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Commentaire Rhinocéros Ionesco

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est utilisée afin de montrer que l’enchaînement de la conversation est rapide. Plus encore, les personnages se coupent la parole et reprennent les fins de phrases inachevée de l’autre personnage. Ainsi ligne 9 Béranger ne finit pas sa phrase : « l’homme… » car elle est interrompue et reprise par Jean ligne 10 « l’homme…ne prononcez plus ce mot ». Cette structure se retrouve ligne 17, Jean dit « des bêtises » et à la phrase suivante Béranger reprend « des bêtises ! ». Nous remarquons ici des phrases brèves qui donnent encore une fois à la scène une cadence prompte mais qui montre, également, un manque de respect entre les personnages qui ne se laissent point parler, ce qui révèle une tension entre ceux-ci. D’autres stichomythies se retrouvent dans l’extrait. Nous avons ligne 17-20 deux tirades successives très concise : « des bêtises ! […] absolument ». Ceci prouve bien que les personnages sont tendus et stressés. De plus, plusieurs modalités d’interrogation se retrouvent. Effectivement, ligne 22, Béranger s’étonne : « perdez-vous la tête ? », ligne 29 celui-ci ne comprend plus : « comment ? ». Quant à Jean, il est également en plein doute : « pourquoi ne pas être rhinocéros ? » (lignes 30-31) . Ces expressions et intonations traduisent bien le doute de Jean et l’étonnement de Béranger. Ainsi, nous pouvons remarquer que la situation n’est pas claire ce qui nous laisse présager quelque chose d’anormal. Nous relevons bien ici la vivacité du dialogue qui amène à l’incohérence et à la tension entre les personnages. Enfin, le dynamisme de la scène naît également du déplacement des personnages, notamment ceux de Jean. En effet, les didascalies très présentes dans cette scène nous renseignent bien de chaque mouvement. Ainsi, nous savons qu’il va et vient de « la salle de bain » (ligne 19, 27, 55, 62, 66, 68) à la chambre de Jean. Chaque action prouve un peu plus sa nervosité et sa tension telles que : ligne 36 « Jean se précipite […] jette les couvertures […], prononce ». Cette énumération d’actions renforce très bien la notion d’agitation.

Ensuite, nous savons que les deux personnages sont, au début de l’histoire, deux amis proches avec des idées communes sur le rhinocérorisme. Au fur et à mesure de cette scène les deux personnages se dissocie et semblent très différents. Effectivement, d’une part Béranger est assez poli et respectueux. Voyons ligne 59 où celui-ci désigne Jean sous le terme « mon ami ». De plus, ce personnage paraît plus posé et réfléchi. En effet, il utilise souvent des substantifs relatifs à la réflexion comme à la ligne 1 « réfléchissons », ligne 8 « pensée », ligne 15 « l’esprit », ligne 2 « philosophie ». D’entré jeu il essaie de raisonner en apportant un argument : « une philosophie que ces animaux n’ont pas ». Ces procédés convergent vers l’idée que Béranger est un homme conciliant et posé qui réfléchit sur le sens du rhinocérorisme. D’autre part, Jean est assez personnel. Il utilise le pronom personnel « je » très souvent comme le prouvent ces expressions « je n’ai pas de préjugés » (ligne 24), « j’ai dit » (ligne 30), « je vous entends […] je vous vois » (ligne 50). Ces pronoms traduisent quelques fois ces aspirations comme à la ligne 31 « j’aime les changements ». De plus, l’homme paraît assez agressif. Ce fait est illustré par l’impératif ligne 5 « démolissons », ligne 30 « ouvrez vos oreilles » qui souligne sa violence verbale. Celle-ci est prouvée également par les attaques que Jean lancée à Béranger telles que « vous me racontez des bêtises », « je te piétinerai ». Plus encore l’homme adopte une gestuelle menaçante exprimée par les didascalies ligne 51 « il fonce vers Béranger tête baissée » ou encore par l’énumération citée précédemment ligne 36 « Jean se précipite […] jette les couvertures […], prononce ». Ainsi, Béranger est homme qui raisonne tandis que Jean est dépourvu de toute logique comme le montre ces phrases non terminées qui finissent très souvent par des points de suspension et celui-ci est également violent face à Béranger qui est un personnage posé et poli. Il nous apparaît donc clairement une tension entre les personnages qui laisse présager un moment critique.

Alors que nous nous sommes intéressé aux contrastes entre les personnages et à la vivacité du dialogue pour montrer que la scène est un moment de tension, nous allons a présent étudier le sens de la transformation de Jean en rhinocéros, une transformation qui semble absurde mais qui a en fait un sens symbolique.

Pour commencer, nous pouvons étudier la métamorphose et la façon dont l’auteur nous la décrit. Nous pouvons la comprendre grâce aux didascalies qui nous renseignent petit à petit sur la transformation de la voix de Jean à la ligne 20 « d’une vois très rauque », puis sur la transformation du physique à la ligne 35 « jean est devenu tout à fait vert » et enfin sur la transformation de l’intonation à la ligne 68 « grand barrissement ». La métamorphose s’effectue donc de façon progressive. L’originalité de la transformation réside dans l’absurdité et le comique de celle-ci. En effet, nous pouvons relever le comique de mot, l’auteur cherche à faire rire par le langage. Cet effet est crée par les bégaiements de Jean à la ligne 42-44 : « chaud…trop chaud. », « vêtements ça gratte, vêtements » mais aussi par le jeu de mots à la ligne 37 où Béranger demande à Jean s’il a perdu la tête alors qu’il vient justement de se transformer au niveau du visage. Mais nous pouvons également relever l’absurdité de la transformation en rhinocéros qui est une métamorphose grotesque. Alors que jean se demande « pourquoi ne pas être rhinocéros », nous, nous pouvons penser que cet animal ne porte pas un grand intérêt : devenir vert, barrir et avoir une corne sur le front est tout à fait ridicule et saugrenu. Alors qu’au début la transformation nous fait sourire par son côté burlesque, lorsque Jean commence à ne plus être humain, une inquiétude se propage. En effet, les va et viens de Jean dans la salle de bain provoquent un suspense pour le lecteur qui commencera à être tendu. Lorsque les didascalies décrivent de plus en plus la transformation et que la monstruosité du rhinocéros s’installe un profond malaise naît chez le lecteur. De plus, les phrases brèves comme à la ligne 47 « les marécages, les marécages ! », les exclamations « pardon » mais surtout les barrissements que nous indique la didascalie ligne 68 commence à apeurer. Lorsque Jean commence à être menaçant à la ligne 66 « je te piétinerai » l’inquiétude est à son apogée. Enfin, les actions indiqués par les didascalies finales « grand bruit dans la salle de bains », « son veston

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