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La Langue Française Dans La Sociéte Russe Au Xviii Et Xix Siècles

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’est-ce qui a rendu la langue Française universelle ? Pourquoi mérite-t-elle cette prérogative ? Est-il a présumer qu’elle la conserve ? » Ainsi nous voyons que le français a détrôné le latin comme langue « universelle ». Dans certains pays européens la noblesse privilégiait le français à sa langue maternelle.

Ce dossier traite principalement le phénomène de bilinguisme de la noblesse russe aux XVIII et XIX siècles, mais envisage aussi l’utilisation du français parmi les autres couches de la société russe de cette époque-là. Le but est de montrer les voies de la diffusion de la langue française en Russie. Dans la première partie nous envisageons les particularités de la situation linguistique est historique en Russie, qui ont prédéterminé la diffusion de la langue française dans ce pays. Dans la deuxième partie nous traitons les voies de la diffusion de la langue française, tout d’abord propres à la noblesse russe (précepteurs étrangers, voyages éducatifs) en passant vers le sujet sur les écoles étrangères en Russie et la diffusion du français parmi les autres couches de la société russe.

1. La situation linguistique en Russie aux XVIII et XIX siècles. La place de langue française dans la société russe

Dans la deuxième moitié du XVIII siècle et au XIX siècle la langue française occupait une place importante dans la société russe. Les nobles russes étaient très souvent bilingues et parfois maîtrisaient le français mieux que le russe. Une telle situation linguistique était sans doute déterminée par les conditions historiques et culturelles de l’époque.

Les relations entre la Russie et la France avant Pierre le Grand (1682-1721)[1] étaient rares. Pierre le Grand a été le premier tsar russe à établir d’amples contactes avec les pays européens. Mais les contacts établis concernaient surtout tels pays que les Pays-Bas, l’Angleterre, l’Autriche. Les relations franco-russe se sont développées sous le règne d’Élisabeth (1741-1762), qui maîtrisait parfaitement la langue française et la parlait volontiers aux diplomates européens, son médecin de cour L’Estocq ou ses favoris, parmi lesquels était notamment Ivan Chouvalov, un grand amateur de la littérature française. En se réglant sur un modèle de l’impératrice toute la cour russe a commencé à parler français. Vers le règne de Catherine II (1762-1796), le français en Russie était déjà en plein essor et l’impératrice a renforcé les positions de cette langue. Adepte des Lumières de France, elle était en correspondance avec Voltaire et Diderot et ne cessait d’exploiter et flatter le génie français.

Le dernier quart du XVIII siècle est devenu un point de départ pour les changement qui ont eu lieu après. C’était « un siècle d’or » de la noblesse russe, le temps d’essor économique, culturel, du développement des relations internationales. En même temps la Russie a aussi ressenti des résultats de la révolution bourgeoise française (1780-1790s) et a accueilli des émigrants français et avec eux des idées françaises, des goûts français et la langue française. Bien sur il s’agit principalement des couches de la société privilégiées, la culture des masses et leur langage n’a pas subi des changements radicaux.

Ainsi la culture russe de la fin de XVIII siècle-début de XIX siècle portait l’empreinte de la culture française. Ce n’est pas étonnant : la France de siècle des Lumières était un arbitre des élégances et un remueur d’idées de toute l’Europe. Le français est devenu la langue universelle. Parmi la noblesse russe la langue française est devenue vernaculaire. Bien sûr parfois la passion pour le français était excessive, ce qui inquiétait beaucoup d’écrivains et hommes publiques russes de ce temps–là, qui avaient peur de la perte de l’originalité nationale de la langue russe.

Effectivement, si Élibeth et Chouvalov maîtrisaient leur langue maternelle, russe, aussi bien que français, les autres aristocrates, spécialement ceux de la génération suivante, abandonnaient souvent leur langue maternelle. Ils parlaient français, réfléchissaient en français et ainsi adoptaient des éléments de la mentalité française. La langue française est devenue dans la société russe un moyen pour se joindre aux valeurs culturelles françaises. C’était un certain phénomène social. La langue française s’est transformée de la nécessité en mode. Un noble qui voulait être bien reçu dans la haute société devait maîtriser français. Le français a obtenu non officiellement le statut de la langue sablonnière, tandis que le russe restait la langue commune. Même la guerre de 1812 contre Napoléon n’a pas influencé la position de la langue française dans la société russe.

