Les Compléments Alimentaires

isques de ces derniers. Néanmoins, il ne s’agit pas d’une nouveauté sur le marché, il s’agit simplement d’un grand développement de ce type de consommation au même titre que l’alimentaire biologique, les cosmétiques biologiques et la préoccupation, de la part des consommateurs en matière de santé et de bien-être.

Ainsi, les compléments alimentaires sont présents sur le marché depuis le début du XXème siècle. Premièrement ils ne sont pas dénommés compléments alimentaires, il s’agit de décoctions, de tisanes de plantes, de produits à base d’éléments naturels à l’image d’extrait minéralogique, d’acide gras (oméga 3), d’oligo-éléments…

Dès ces années, les compléments alimentaires sont rigoureusement réglementés. Ainsi en 1912, les seuls compléments alimentaires autorisés en France par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) sont ceux présents sur la liste des substances autorisées. Toutefois, les marques se développent de plus en plus, au fil du temps, apparaissent donc des marques de renommées encore présentes à ce jour : Yalacta ; Neutraceutical… Les compléments alimentaires eux-mêmes inondent le marché sous des formes aussi diverses qu’originales pour l’époque, ainsi dès les années 1930 on trouve des gélules, des pastilles, des comprimés… et à partir de 1940, des ampoules et des sachets.

Le temps passant, les compléments alimentaires ne sont plus aussi mal considérés. Au contraire, la Société des Nations (SDN) en préconise même certains comme la levure de bière, ou encore la spiruline pour les pays sous-développés souffrant de malnutrition.

En 1949, les compléments alimentaires connaissent une véritable révolution. En effet, la marque NUTRILITE distribue ses produits à travers la vente directe. En 1951, le label « cosmétique bio et naturel » est créé et est applicable aux compléments alimentaires.

C’est en 1966 que les compléments alimentaires connaissent une réelle expansion, avec le laboratoire DIETAROMA, qui lance une campagne de communication sur les bienfaits des compléments alimentaires en valorisant un aspect essentiel pour les consommateurs : le rythme de vie de chacun ne permettant pas toujours de respecter un équilibre, il a l’idée de mettre au point une gamme de compléments alimentaires à base d'extraits de plantes pour palier ce manque.

En 1985, la marque Oenobiol est lancée, marque leader des compléments alimentaires de nos jours avec une gamme de huit produits.

En 1987, les compléments alimentaires sont vendus en grandes et moyennes surfaces.

En France, le décret du 15 avril 1996 avait commencé à donner une définition des compléments alimentaires : « Les compléments alimentaires sont des produits destinés à être ingérés en complément de l'alimentation courante, afin de palier l'insuffisance réelle »

En 2009 Le marché des compléments alimentaires, est estimé à environ 1 milliard d'euros. Un adulte sur cinq et un enfant sur dix utilisent des compléments alimentaires au moins une fois par an, estime l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments.

b) Leurs objectifs

Sur le marché il est possible de trouver des compléments alimentaires pour de nombreux usages : améliorer le sommeil ; faciliter l’amincissement, la digestion, le bronzage ; rendre les cheveux ou les ongles plus beaux et plus forts ; combler les carences en vitamines. Leur objectif premier est de venir compléter une alimentation saine et équilibrée, comme leur nom l’indique, il s’agit de compléments et non de substituts. Ainsi ils ont pour objectif de palier aux carences de l’alimentation moderne infligée par le rythme de vie actif d’aujourd’hui. Ils peuvent donc être perçus, par les consommateurs comme un allier précieux de la santé et du bien-être quotidien. Néanmoins, il convient d’apporter une nuance à cela : les compléments alimentaires ne rentrent pas dans la catégorie des médicaments. Ils agissent juste pour corriger ou prévenir certains troubles, cependant leur utilisation n’est pas tout à fait bénigne puisqu’il faut respecter les doses conseillées ainsi que la durée de cure préconisée.

