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Blaise Pascal

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t avocat, par cette apparence?

Pascal utilise le terme « grimace » à la page 45 dans ses Pensées. Contrairement aux rois qui ont la force et la puissance, qui n'ont pas besoin de grimacer, ni de « déguisements » pour avoir une posture social considérable, ceux qui en ressentent la nécessité ou l'utilité pour paraître fort sont les avocats et les médecins, car ce sont ces derniers qui ont que l'habit, et par l'habit, exercent le pouvoir. On parle alors de détournement.

Cela renvoie au fameux proverbe « l'habit ne fait pas le moine ». C'est un peu sous-jacent. Est-ce que Pascal reprend ce proverbe ou est-ce qu'il le détourne? Ne nous dit-il pas « l'habit fait le moine »? Ainsi, à la page 45, le paragraphe: « C'est ainsi que nos rois... trembler les plus fermes. » justifie le fait que Pascal reprend ce proverbe.

Par exemple, quand un président fait un discours devant son peuple, « sans tambours ni trompettes » (p.45, ligne 18-19), cela veut dire « d'homme à homme », simplement, sans tout le protocole, sans tout le prestige. Les musiciens jouaient de la trompettes et des tambours pour accompagner les armées jusqu'au guerres pour essayer de faire peur et impressionner les ennemis se trouvant en face, en faisant un bruit de guerre.

Pascal veut nous mettre en garde de toute cette mise en scène, de toute cette orchestration. L'apparence ne peut nous permettre de juger les capacités d'autrui.

Il nous demande alors de se détacher du corps et être dans l'ordre spirituel. Il faudrait être un pur esprit pour ne pas trembler, et ainsi avoir la capacité de forger notre opinion avec notre propre esprit critique, et ainsi, arrêter d'être influencé par l'apparence, par le prestige des gens, par leur richesse, par leur charisme.

Ne pas se fier aux apparences est apparemment difficile pour un homme. Lorsqu'il vit en société, le culte du visuel est absolument partout. Où que nous allons, où que nous nous trouvons, nous sommes exposés à cela: les affiches en rue, les vitrines des magasins, l'architecture d'un bâtiment, le design d'une voiture ou d'un objet, les publicités... Que garantit que ce magasin a des produits de meilleures qualités qu'un autre? Qui affirme que la structure du mur de ce beau bâtiment est plus résistant, en cas de catastrophe naturel, que celui d'en face? Qui dit que cette magnifique voiture qui paraît fiable l'est davantage qu'une toute simple? Que nous prouve qu'un produit cosmétique que l'on voit dans une publicité, mis en valeur, est meilleur qu'un autre? Tout est visuel! Nous sommes tous influencés par les aspects. Nous sommes incapables, comme le dit bien Pascal dans son énoncé, de voir au-delà de ce que nous voyons.

Il est normal de ne pas pouvoir facilement atteindre l'ordre de l'esprit pour un humain si, dès sa naissance, il est habitué et exposé aux choses qui relatent l'ordre du corps, du visuel. Un homme qui tombe amoureux d'une fille seulement parce-qu'elle lui paraît belle ou charmante, donc un sentiment qui part du visuel et non de l'intérieur (c'est-à-dire de la beauté intérieure de la personne), va se faire immédiatement un idéal de celle-ci sans la connaître réellement. Le « coup de foudre » est la chose, je pense, à éviter, et selon Pascal aussi s'il devait donner son avis. L'idéal, ici, serait que l'amour part de l'intérieur et que l'extérieur soit apprécié par la suite (voir un avocat sans soutane et sans bonnet). Mais nous sommes exposés à notre condition humaine (pensée 136, p. 76-81). La parade qui précède la mise en couple se base sur des stimulus visuels qui déclenchent une émotion, un désir pour arriver à l'acte de reproduction.

Une femme met tout particulièrement ses traits physiques en valeur, elles veut montrer à l'homme une constitution favorable à leur descendance s'il la choisi. Elle déploie des atouts pour le contenter et l'assurer de sa capacité à lui donner une belle progéniture. L'homme veut lui montrer principalement à la femme la qualité du mode de vie qu'il pourra lui offrir (voiture, métier, richesse, cadeaux...).

La pensée 44 des pages 42 à 47, Pascal nous partage son idée sur « l’imagination » qui est par excellence la faculté de l’esprit humain qui manifeste clairement la vanité de l'homme : elle n’a besoin d’aucun fondement pour imposer à la raison, aux sens et à la volonté les plus grandes choses aussi bien que les plus petites. Pascal la présente comme « maîtresse d’erreur et de fausseté ».

Elle est associée au divertissement, et chacun en a accès. Elle a l'aptitude à rendre heureux. Elle est opposée à la raison qui rend, elle, malheureux et misérables. Voir un avocat en soutane et son bonnet en tête nous laisse imaginer (car nous le voyons ainsi habillé) qu'il est capable de nous défendre et qu'il sera apte à se confronter aux obstacles qui pourraient nous condamner à une peine lourde. Nous sommes alors rassurés, cela nous rend « heureux » et confiant. Cependant, Pascal nous prévient et nous rend attentif sur le fait que tout ce qui sort de l'imagination, tout ce qui est incertain fait l'objet de fausseté. Il accentue sur le fait qu'elle n'est pas fiable et donc nous avons encore une raison de plus qu'il est important, avant d'entamer une étape supérieure (ici: d'engager un avocat pour qu'il puisse nous défendre), d'avoir une opinion avantageuse et réfléchie avant décision.

Les avocats ou les médecins sont réprimandés par Pascal. Ils nous « dupent » (pensée 44, p. 45). Car s'ils n'avaient pas tous ces habits et toute cette mis-en-ouvre, « jamais ils n'auraient dupé le monde » (ligne 3-4). Jamais ils nous duperaient. Et être dupe, c'est presque pire dans l'acceptation de Pascal que la tromperie.

Ces hommes ne font preuve que de manipulation, détournement, et surtout nous pourrions aborder la notion d'abus de pouvoir et de domination qui sont des concepts plus contemporains pour alimenter le vocabulaire plus ancien qui est celui de Pascal.

Cependant, en contrepartie du terme « dupé », nous pourrions opposer ce terme à la « vérité ». Pascal est à la recherche du « vrai » absolu: « ... si les médecins avaient le vrai art de guérir ils n'auraient que faire de bonnets carrés » (l. 5-6 p.45). Si les médecins savaient vraiment faire leur travail, ils n'auraient pas besoin de leur bonnets carrés.

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