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Les Représentations Politiques Des Étudiants à Yaoundé (1960-2005): Entre Reproduction Et Configuration

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s Forces Démocratiques du Cameroun UNDP : Union pour la démocratie et le progrès UPC: Union des Populations du Cameroun UY I : Université de Yaoundé I UY II : Université de Yaoundé II

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1 : participation politique des étudiants interrogés………………………………………………………………….....47 Tableau n°2 : identification partisane des étudiants interrogés...…………………………………………………………………..49

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INTRODUCTION GENERALE

Dès ses débuts, la science politique s'est intéressée au rôle du citoyen dans le fonctionnement de la cité. De la fin du XVIIIe siècle au milieu du XXe siècle, c'est une conception normativiste du citoyen qui a cours : il se doit d'être actif et bien informé, pour la santé de la démocratie. Les théoriciens de cette époque font de la participation du citoyen aux affaires publiques, le véritable socle d'un système politique démocratique1. Toutefois, cette approche métaphysique ne résistera pas à l'épreuve de l'empirisme, engagée par le "behaviorisme" des années cinquante et soixante. Les enquêtes réalisées se rejoignent sur la réalité d'un citoyen passif2.

Section I : Constats

Au Cameroun, la participation des citoyens a évolué avec le système politique. Il convient de rappeler que la sortie de la colonisation a été obtenue suite à de nombreuses manifestations sociales voire des troubles politiques. Ces contestations étaient partagées par les étudiants camerounais résidant en France. En constatant l’apparent affaiblissement de cette force de contestation après le changement politique, MBEMBE3 l’expliquait par la coercition qu’exerçaient les responsables politiques africains à l’égard de ce groupe. Cette coercition était aussi bien directe (emprisonnement, suspension des bourses etc.) qu'indirecte (discours doctrinaires renforcés par la situation économique des familles). Cette contestation se retrouvait plutôt dans des formes nouvelles4 telles que le langage utilisé, la sexualité, les loisirs. MBALA OWONO1 établit le même constat en 1997. La participation politique des jeunes semble s’être affaiblie si l’on tient pour référence la période 1991-1993. Pendant cet intervalle, les jeunes autant que le reste de la population, ont revendiqué une libéralisation politique, voire un changement de gouvernement. Le gouvernement en place a néanmoins réussi à se maintenir par une gestion « néo-patrimoniale » des ressources étatiques. Toujours est-il que cet état de fait a déteint sur la participation publique, les citoyens ayant vu une possibilité d'alternance s'éloigner. La politique a pour certains, perdu un peu de

ROUSSEAU J-J. Du contrat social ; Alexis de TOCQUEVILLE, De la démocratie en Amérique ; MONTESQUIEU, L’esprit des lois. 2 Voir introduction PERRINEAU P. (dir), L'engagement politique : déclin ou mutation, presses de la fondation nationale de science politique, paris, 1994. 3 MBEMBE Achille, Les jeunes et l’ordre politique en Afrique noire, L’harmattan, Paris, 1985 4 Les anciennes étant la grève, des manifestations publiques telles que des marches….

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son intérêt. Il est possible d'avancer que cette situation n'a pas changé, sept ans plus tard : le président BIYA semble même avoir récupéré sa légitimité, comme l'attestent les résultats des dernières élections présidentielles2. Dans le même ordre d'idées, l'évolution des rapports des entités partisanes depuis la relégalisation du multipartisme en 19913 jusqu'aux dernières élections présidentielles du 11 octobre 2004, apparaît problématique : alors que leur niveau de vie n'a pas fondamentalement progressé dans l'intervalle sus-mentionné4, les Camerounais semblent avoir renoué avec le Parti unique…de fait. La réalisation de l’hypothèse inverse, de la précarisation des conditions de vie comme source de contestation sociale et de destitution effective des gouvernants ne nous aurait pas surpris. Le RDPC se découvre toutefois comme un gratte-ciel entouré de cases, tant son emprise sur la scène politique est indiscutable. Pour preuve, en dix ans, les Partis autres que le RDPC ont vu leur représentation à l'Assemblée nationale passer de 52% (législatives de 1992) à 26% (législatives de 2002). Le débat politique semble dès lors s'être enlisé, voire monolithisé. Le nombre d’entités partisanes autorisées s’est également accru, au point que l'on en recense près de 150 aujourd'hui pour 58 en 1991, 92 en 1993 et 123 en 19955. Comment expliquer cet "essaim" de partis politiques ? Une tentative de confrontation et d'explication de ces constats (faible participation politique des jeunes et évolution problématique des rapports des entités partisanes au Cameroun) nous a orienté vers l'identification partisane, conçue comme une des nouvelles modalités de participation politique6.

