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Zone Euro

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e résulte surtout de l’investissement productif, les

1. Ont contribué à cette étude : Céline Antonin, Christophe Blot, Éric Heyer, Sabine le Bayon et Danielle Schweisguth. Il intègre les informations disponibles au 27 mars 2012. 2. L’Italie, les Pays-Bas, la Belgique, le Portugal, l’Irlande et la Grèce. 3. La dégradation s’est poursuivie en janvier 2012 où le taux de chômage atteignait 10,7 %, soit le niveau le plus élevé enregistré dans la zone euro depuis novembre 1997.

DOSSIER : Perspectives économiques 2012-2013

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Département analyse et prévision, sous la direction de Xavier Timbeau

entreprises jugeant insuffisants les débouchés au sein de la zone euro. Ce ralentissement de la demande dans la zone euro s’est répercuté sur le commerce extérieur. La faiblesse de la demande intérieure a réduit les importations de 1,5 % et donc la demande adressée à l’ensemble des pays de la zone euro, ce qui, en retour, a contraint l’évolution des exportations et a renforcé l’effet accélérateur sur l’investissement. Toutefois, la baisse des importations ayant été plus marquée que celle des exportations, la contribution du commerce extérieur à la croissance est restée positive (0,3 point) au quatrième trimestre 2011. Ainsi, sur l’ensemble de l’année 2011, le PIB a progressé de 1,5 % tandis que le redressement modéré de la productivité, qui a cru de 1,3 %, a permis une croissance timide de l’emploi de 0,2 %.

Graphique 1. Enquêtes de confiance dans la zone euro

En %

3 2 Industrie, centré réduit 1 0 -1 -2 Services, centré réduit -3 -4 -5 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 Consommateurs

Source : Commission européenne.

L’austérité confirmée…

Pourtant, malgré ces performances insuffisantes pour refermer l’écart de production qui s’est creusé depuis la chute de l’activité intervenue en 2008, ni les gouvernements ni la Commission n’ont infléchi leur discours sur l’austérité. Comme nous l’avions souligné lors de nos prévisions4 de décembre 2011, l’interdépendance des économies européennes amplifie les effets récessifs des plans d’austérité mis en place par chacun des pays les conduisant à revoir à la baisse leurs prévisions de croissance, ce qui renforce ex-post la crise des dettes souveraines et le besoin de rigueur. L’année 2011 a été l’illustration de ce cercle vicieux dans lequel est entrée la zone euro. Les programmes d’ajustement ont pesé sur la croissance de la zone euro et en particulier sur celle des pays en crise. Mais la baisse des recettes fiscales est venue freiner la réduc-

4. Voir OFCE (2011) « La très grande Récession », Notes de l’OFCE n° 9.

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Perspectives économiques 2012-2013 de l’OFCE

Zone euro : Les infortunes de la vertu

tion des déficits budgétaires en Espagne, en Irlande et au Portugal, empêchant ces pays d’atteindre leurs objectifs. Les risques d’insoutenabilité réels ou entretenus par la spéculation ont poussé les taux d’intérêt à la hausse, pénalisant la croissance et renforçant la spirale infernale. L’état de la conjoncture au quatrième trimestre semble confirmer ce constat. Une certaine accalmie est néanmoins perceptible depuis le début de l’année 2012. Elle s’explique en partie par l’action de la BCE qui, en deux opérations exceptionnelles de refinancement, a prêté près de 1 000 milliards d’euros aux banques européennes, ce qui a favorisé leur retour sur le marché des titres obligataires publics. À cet effet, il faut ajouter celui des signatures de l’accord européen pour une réforme du Pacte de stabilité et de l’accord entre la Grèce et ses créanciers privés. Néanmoins en Espagne et en Italie, deux pays n’ayant pas eu recours au FESF (Fonds européen de stabilité financière) ou à une aide européenne, les taux nominaux, bien qu’en baisse depuis le début de l’année 2012, restent proches de 5 %. Avec une croissance nominale qui n’a pas dépassé 2,5 % durant l’année 2011, les écarts critiques, c’est-à-dire les différences entre les taux d’intérêt et les taux de croissance potentiels nominaux, sont restés élevés (tableau 1). Tableau 1. Évolution de l’écart critique dans les pays de la zone euro

En % du PIB

2008 Allemagne Autriche Belgique Espagne Finlande France Gèce (aide) Irlande (aide) Italie Pays-Bas Portugal (aide) Zone euro 11* 2,1 0,7 0,7 0,6 0,4 0,2 -1,1 5,5 1,7 1,0 1,9 1,2