L’usage de la langue français est témoigné dans plusieurs oeuvres des écrivains russes. « Guerre et Paix » de Léon Tolstoï commence par la scène de la soirée organisée par la dame de compagnie de l’impératrice, où le beau monde parle français en l’alternant avec la langue russe. Cette alternance était souvent ridiculisée. Par exemple chez Alexandre Griboïedov dans « Le Malheur d’avoir trop d’esprit » le personnage Tchatski appelle la langue utilisée par la noblesse « confusion des langues : français et celle de Nijni Novgorod »[2]. Le roman en vers « Eugène Onéguine » d’Alexandre Pouchkine, qui englobe un période de l’année 1819 à 1825, et est considéré comme l’encyclopédie de la vie russe, comprend beaucoup de gallicismes. Une des caractéristiques des personnages principaux de cet oeuvre est leur maîtrise de la langue française. Tatiana , issue de la noblesse provinciale, avait peine à parler sa langue maternelle et lui préférait le français. Onéguine, un noble de Saint-Pétersbourg, maîtrisait français parfaitement. Contrairement a Tatiana, Onéguine avait les précepteurs français dans le temps de son enfance. L’éducation par les précepteurs étrangers était typique pour les nobles de cette époque-la.

2. Les voies de la diffusion de la langue française dans la société russe aux XVIII et XIX siècles

2.1 Les précepteurs français dans les familles nobles russes

Les nobles russes de la fin de XVIII siècle et de XIX siècle entier doivent leur maîtrise de la langue française au fait qu’ils avaient les précepteurs ou gouverneurs français, qui leur donnaient l’enseignement a domicile à la française. C’est dans les années 1730-1740 que les Français sont introduits dans les maisons de la grande noblesse russe. Quand même ceux qu’on appelait les Français étaient les habitants d’Alsace, Lorraine ou Suisse et appartenaient a deux cultures en même temps : francophone et germanophone. Précepteur ou enseignant était une profession la plus répandue parmi les Français en Russie. Si aux Universités il y avaient beaucoup d’Allemands, l’enseignement à domicile était sans doute français. Selon certaines données pendant une période de la gallomanie en Russie il y avait a peu près 2500 Français[3] et cinq fois plus d’Allemands. Quand même il y avait de plus en plus grande demande des enseignants Français, d’où vient un phénomène suivant : beaucoup de précepteurs, ayant évidemment des compétences linguistiques, n’avaient pas de compétences didactiques, c’étaient les Français de divers métiers (coiffeurs, cuisiniers, valet ou même paysans) qui sont vite devenus enseignants sans aucune préparation.

Plusieurs voyageurs français se rendaient compte de l’imperfection des enseignants qui représentaient leur nation. Dans la littérature russe de cette époque le précepteur français est un personnage qu’on tourne toujours à ridicule.

En même temps il y a des exemples des précepteurs français sérieux et instruits : Charles-Gilbert Romme, précepteur du compte Pavel Stroganov, Monsieur Baudry qui enseignait aux enfants du compte Saltykov, un Suisse Frédéric-César Laharpe, précepteur de l’empereur Alexandre I, Montfort, gouverneur du poète et l’écrivain Alexandre Pouchkine. Mais ils étaient plutôt les exceptions parmi tous les précepteurs.

Quand même vers la fin du XVIII siècle la situation a changé vers le mieux, parce que après la Grande Révolution Française non seulement des aventuriers mais de bons spécialistes ont émigré en Russie. De plus les pensionnats étrangers ouvert en Russie ont fait concurrence aux précepteurs. Ainsi les parents des petits nobles sont devenus plus exigeants par rapport aux précepteurs de leurs enfants. L’oukase de 1757 qui a établi le contrôle sur la sphère de l’enseignement privé a aussi joué sa rôle, bien que pas très importante: nous l’examinerons plus précisément dans la partie suivante.

L’apprentissage des langues étrangères était un aspect le plus important de l’enseignement à domicile Le français était la langue la plus importante. Les enfants des familles nobles commençaient à apprendre la langue française très tôt par la communication avec un locuteur natif. Ces acquis étaient assurés par la lecture et plus tard par l’écriture en français, par les traductions et l’apprentissage par coeur. Les enfants apprenaient français presque chaque jour pendant plusieurs heures. Cette méthode d’apprentissage de la langue était assez pénible aux enfants : il devaient apprendre par coeur ce qu’ils ne comprenaient pas. Leur enseignants par contre ne pouvaient rien expliquer en russe parce qu’ils ne le parlaient pas.

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