MBALA OWONO Firmin, « Les jeunes et la participation politique dans la société camerounaise » Yaoundé, UCAC, 1997-mémoire de maîtrise2 Il a remporté ces élections avec près de 71 % des suffrages. Néanmoins, ce constat mérite d’être relativisé, car la participation politique ne se limite pas aux manifestations ou à la participation électorale. Dans ce sens, elle concerne la manifestation d’un intérêt pour la politique en général. Ainsi, l’écoute d’une émission radiophonique par exemple ou d'une discussion ayant pour objet des problèmes sociaux politisés, constitue des formes de participation politique moins visibles que le militantisme, mais majoritaires. Dans le même sens, les résultats des élections présidentielles doivent être réexaminés en considérant la population en âge de voter, celle inscrite puis celle ayant réellement voté pour dégager une réelle légitimité fondée sur une participation électorale réelle. 3 De 1967 à 1991, le Cameroun a évolué sous l'emprise d'un parti unique : d'abord l'union Nationale du Cameroun, puis le Rassemblement démocratique du peuple camerounais 4 Voir EBOUSSI BOULAGA Fabien, la démocratie de transit au Cameroun, l'harmattan, Paris, 1997 ; 5 Source : SINDJOUN L., « le paradigme de la compétition électorale dans la vie politique : entre tradition de monopole politique, Etat parlementaire et Etat seigneurial », p. 305 dans SINDJOUN L. (dir.), La révolution passive au Cameroun : Etat, société et changement, Dakar CODESRIA, 1999 6 Voir PERRINEAU Pascal (dir), op.cit.

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Section II : Objet d’étude1

Sobrement définie2 comme l'attachement durable à un parti politique, l'identification partisane présente la particularité de relier expressément la participation politique aux partis politiques dans leur rôle principal de médiation, c'est-à-dire d'expression des attentes, idées et positions sur l'actuel et le devenir de la cité. Il s’agit là, de l’association de deux phénomènes politiques qui s’expriment au travers de l’individu alors aire de jeu de forces sociales. C’est un processus de socialisation politique entamé dès l’enfance et qui s’achève avec la mort sociale et/ou physique de l’individu. Nous avons choisi de nous limiter à une population de jeunes3 étudiants. Cette population présente plusieurs particularités dont la principale est sans doute la double période de transition qu’ils vivent : une transition du point de vue économique et une autre du point de vue politique4. En somme, nous traitons du processus social d’identification à un parti tel que vécu par les jeunes étudiants camerounais à Yaoundé en 2005, en tenant compte du cheminement de ce groupe social depuis son introduction dans la société camerounaise en 1962.

Section III : Définition des concepts

L’étude du processus d’identification relève en premier de la psychologie et de la sociologie; ce n’est qu’en second lieu qu’il a été étudié en politique. En psychologie sociale, l'identification est l'un des mécanismes formateurs de l'identité sociale. D’après FISCHER5, « c'est un processus psychologique qui peut être entendu dans deux sens distincts :

L’objet d’étude étant ce sur quoi porte notre travail, dans un domaine de recherche précis qu’est la sociologie politique 2 D’après l’école de Michigan, voir p.4 3 MUXEL Anne, Les jeunes et la politique, hachette, 1996 p. 68 : « être jeune, c’est être à la charnière de plusieurs temps et dans l’impossibilité, constitutive de cet état de transition dans une continuité, ni non plus d’avoir une appréciation réflexive sur son propre parcours. » Le terme jeunes étudiants désigne ici ceux qui enchaînent baccalauréat et études universitaires. Sont donc exclus les travailleurs de l’administration et autres qui se recyclent ou acquièrent de nouvelles compétences. Pour des besoins de simplicité, nous parlerons simplement d’étudiants. 4 La transition du point de vue économique concerne la profession pour laquelle ils se forment ; au plan politique, il s’agit du passage au

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