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Pour l'Imaginaire Célinien, Du Massacre De La Guerre à La Mort De Robinson, Toute l'Histoire De Bardamu, Toute l'Histoire De l'Homme Est Celle d'Une Agonie.

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ssins, l’un réserviste, l’autre à la recherche d’une possibilité pour sortir de cette boucherie où l’ « on faisait queue pour aller crever. » (p. 36) veulent en finir avec cette situation. Depuis ce moment jusqu’à la mort de Robinson, les personnages ne cessent de se croiser, à chaque fois de manière impromptue, lors de leurs différents périples en Afrique, à New York, à Toulon ou encore à la Garrenne-Rancy. Bardamu qui, à l’image de Louis Ferdinand Destouches, voyage beaucoup tout en ayant des situations pour le moins inconfortables dans chaque nouveau lieu, fait en sorte que sa vie soit le moins en contact possible avec le désespoir et la souffrance. Tous ses efforts sont vains lorsque Robinson la réintègre. A plusieurs reprises, en recroisant Robinson, ses idées changent et sa situation a tendance à se détériorer, plus la présence de celui-ci se prolonge, jusqu’à frôler la mort. Dans chaque lieu que Bardamu visite, il agonise et risque la mort. Notamment en Afrique, où malade et comateux, il se fait embarquer sur l’Infanta Combitta à destination de New York. Après avoir croiser Robinson dans la forêt, sa situation se complique involontairement, il agonise, mais ne meurt pas. Les deux personnages sont relativement semblables en plusieurs points, c’est pour cela que nous pouvons qualifier Robinson de double maléfique de Bardamu. Léon complète les vices que Bardamu n’a pas, ils sont trop semblables pour pourvoir se côtoyer longtemps. A la fin du livre, lorsque Ferdinand Bardamu est confronté directement à la mort pour la énième fois, il n’a pas le courage et ne sais pas aider Robinson. Il n’est pas capable de l’accompagner dans son agonie physique et psychologique, qui cette fois lui sera fatale. Bardamu pense à ce moment là, je cite : « Il [Robinson] devait chercher un autre Ferdinand, bien plus grand que moi, bien sûr, pour mourir, pour l’aider à mourir, plus doucement. » (p. 527). Bardamu se voit dans les yeux du mourant, tout comme Robinson se voit dans les yeux de son ami, mais en plus faible. Ferdinand a l’impression que Léon recherche quelqu’un de supérieur, qu’il n’est pas, pour l’aider à affronter ce moment où l’agonie est à son maximum, juste avant que la mort nous emporte et nous délivre de la souffrance. Nous pouvons dire que Bardamu perd non seulement un ami, un compagnon de voyage ou d’infortune, mais aussi son double maléfique, qui de ce fait le libère de sa propre agonie. Il ne doit plus subir les difficultés dues de la présence de Robinson.

A travers un choix d’événements précis, tous aussi sombres les uns par rapport aux autres, Céline nous maintient constamment dans une situation d’agonie, en contact avec la mort. Grâce à sa maîtrise des descriptions, du vocabulaire et son style tant décrié, il nous fait ressentir l’agonie présente dans le texte. Louis Ferdinand Destouches veut, au travers de son livre, nous saisir d’émotion en la suscitant avec ces passages si noirs, sanglants et parfois mortels. Son langage, complètement nouveau au 20e siècle, nous décrit les scènes de mort avec une froideur sans pareille, comme lorsque Bardamu a soif et interroge une famille pour savoir si les allemands sont dans les environs. Il nous décrit un enfant mort sans ressentir la moindre tristesse : « Il était recroquevillé sur lui-même, bras et jambes et dos recourbés l’enfant. Le coup de lance lui avait fait comme un axe pour la mort par le milieu du ventre. Sa mère, elle, pleurait fort, à côté, à genoux, le père aussi. [ … ]. Mais j’avais soif. » (p. 45). La dernière phrase exprime la froideur et l’indifférence que Bardamu éprouve à la vue de cette scène, il a seulement soif. L’imaginaire célinien peut être décrit, certainement à cause des multiples événements qui ont marqué sa vie, comme pessimiste. Il faut profiter de sa vie en attendant la mort. Les scènes macabres se suivent durant toute l’histoire, et les seuls sentiments profonds de joie ou d’amour sont, la plupart du temps, exprimés par les personnages secondaires comme Madelon ou Molly.

Dans tout le roman de Céline, l’agonie est présente. A chaque endroit où se rend Bardamu, elle occupe une place importante, de telle sorte que nous ne l’oublions jamais. Cette agonie physique et psychologique torture les personnages du début à la fin en les faisant souffrir de la guerre, de la chaleur ou encore du travail à la chaîne. Comme le dit Bardamu : « C’est peut-être ça qu’on cherche à travers la vie, rien que cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même avant de mourir. » (p. 253). Une fois de plus le héro est dans une situation de désespoir et d’agonie, cela même aux côtés de Molly qui l’aime. Dans chaque passage du livre, le pessimisme de Céline est présent, l’agonie ne nous quitte donc pas et fini par faire succomber, tôt ou tard, tous ceux qui lui ont résisté.

Pour

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