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La Grece Et La Zone Euro

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en du pays dans la zone euro. « La Grèce a désormais moins de leviers sur ses partenaires », résume l'économiste d'Oddo Securities, Bruno Cavalier. Depuis deux ans, « le gouvernement grec a souvent profité du fait qu'un défaut désordonné ou une sortie de l'euro exercerait des externalités négatives telles sur les autres pays que ceux-ci feraient tout, au bout du compte, pour éviter ce scénario », rappelle-t-il. Il est vrai que ces deux dernières années, les autorités grecques ont souvent eu tendance à différer la prise de décision, n'ont pas montré une franche adhésion aux mesures d'ajustement exigées, voire ont créé la confusion par des volte-face mal venues. Chaque nouvelle négociation a donné l'impression que le point de rupture était plus proche.

Les conséquences, volontaires ou pas, d'une sortie de la Grèce pour la zone euro

Financièrement, l'effet serait sans doute marginal pour les créanciers privés. En effet, depuis le début de la crise, les institutions financières ont eu le temps de se délester - même à perte - de leurs titres grecs et de passer les provisions adéquates. A cet égard, l'opération d'échange de titres avec décote des investisseurs privés (PSI) a clarifié les positions. Elle n'a pas non plus provoqué l'effet domino tant redouté via les CDS. En revanche, les banques grecques, elles, seraient exsangues.

Politiquement, la pilule serait difficile à faire avaler aux contribuables européens, Allemands en tête, qui le feraient payer cher à leurs gouvernants. Cela peut paraître paradoxal. En effet, pour les pays européens, un des avantages indéniable de la sortie de la Grèce de la zone euro serait de mettre un terme à la fuite en avant consistant à allouer toujours plus de moyens au sauvetage du pays. Elle entraînerait néanmoins des pertes immédiates importantes pour les Etats de l'Union européenne et le FMI (qui se retournerait vers les Etats), dont tout ou partie des créances ne seraient pas remboursées. Sans parler de l'exposition de la BCE... La chancelière allemande Angela Merkel serait la première concernée, son mandat arrivant à échéance en 2013.

Quid des autres pays dits "périphériques" de la zone ? Le Portugal, l'Irlande - qui va soumettre le nouveau pacte budgétaire à référendum populaire dans quinze jours - ou encore l'Espagne seront-ils tentés de suivre l'exemple grec ? Probablement pas. D'abord parce que ces pays n'ont pas le même type de difficultés que la Grèce. Ils ont plutôt des problèmes de liquidité que de solvabilité. De plus, des élections récentes ont installé au pouvoir des majorités stables. « Une sortie de la Grèce pourrait être paradoxalement un facteur de cohésion pour les autres membres », juge même Bruno Cavalier.

En revanche, ces pays pourraient être tentés de demander un assouplissement des conditions ou du calendrier de l'application des mesures exigées pour réduire le déficit public et atteindre l'objectif de 3 % du PIB, comme l'exige le nouveau pacte budgétaire sous peine de sanctions automatiques. D'une certaine façon, l'Espagne l'a imposé récemment à Bruxelles, en passant d'un déficit public ciblé de 4,4% du PIB à 5,3% pour 2012, actant le fait que le gouvernement précédent avait laissé un déficit public à 8,5% du PIB contre un objectif de 6,6% en 2011. Ces pays pourraient par ailleurs trouver un allié en la personne du nouveau président français, François Hollande, qui souhaite inclure un volet « croissance » au nouveau pacte de stabilité, trop focalisé, selon le candidat socialiste, sur les programmes d'austérité.

Sur les marchés, une sortie de la Grèce créerait un précédent extrêmement dommageable pour les autres pays. « Très clairement, les investisseurs ne seront pas incités à prêter au Portugal, à l'Irlande ou même à l'Espagne s'il y a un risque qu'ils abandonnent un jour l'euro », résument les économistes d'Aurel BGC. De quoi dissuader les gouvernements de la zone de laisser la Grèce retournerà la drachme. Au moins pour un temps. « Une sortie de la Grèce ne sera pas possible tant que la zone euro ne sera pas en mesure de la gérer, c'est-à-dire tant qu'elle n'aura pas des Eurobonds opérationnels et qu'elle n'aura pas résolu les problèmes de son système bancaire », estime Nicolas Doisy chez CA Cheuvreux. « D'ici là, l'Europe continuera de payer pour la Grèce... bon gré mal gré », conclue-t-il.

Une chose est sûre : pour les tenants de la construction européenne, une sortie de la Grèce créerait le doute sur la viabilité même du projet

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