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L Alimentation Dans Les Structures d Accueil Petite Enfance

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observer la manière dont était pensé et organisé le repas en structure petite enfance et comment l’éducateur de jeunes enfants (EJE) pouvait intervenir.

Cela fait d’ailleurs partie de ses missions puisqu’au terme de sa formations, il devra être capable de « concevoir et mettre en œuvre des actions de prévention sur les questions d’éducation, de santé et d'exclusion sociale »et ainsi « s’assurer des actions préventives concertées en matière d’éducation à la santé, mettre en place des pratiques éducatives d’hygiène et des protocoles d’hygiène »[3].

Lors de mon stage au sein du Multi-accueil Fréry à Belfort, j’ai observé un écart certain entre la théorie et la pratique. Il s’agit d’un établissement municipal qui fonctionne sur un accueil de type régulier et occasionnel avec une capacité d’accueil de 60 enfants. J’ai pu évoluer tout au long de ce stage au sein des différentes unités et ainsi observer professionnels et enfants lors de différents moments de vie.

Les situations autour de l’alimentation notamment au moment des repas (déjeuner et goûter), ont retenues toutes mon attention. En effet, j’ai observé durant ces temps de repas, certains professionnels qui insistaient pour que les enfants terminent leurs assiettes avant de pouvoir prétendre au dessert. D’autres se fâchaient lorsque certains enfants refusaient de goûter un aliment (essentiellement les légumes) jusqu’au point de mettre de force la cuillère dans la bouche de l’enfant. Ces attitudes m’ont beaucoup questionnée : était-ce un manque d’information ou un manque de réflexion qui pouvait induire ce genre de comportement ? Quels moyens pourraient être mis en œuvre pour favoriser l’intérêt des enfants pour une alimentation plus équilibrée ? Quelles actions pourraient influencer le comportement alimentaire des enfants ? Ce stage était le premier stage de ma formation et les objectifs étaient essentiellement d’acquérir une première expérience professionnelle dans le champ de la petite enfance et découvrir et observer le jeune enfant dans son environnement. Néanmoins, ce stage m’a permis de comprendre le rôle que pouvait avoir l’éducateur de jeunes enfants dans l’hygiène alimentaire du jeune enfant accueilli en multi-accueil et l’importance de participer à l’éducation à l’alimentation. Ainsi, je suis arrivée à la problématique suivante :

Comment l’éducateur de jeunes enfants peut t-il sensibiliser le jeune enfant à une alimention saine et équilibrée en multi-accueil ?

Mon hypothèse est la suivante :

Par une éducation à l’alimentation, l’éducateur de jeunes enfants contribue à favoriser l’équilibre alimentaire du jeune enfant en multi-accueil. L’éducation à l’alimentation consiste donc en des actions de prévention autour du thème de la nutrition.

Pour y répondre, je tacherai dans un premier temps de démontrer l’intérêt d’une éducation à l’alimentation en direction du jeune enfant. Puis, j’exposerai dans un deuxième temps, les actions éducatives de l’éducateur de jeunes enfants autour de l’alimentation en multi-accueil. Enfin, j’évoquerai dans une dernière partie, les limites de son intervention.

I. L’intérêt d’une éducation à l’alimentation

A) Du besoin de se nourrir, au plaisir de manger

1. La théorie des besoins

La pyramide des besoins selon Maslow[4] est une classification hiérarchique des besoins humains. Maslow distingue cinq grandes catégories de besoins. Il considère que l’être humain passe à un besoin d’ordre supérieur quand le besoin de niveau immédiatement inférieur est satisfait. Les premiers besoins sont les besoins physiologiques, c'est-à-dire ceux liés à notre état de santé physique (boire, manger, dormir), ce que généralement, tout être humain cherche à satisfaire avant tous les autres besoins car ils permettent sa survie.

Si on applique cette théorie aux comportements alimentaires, on pourrait penser que lorsqu’il y a un manque concernant le besoin de se nourrir, l’individu ne peut passer à un autre besoin. Le jeune enfant, lui, dépend des autres pour satisfaire ses besoins physiologiques fondamentaux et donc un manque au niveau alimentaire aura forcément des répercussions sur son développement. On comprend donc l’importance que parents et professionnels garantissent une alimentation saine et équilibrée.

