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Étude de cas " l'homme qui rit"

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Par   •  7 Novembre 2021  •  Étude de cas  •  2 132 Mots (9 Pages)  •  392 Vues

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« L’homme qui rit »

Initialement, « L’homme qui rit » est un roman philosophique écrit par Victor Hugo en 1868. Cette œuvre a été adaptée au cinéma en 1928 par le réalisateur américain Paul Leni puis en 2012 par Jean-pierre Améris.

Notre étude porte sur l’adaptation cinématographique la plus récente, à savoir celle de Jean-pierre Améris. Ce film s’articule autour d’une stigmatisation des personnages principaux et illustre les différentes notions que nous avons abordées en cours. C’est dans ce sens que nous l’avons choisi.

Quel processus de stigmatisation est décrit dans le film ?

Le processus de stigmatisation est rattaché à un stigmate qui caractérise un individu.

Le stigmate est l’attribut qui rend l’individu différent de la catégorie dans laquelle on voudrait le classer. Ce dernier se caractérise donc par un désaccord entre l’identité sociale réelle de l’individu et l’identité sociale virtuelle qu’il renvoie.

L’histoire prend place dans l’Angleterre de la fin du XVIIème siècle, à une époque où les inégalités sociales sont à l’origine d’une fracture dans la société.

Le film présente un petit garçon, nommé Gwyndplaine. Il vient d’être abandonné et erre jusqu’au moment où il rencontre un nourrisson dans les bars de sa mère morte, Déa.

Les deux protagonistes font la rencontre d’Ursus, un vendeur ambulant qui les accueillera.

Gwyndplaine et Déa souffrent tous les deux d’un stigmate que Goffman qualifiera de monstruosités du corps. En effet, le jeune garçon est balafré sur le visage, sa cicatrice donnant l’illusion de toujours le voir sourire, tandis que Déa s’avérera être aveugle.

Quant à Ursus, il ne souffre d’aucune spécificité corporelle qui le rapprocherait des deux enfants.

Cependant, il vit dans une situation peu stable, enclin à une certaine forme de précarité. De ce fait, il se rapproche d’un processus de stigmatisation sociale à travers lequel son rang sociétal définirait son stigmate.

L’intrigue se concentre sur le personnage de Gwyndplaine, son stigmate ainsi que ses interactions. Notre étude portera donc essentiellement sur ce personnage.

Pourquoi cette stigmatisation est-elle présente ?

Gwyndplaine et Déa ne se rapprochent pas de la norme de l’époque. Ils sont différents sur le plan physique et cette différence tient une place prépondérante dans le développement de leur identité sociale.

Ils ne sont pas compris, moqués, jugés ou humiliés publiquement par autrui.

Goffman nomme ces individus « stigmatisés » et les personnes qui en sont dépourvus de « normaux ». Ainsi, les interactions mixtes sont celles qui mettent en cause ces deux catégories.

Le stigmate de Gwyndplaine n’est pas facile à accepter pour le jeune homme, d’autant plus que sa balafre est visible par tous.

Goffman fait une distinction entre les stigmatisés « discrédités » et « discréditables ».

Ceux qui ne peuvent pas dissimuler leur particularité, comme Gwyndplaine, n’ont pas le choix que de se confronter au regard des autres. Ils sont « discrédités » et n’ont pas de contrôle direct sur leur stigmatisation.

C’est pour cela que la stigmatisation de Gwyndplaine est présente.

Ceux qui possèdent un stigmate plus discret ont le choix quant au fait de dévoiler leur différence ou non, ils sont « discréditables ».

Le personnage principal s’est retrouvé seul dès son plus jeune âge car il a été capturé et mutilé par un « docteur » qui faisait du commerce illégal via le marché noir. Ce dernier est à l’origine de sa cicatrice.

De ce fait, Gwyndplaine n’est pas né avec ce handicap mais il vit avec depuis toujours.

Goffman assimile cela à un stigmate inné.

Déa est elle aussi affligée par un stigmate inné, elle est aveugle depuis toujours.