2009 0,3 0,9 1,2 2,3 0,1 1,2 1,4 7,1 1,9 2,6 2,5 1,4

2010 1,4 0,1 0,5 2,1 1,6 1,2 3,1 (2,5) 6,0 3,1 1,0 2,0 1,8

2011 0,6 -0,7 0,2 2,6 -0,9 0,6 10,0 (1,1) 8,5 2,7 0,5 4,1 (1,1) 1,7

* Hors Chypre, Luxembourg, Malte, Slovaquie, Slovénie et Estonie. Note de lecture 1 : L’écart critique est la différence entre taux d’intérêt obligataire à 10 ans et le taux de croissance potentiel nominal de l’économie (calculs OFCE). Note de lecture 2 : Pour la Grèce, le Portugal et l’Irlande, la mention (aide) entre parenthèses indique la valeur de l’écart critique lorsque l’on considère non pas le taux d’intérêt obligataire à 10 ans sur le marché secondaire, mais le taux préférentiel auquel les pays empruntent auprès de l’UE et du FMI, fixé à 3,5 % depuis le sommet européen de juillet 2011. Sources : Eurostat, Datastream, calculs OFCE.

La perspective d’une récession en 2012 maintiendrait cette situation, ce qui ne permettra pas d’atteindre les objectifs budgétaires. Les pays pourraient donc être contraints à de nouveaux ajustements s’ils souhaitent tenir leurs engagements et stabiliser rapidement leur dette. Comme dans notre dernière prévision5, nous avons simulé un scénario dans lequel les gouvernements, quelle que soit la conjoncture, respectent leurs engagements budgétaires. Si tel était le cas, cela nécessiterait de nouveaux plans de restriction budgétaire dans les mois à venir. Nous avons retenu l’hypothèse d’un

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multiplicateur budgétaire national de 0,9 correspondant à un multiplicateur total de 1,3. En effet, comme nous l’avons détaillé dans un travail récent (OFCE, 20116), la mise en place dans un contexte de basse conjoncture, de politiques de restriction budgétaire simultanées dans l’ensemble des pays européens et agissant dans une situation de faible marge de manœuvre de la politique monétaire concourt à la formation d’un multiplicateur supérieur à l’unité. Plusieurs cas de figure ont été étudiés. De manière à isoler l’impact sur la croissance des plans d’économies nationaux et de ceux des partenaires, nous avons supposé que chaque pays respecte, seul, son engagement (tableau 2). Sous cette hypothèse, l’effort supplémentaire à fournir serait important en Italie et en Espagne : il représenterait plus de 2,1 points de PIB en 2012, et près de 1 point de PIB en 2013. Pour l’Allemagne et la France, cet effort serait faible, voire nul en 2012. Il serait cependant plus conséquent en 2013 : 34,6 milliards d’euros en Allemagne et 18 milliards en France. Dans tous les cas, si tous les pays souhaitent simultanément respecter leurs engagements, ces efforts seraient fortement accrus. Il faudrait compter entre 0,4/0,5 point de PIB supplémentaire en Allemagne, en France et en Italie et 0,7 point de PIB en Espagne pour l’année 2013. Tableau 2. Impact sur le PIB du respect des engagements de réduction des déficits en 2012 et 2013

En %

DEU 2012 Prévisions OFCE Taux de croissance du PIB Solde public (en pts de PIB) 0,3 -1,1 0,8 -1,3 0,2 -4,4 2013 2012

FRA 2013 2012

ITA 2013 2012

ESP 2013

0,7 -3,5

-1,7 -2,7

-0,9 -1,7

-1,1 -6,5

-0,6 -4,5

Effort supplémentaire à fournir si chaque pays respecte seul son engagement En milliards € En points de PIB Taux de croissance du PIB Solde public (en pts de PIB) 5,2 0,2 0,1 -1,0 34,6 1,3 -0,4 -0,5 0,0 0,0 0,0 -4,5 18,0 0,9 -0,2 -3,0 32,0 2,0 -3,6 -1,6 13,0 0,8 -1,6 -0,1 22,5 2,1 -3,1 -5,3 10,8 1,0 -2,0 -3,0

Effort supplémentaire à fournir si les pays de la zone euro respectent tous leurs engagements En milliards € En points de PIB Taux de croissance du PIB Solde public (en pts de PIB) 15,7 0,6 -0,7 -1,0 45,3 1,7 -1,2 -0,5 8,0 0,4 -0,7 -4,5 28,0 1,4 -1,1 -3,0 38,5 2,4 -4,2 -1,6 19,5 1,2 -2,5 -0,1 26,8 2,5 -3,7 -5,3 18,3 1,7 -3,4 -3,0

Sources : Prévisions et calculs OFCE, mars 2012.

5. Version actualisée (mise à jour des engagements

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