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Nelligan

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omme étant :

« Une expression d’une souffrance enfermée dans un cercle sans issu : dans le verbe, elle n’espère plus trouver le salut, mais seulement la possibilité de la nuance. Elle s’affirma comme une manifestation la plus haute et la plus pur de la création littéraire : Elle entra pour sa part en opposition avec le reste de la littérature et, sans tenir compte d’aucune réserve, d’aucune limite, s’arrogea la liberté de dire tout ce qui lui inspiraient une imagination impérieuse, une intériorité élargie aux mesures de l’inconscient et enfin un jeu dans une transcendance qui ne se réfère plus à rien. »

Notre corpus, Soir d’hiver, est un poème caractérisé surtout par ses attributs romantiques qui entraînent une exaltation du moi, met en avant-plan une mélancolie très marquée.

Ainsi, la justification d’une étude et recherche sur le sujet : L’hiver comme symbole métaphorique de la mélancolie dans Soir d’hiver d’Emile Nelligan peut se penser enconsidération de plusieurs hypothèses dont : La vision de l’hiver comme symbole métaphorique, est-elle au service de la mélancolie ? Dans le discours de Nelligan, et en utilisant un procédé rhétorique, la métaphore filée, serait-elle au service de la cause, c'est-à-dire, sa volonté d’exprimer son ennui et son état d’âme mélancolique ?

La prise en compte de ce type de problèmes ainsi que des concepts et hypothèses qui la soutiennent se définit dans un cadre théorique qui est celui de la rhétorique ou plus globalement, celui de la théorie de l’énonciation comme domaine où est examinés le rapport causes et discours. Nous nous devons, donc, de définir d’abord la théorie de l’énonciation, ensuite, la rhétorique.

L’énonciation, disait Benveniste est une :

« Mise en fonction de la langue par un acte individuel d’utilisation. »

C’est une conversion de la langue en discours. Il avance aussi :

« En tant que réalisation individuelle, l’énonciation peut se définir par rapport à la langue comme un procès d’appropriation. Le locuteur s’approprie l’appareil formel de la langue et il énonce sa position du locuteur par des indices spécifiques, d’une part, et au moyens de procédés accessoires, de l’autre. […] Enfin, dans l’énonciation la langue se trouve employée à expression d’un certain rapport au monde. La condition même de cette mobilisation et de cette appropriation de la langue est, chez le locuteur, le besoin de référer par le discours, et, chez l’autre, la possibilité de Co-référer identiquement, dans le consensus pragmatique qui fait de chaque locuteur un Co-locuteur. La référence est partie intégrante de l’énonciation. »

Ainsi, l’énonciation tend à se constituer en discipline explicative de la production. L’analyste fait appel au concept de l’énonciation présenté soit comme surgissement du sujet dans l’énoncé, soit comme la relation que le locuteur entretient par le discours avec l’interlocuteur, soit enfin comme l’attitude du sujet à l’égard de son énoncé. Pour observer selon quelles règles s’établissent les rapports énonciateur /énonciataire.

Quant à la rhétorique, c’est l’art de persuader. Aristote la définit comme suit :

« La rhétorique est la faculté de découvrir spéculativement, dans chaque cas, peut être propre à persuader. Aucun autre art n’a cette fonction. »

Aristote, dans son livre La Rhétorique, présente les trois éléments du discours : L’orateur, le sujet, et l’auditeur. D’après Aristote les moyens de l’orateur de convaincre l’auditeur concernant l’éthos (impression d’honnêteté), le pathos (émouvoir l’auditeur), et le logos (les arguments forts).Ainsi, la rhétorique antique n’a pas produit une théorie de l’énonciation comparable aux théories modernes en cours d’élaboration, mais elle a fort bien perçu cette dimension du langage et en a tenu grand compte : Elle est fondamentalement une technique de la persuasion plus soucieuse du « dire » que du « dit ». La notion de l’énonciation peut donner, au moins un commencement de cohérence à certaines catégories rhétoriques dont le principe échappe aux instruments ordinaires de la grammaire ou de la linguistique.Nous rappelons que dans un système rhétorique de type classique, au titre de l’élocution, nous examinons les qualités du matériau verbal devant revêtir les idées que l’orateur a trouvées et mises en ordre, et, parmi les qualités, l’ornement.

