1954-1955 PMF (radical) est appelé au pouvoir et sa 1ère tâche est de conclure la Guerre d’Indochine après la grande défaite de Diên Biên Phû (7 mai 1954) alors que de manière plus générale la situation s’aggrave dans les colonies (Maroc, Tunisie…). Plusieurs choses à son actif dont 2 - Le 20 juillet 1954, il signe les accords de Genève mettant fin à la guerre (qui a coûté 92 000 morts français et 3000 milliards de francs), il ouvre aussi la voie à l’autonomie pour la Tunisie et le Maroc. Néanmoins (doc. 5 p. 283), PMF ne veut rien céder pour l’Algérie, déclarant, tout comme Mitterrand alors ministre de l’Intérieur : « l’Algérie, c’est la France ». - Il a une manière de gouverner différente qui le rend populaire auprès notamment de la jeunesse. Il veut redonner un réel pouvoir au président du Conseil (il choisit seul ses ministres) et il veut se rapprocher des Français (il multiplie les voyages en province et les allocutions radiodiffusées le samedi soir…). C’est un homme d’action, efficace, rigoureux…qui veut moderniser la République. Il est néanmoins renversé. 2- Le régime paralysé 2 épisodes déstabilisent davantage le régime. - L’apparition d’une nouvelle force politique, le poujadisme de Pierre Poujade (doc. 2 p. 283) : c’est une forme de populisme (attitude démagogique) d’extrême droite. Poujade prétend défendre les petits commerçants, artisans et paysans (les perdants de la croissance), et combat la fiscalité, les fonctionnaires, L’Etat. Il a un discours antiparlementariste simpliste avec des slogans eux-mêmes simples (« Sortez les sortants »). 56 députés poujadistes (dont JM Le Pen) sont élus en 3

janvier 1956. Le mouvement s’essouffle vite mais n’en révèle pas moins un profond malaise politique. - Le boulet de la décolonisation : Guy Mollet (président du Conseil depuis janvier 1956, SFIO) accorde l’indépendance au Maroc et à la Tunisie en 1956 mais il mène une guerre à outrance en Algérie où il envoie massivement le contingent. L’autorité des différents gouvernements français

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