Dans de nombreux pays sous développés à l’image des pays d’Afrique subsaharienne, les compléments alimentaires alors appelés « supplémentation » ont pour but de palier à la malnutrition que doit subir la population et notamment les enfants (taux de mortalité de 90 pour 1000 en Afrique), les principaux compléments alimentaires utilisés là-bas sont ceux à base d’éléments les plus nutritifs, telles la levure de bière, la spiruline, la levure de riz…

Les compléments alimentaires ont donc pour objectif d’opérer un effet nutritionnel ou physiologique en complément d’une alimentation équilibrée pour tout un chacun. Il existe pléthore de compléments alimentaires. Ils sont destinés à tous, hommes, femmes, enfants pour répondre à certains besoins ou à certaines attentes.

c) Leur développement

Entre la fin du 21ème siècle et les années 2000, le marché des compléments alimentaires connaissait une forte croissance, entre 10 et 20% par an, ceci lié à la nouveauté du marché, au phénomène de mode « prendre soin de soi au naturel », à la sophistication de l’offre… Le développement de ces nouveaux produits était alors à son apogée, les marques se développèrent, les petites boîtes de gélules, d’ampoules ou de sachets contenant les précieuses vitamines, extraits de plantes ou de minéraux envahirent les rayons des grandes et moyennes surfaces, des pharmacies, des parapharmacies et depuis quelques années des magasins et sites web spécialisés.

Depuis 2008, le marché régresse. Les compléments alimentaires sont dans le collimateur des institutions de santé qui souhaitent démontrer que se sont des produits à risques. Effectivement il est désormais possible de lire de plus en plus d’articles concernant les effets secondaires des compléments alimentaires, l’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments) elle même émet une vigilance face à ces produits. De plus, cet effondrement du marché revêt un caractère conjoncturel dû à la dégradation de l’environnement économique mondial. Les produits de bien-être, de beauté ne sont plus une priorité pour certains consommateurs, d’autant plus que les prix de ce type de biens est classé dans la moyenne haute du marché. Ils se recentrent sur un véritable besoin, ainsi se sont les compléments « santé » qui prennent le pas sur les compléments « beauté » autrefois privilégiés par les français. Le schéma ci dessous illustre parfaitement la situation : parmi le top 5 des ventes de compléments alimentaires on retrouve : Bion 3 ; Ménophytea ventre plat ; phytalgic ; ménophytea rétension d’eau et enfin oenobiol solaire.

Le marché, autrefois novateur et libre de toute concurrence, est aujourd’hui saturé. Il existe un véritable encombrement de l’offre avec de plus en plus de fabricants et de distributeurs. Ce produit arrive donc à maturité pour ses consommateurs « cœur de cible ». Ces derniers qui montrent d’ailleurs un certain scepticisme, au même titre que les professionnels de la santé, quant à l’efficacité des compléments alimentaires et au non danger de ceux-ci. Face à ce désengouement des consommateurs, les fabricants doivent faire preuve d’ingéniosité et innover. Ils remanient donc les formules déjà existantes en les améliorant ou en prouvant leur efficacité.

Pour poursuivre ou faire évoluer son développement, le marché des compléments alimentaires devra sans doute revoir la segmentation de ses cibles et étudier les niches émergeantes et leur potentiels de croissance.

d) Les effets sur l’être humain

Les effets des compléments alimentaires sur les êtres humains sont prouvés.

De multiples spécialistes recherchent, dans des laboratoires, les effets que peuvent avoir les compléments alimentaires sur l’organisme des utilisateurs.

Ainsi, ils ont pu démontrer que le terme « compléments alimentaires » est très vague et qu’il figure sur diverses références de produits. D’après une expérience menée par le magazine Danger Santé, sur 33 produits dénommés « compléments alimentaires », il est à remarquer, d’une part, que seuls 19 s’avèrent être réellement des compléments et que, d’autre part, 12.5% de ces produits présentent des anomalies.

La prise de compléments alimentaires n’a pas d’effet sur le corps humain si elle est effectuée en faible quantité (quantité prescrite par le médecin ou indiquée sur le mode d’emploi du produit). Cependant si ces produits sont consommés en surdosage ou tout simplement que l’organisme n’en a pas besoin, les utilisateurs risquent de déséquilibrer leur système. En effet, dans une enquête menée par le magazine UFC Que choisir, il est annoncé que certaines sortes de compléments alimentaires ne doivent pas être pris pour les personnes atteintes du cancer (d’après le fonds mondial de recherche sur le cancer FMRC qui a établi un rapport sur les relations entre la nutrition et le cancer). Mais il est signalé aussi que la surdose de produits naturels peut générer des séquelles importantes, comme par exemple, l’absorption de thé vert qui a provoqué

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