Toutefois, dans le cadre d’un discours rhétorique, la métaphore est un ornement qui est subordonnée à la persuasion en tirant la signification du langage vers le point revendiqué par l’autre.

Ainsi, dans un premier volet, nous essayerons de définir respectivement, la métaphore, la métaphore filée, et ses fonctions. Et dans un second volet, nous nous attarderons à analyser et à vérifier via notre corpus Soir d’hiver, si cet outil argumentatif (La métaphore filée), est mis au service de la cause revendiquée par Emile Nelligan.

Cette partie commence par une discussion sur la métaphore, suivie par des sections traitant respectivement de la métaphore filée, et des fonctions argumentatives de la métaphore.

La métaphore :

Traditionnellement, la métaphore a été vue comme une comparaison abrégée ou comme une analogie, jouant sur une ressemblance entre deux phénomène : A est pour B ce que C est pour D, comme dans l’exemple d’Aristote : La coupe est pour Dionysos ce que le bouclier est pour Ares.Ainsi, par analogie, appeler la coupe le bouclier de Dionysos. La métaphore permet aussi de faire un lien entre deux concepts et de traduire l’un par l’autre, comme l’exemple très utilisé : L’homme est un loup. Selon Dumarsais, une métaphore, est :

« Une figure par laquelle on transporte […] la signification propre d’un mot à une autre signification qui ne lui convient qu’en vertu d’une comparaison qui est dans l’esprit. »

La métaphore filée :

Il est bien connu qu’une métaphore peut être étendue ou filée. Selon Gréa la métaphore filée est :

Classiquement définit comme une métaphore qui s’étend sur un ensemble plus ou moins grand de mot.»«

La métaphore filée est définit dans le TLF(Trésor de la langue française) comme une :

« Série structurée de métaphores qui exploitent, en nombre plus ou moins élevé, des éléments d’un même champ sémantique. »

La définition est succincte, mais doit laisser comprendre qu’au moins les termes métaphorisant proviennent d’un même domaine. A ce domaine est lié un ou plusieurs autres. Comparons à ce propos la description de RASTIER, qui propose que :

« Ce n’est pas une métaphore qui est filée pour constituer deux isotopies, mais un nombre indéfini de connexions métaphoriques (dont le contenu n’est pas nécessairement identique) qui sont établies entre des sémèmes relevant de plusieurs isotopies. »

Il est donc possible que plusieurs domaines soient impliqués dans une métaphore filée. En exploitant le même domaine source, la métaphore peut impliquer des domaines cibles différents. Inspirée par ces définitions, nous retiendrons la suivante pour l’analyse de notre corpus : Une métaphore filée est une métaphore portant sur au moins deux lexies, se référant à la même situation et étendue sur un ou plusieurs énoncés.

Les fonctions de la métaphore :

La métaphore peut avoir plusieurs fonctions ; or, comme ces fonctions opèrent logiquement sur des niveaux différents, elles méritent une certaine clarification. Sur un niveau fondamental, la métaphore établit différentes relations entre les référents mis en jeu. Au niveau du texte, la métaphore sert certains buts. Traditionnellement, les chercheurs ont parlés des fonctions argumentatives de la métaphore. Selon LE GERN, le langage a traditionnellement trois fonctions :

« Docere, placere, movere. »

La fonction appelée docere est de transmettre l’information.

Selon GERN, La métaphore :

« Offre au langage des possibilités d’économie en fournissant la formulation synthétique des éléments de significations. »

Placere est la fonction traditionnellement attribuée à la métaphore, à savoir celle d’orner et de plaire, que l’on s’attend à trouver dans la prose littéraire. Même en ornant le discours, la métaphore peut avoir des effets de sens argumentatifs. La troisième fonction du langage, movere, a pour but d’émouvoir et de persuader. La métaphore dynamique est celle qui a pour fonction de persuader et d’émouvoir. En passant par les sentiments et non pas par la logique, elle provoque une réaction affective qui sert à persuader plutôt que de convaincre, ce dernier acte utilisant justement la logique.

Ainsi, après avoir définit la métaphore, la métaphore filée, et les fonctions de la métaphore, nous passerons dans un second chapitre à l’analyse de notre corpus en essayant de dégager et d’interpréter les procédés textuels cités ci- dessus.

Dans cette partie nous étudierons la métaphore filée et ses différentes fonctions dans Soird’hiver d’Emile Nelligan, et nous vérifierons

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