La pyramide de Maslow est probablement une des théories les plus utilisées mais elle a aussi ses limites. Maslow a élaboré sa théorie en se fondant sur des observations réalisées sur une population occidentale et instruite ce qui signifie que d’autres facteurs tout aussi important n’ont pas été pris en compte (facteur social, facteur culturel). Il est donc difficile d‘en faire un modèle général d’autant plus que l’on sait aujourd’hui que s’alimenter n’est pas qu’un besoin physiologique.

2. Manger, un acte social

Selon Jean-Pierre Poulain, « la consommation d’un repas est un lien social qui tisse des liens entre les mangeurs »[5]. Cela signifie que s’alimenter joue un rôle dans la socialisation des individus. Il est vrai que le temps de repas est souvent un moment privilégié de rencontre, de partage, de communication entre les individus. Rappelons que la socialisation est l'intériorisation des normes et des valeurs de son groupe d’appartenance et construit l’identité sociale. Manger permettrait donc de s’intégrer à un groupe social, à la société. De plus, la manière de s’alimenter révèle notre identité, notre appartenance religieuse ou culturelle. En effet, on peut manger avec des couverts, des baguettes ou avec les doigts, ou encore manger halal ou cacher. D’autre part, « l’alimentation est le premier apprentissage social du petit homme »[6]. Effectivement, pendant les repas, les enfants apprennent différentes règles et comportements de savoir vivre, comme la politesse (se souhaiter bon appétit, ne pas parler la bouche pleine), le fait de se laver les mains avant et après un repas, se servir de couverts, rester assis à une table. En somme, ils apprennent à partager un moment convivial, un moment de plaisir.

3. Manger pour le plaisir

S’il est indéniable que l’on mange pour se nourrir, il est tout aussi vrai que l’on mange pour se faire plaisir. Le plaisir correspond à un état émotionnel agréable né spontanément d'une situation donnée, de la satisfaction d'un désir ou de la perspective de cette satisfaction.[7] En effet, lorsque le besoin de manger est satisfait, on ressent alors une sensation de bien-être, de satisfaction parfois même, l’envie de faire une sieste. C’est ainsi que l’on associe le fait d’avoir mangé avec le plaisir ressenti. D’autre part, les repas sont souvent associés à des fêtes, des réunions, des célébrations, soit, au plaisir de partager un repas ensemble. De plus, le fait de manger mobilise plusieurs de nos sens. Cela nous permet de découvrir et apprécier une diversité de goûts, de textures et d’odeurs associés à la nourriture.

B) L’éducation à l’alimentation, un intérêt partagé

1. L’alimentation, une histoire d’éducation

Les comportements alimentaires s’acquièrent très tôt, dès la prime enfance et l’enfant a besoin d’être guidé pour diversifier son alimentation. En général, les jeunes enfants se dirigent spontanément vers des aliments sucrés (sucreries, gâteau, fruits), certains aliments salés et rassasiants (frites, pâtes, riz, pizza) et certaines viandes (steak et poulet) mais il est plus difficile de les faire consommer des aliments comme les légumes verts ou des aliments nouveaux. Or, une alimentation équilibrée est importante pour favoriser le développement de l’enfant, c’est une étape déterminante. C’est pourquoi il faut commencer l’éducation nutritionnelle durant la petite enfance pour que les enfants puissent acquérir des repères pour une alimentation saine. Par l’éveil sensoriel, on apprend justement aux enfants à aimer des aliments variés, à se familiariser avec des aliments peu connus et à éprouver du plaisir en les mangeant. Une découverte précoce des différents aliments, goûts et saveurs permettra probablement une meilleure acceptation, appropriation par l’enfant.

Aujourd’hui, certaines règles et astuces simples à destination de parents et professionnels, permettent de favoriser l’éducation à l’alimentation. Il faut veiller à l’environnement dans lequel est pris le repas (horaires de repas réguliers, atmosphère agréable, calme et chaleureuse, être assis à table, pas de télévision, laisser l’enfant manger à son rythme). En ce qui concerne le repas, il est important de nommer les plats proposés et prêter attention à leurs présentations. De même, il ne faut pas hésiter à utiliser des pratiques ludiques pour l’inciter à goûter, à manger et éventuellement faire référence à des contes, des personnages (boucle d’or et la soupe…). Dans tous les cas, il est préférable d’inciter l’enfant à goûter et non le forcer mais ne pas remplacer l’aliment refusé par un autre. Ce rituel est important pour permettre au cerveau de stocker les informations gustatives. C’est

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