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Jeu de l'amour et du haserd

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e ? Enfin en réponse à l'exclamation de Lisette "il y a une heure (...) pour cet animal-là", Arlequin s'écrie "Mais voyez cette margotte (...) de ma misère".b) Un aveu difficileSi Arlequin et Lisette font de manière burlesque assaut d'humilité c'est que l'aveu qu'ils sont contraint de faire est coûteux pour leur amour-propre et particulièrement risqué. En quittant leur masque du maître, ils renoncent à regret aux agréments du pouvoir, aux plaisirs qu'ils ont furtivement goûtés. Le carnaval est terminé et Arlequin résume ce retournement de situation en quelques formules cocasses. Il s'inquiète de l'amour de Lisette qu'il personnifie "un mauvais gîte (...) Je vais le loger petitement ". Il remarque plaisamment dans un aparté qu'Arlequin rime avec "coquin". Il adresse enfin au conditionnel une supplique à sa Dame : " Hélas, Madame, si vous préfériez l'amour à la gloire, je vous ferais bien autant de profit qu'un Monsieur. ". Il souligne ainsi la différence entre un valet et un "Monsieur" tout en essayant de la combler.c) Un aveu retardéCraignant de perdre l'être aimé, Lisette et Arlequin se livrent à des acrobaties verbales pour retarder l'aveu de leur identité. La première partie de l'extrait est à cet égard particulièrement comique. L'embarras d'Arlequin est mis en évidence par ses apartés et ses tentatives maladroites pour "préparer le terrain". Le principal effet burlesque est obtenu par les réponses détournées et alambiquées qu'il oppose aux questions de plus en plus insistantes de Lisette. Ces détours et ce retard sont soulignés par la femme de chambre qui le somme de répondre "en un mot", "d'achever" de révéler "enfin" qui il est. Arlequin de son côté multiplie les questions apparemment sans rapport avec le sujet mais qui sont autant de clins d'œil au spectateur puisqu'elles signalent son masque tout en lui permettant de le garder : "Savez-vous ce que c'est qu'un louis d'or faux ? Eh bien je ressemble assez à cela.". Au gré de l'invention verbale d'Arlequin, ce dialogue constitue une véritable fête du langage.II. Des "confessions" burlesquesa) Le plaisir des motsLa créativité d'Arlequin est à la fois étourdissante et irrésistiblement drôle dans ce dialogue. Etourdissante par son imagination qui le conduit à multiplier les métaphores et les périphrases le désignant. Drôle parce qu'aucune n'est assez claire pour être comprise par Lisette et qu'il faut à Arlequin s'approcher peu à peu de la vérité sans la dire vraiment. Le recours à la périphrase du "soldats d'antichambre" est une allusion parodique au langage précieux qui répugne à nommer les choses par leur nom.b) L'art de la chute La rapidité du dialogue de ses enchaînements, contraste, dans ses dernières répliques avec le ralentissement de sa première partie. La mécanique verbale et comique atteint alors son apogée. La surprise d'Arlequin succède à celle de Lisette et s'exprime en quelques exclamations ("la coiffeuse de madame !", "Masque !"). Le langage de valet s'impose à nouveau : "Touche là Arlequin ; je suis prise pour dupe."Cette dernière réplique suggère un jeu scénique, tout comme l'aparté d'Arlequin : "La jolie culbute que je fais là". Le personnage de la commedia dell'arte est maître dans l'art de la pantomime, de la pirouette, et ici de la chute.c) Le parti du rire Malgré sa chute, Arlequin conserve sa bonne humeur. Lisette elle aussi prend le parti d'en rire ; "Ah, ah, ah, je ne saurais pourtant m'empêcher d'en rire (...) il n'y a plus que ce parti-là à prendre". Cette capacité des valets à dominer leur déception en se moquant gentiment d'eux-mêmes est riche d'enseignement.Le rire est d'abord consolateur : "Va, le mal n'est pas grand, consolons-nous" déclare Lisette à la fin de la scène. Mais la gaieté des serviteurs témoigne aussi d'un certains soulagement : "en changeant de nom" ils n'ont pas perdu celui ou celle qu'ils aimaient, ce qu'Arlequin souligne dans la fin de la pièce

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