Lorsque les deux enfants sont recueillis par Ursus, une cohésion se créé entre eux. Ils se protègent mutuellement, donnant l’impression d’une famille. De ce fait, aucun jugement n’est porté sur les différences de chacun et tous assument leur stigmate au sein de ce groupe, comme s’ils n’en avaient plus.

La socialisation au sein du cercle domestique, comme le démontre Goffman, permet aux stigmatisés de constater leur handicap lorsqu’ils en sortent.

Ainsi, c’est lorsque Gwyndplaine et Déa sont en contact avec des personnes étrangères, qu’ils prennent pleinement conscience de leur particularité.

Leur stigmatisation est donc essentiellement en dehors de ce « cercle familial ».

Comment cette stigmatisation est-elle vécue par le personnage principal ?

Cette stigmatisation est vécue de différente manière par le personnage principal.

Dans un premier temps, lorsqu’il est encore enfant, Gwyndplaine n’accepte pas sa cicatrice et va chercher à la masquer avec un foulard. Il se sert de ce dernier comme un moyen de défense face à ce que pourraient penser les autres.

Cependant, le foulard n’est qu’une solution éphémère car il attise la curiosité des autres, ce qui met encore plus en valeur sa blessure.

Le protagoniste s’assume ensuite de plus en plus, notamment grâce à Déa et Ursus qui ne s’apparentent pas aux autres quant à leur façon de le voir.

La proximité qu’Ursus entretient avec ses protégés donne naissance à une relation particulière qui lui permet de comprendre leur stigmate, et même d’acquiescer une partie du discrédit qui les touche. Les « normaux » qui sont enclins à développer des relations telles que celle que l’on vient d’évoquer sont appelés « initiés » par Goffman.

Le saltimbanque Ursus peine à trouver de l’argent. Alors lorsque les deux enfants stigmatisés grandissent, il décide de monter un spectacle mettant en scène les deux personnages afin de récolter quelques sous.

Leur stigmate n’est donc plus un fléau mais devient un moyen de monétiser leur apparence mais aussi un moyen de s’assumer devant un public.

Gwyndplaine est alors surnommé « l’homme qui rit » et le spectacle sera joué à travers tout le pays.

Leur représentation devient alors de plus en plus célèbre et suscite la curiosité des gens qui se ruent pour les voir.

Un soir, une duchesse se présente à une des représentations. Elle est à la recherche d’une distraction, d’une nouvelle expérience à vivre et elle développe une sorte de fascination pour Gwyndplaine. Elle lui fait des avances qu’il refuse, mais qu’il acceptera plus tard.

Lors d’une soirée à la cour à laquelle « l’homme qui rit » participe, cette même duchesse lui propose de rester au château afin de distraire la royauté. Le protagoniste refuse et quitte les lieux. On apprendra plus tard qu’il est en fait le fils d’un noble et qu’il mérite de droit une place au Parlement.

Lorsque l’homme balafré se rend à l’Assemblée, il est moqué et rabaissé. Les aristocrates ne voient qu’une « bête de foire » et négligent totalement ses opinions. Son stigmate le rattrape et Gwyndplaine comprend de ce fait qu’il n’a pas sa place au sein de ce groupe empli de préjugés et de stéréotypes.

Il commence à intégrer le fait qu’il ne puisse pas paraître « normal » aux yeux des autres et que son handicap implique qu’il ne puisse pas s’intégrer dans cette communauté de la haute société. Goffman théorisera cela comme étant « l’itinéraire moral ».

Le personnage principal ressent une réelle distanciation sociale du fait de sa stigmatisation.

Quelle stratégie le protagoniste met-il en place pour faire face à cette stigmatisation ?

Pour lutter contre cette stigmatisation, Gwyndplaine cherchera, dans un premier temps, à masquer son handicap.

Il porte un foulard lorsqu’il est enfant, mais il se rend compte que ce n’est pas un moyen efficace pour lutter contre la vision que ses camarades ont de lui.

Son stigmate est inscrit en lui et il ne peut pas l’effacer. Il fait partie de son identité et chercher à le cacher revient à refouler une part de lui-même.

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