Qu'attendons nous de la technique ?

que la technique satisfait nos besoins aussi bien naturels et nécessaires que superflus .

En effet nous avons besoin de la technique pour survivre. Ce que nous attendons donc de la technique, c’est d’abord qu’elle nous permette de survivre en nous permettant de satisfaire nos besoins et de nous protéger de la nature hostile qui nous entoure et de contrer nos insuffisances naturelles (Mythe de Prométhée).

Ainsi, la technique se définit d’abord et avant tout comme un moyen de réaliser notre intelligence, comme outil, c’est un moyen propre à la nature humaine. Elle sert non seulement à satisfaire nos besoins mais aussi à exprimer et réaliser notre nature.

Alors, la finalité de la technique, ce que nous attendons d’elle, ce que nous souhaitons réaliser grâce à elle, c’est devenir « maître et possesseur de la nature » (Descartes), affirmer notre humanité dans la domination de la nature..

Nous pouvons donc exiger que la technique puisse satisfaire nos besoins puisque c’est pour cela qu’elle est créée et utilisée. Or, dans l’ensemble des choses que produit la technique, il y a bien plus que de simples moyens de satisfaire nos besoins ou de maîtriser la nature. Les progrès que génère la technique vont au-delà de nos simples besoins et de la simple maîtrise d’un environnement naturel problématique.

En effet, la technique satisfait aussi nos désirs. Nous attendons de la technique qu’elle transforme et améliore notre quotidien. Pas seulement nos besoins, mais tout le superflu qui constitue la culture et même le luxe. Le propre de la civilisation et donc de la nature humaine est de se définir par des époques qui correspondent à des moments de progrès techniques ou la technique nous procure toujours plus de superflu.

De la sorte, nous attendons de la technique qu’elle satisfasse des désirs qu’elle a elle-même créés. Il y a dans la civilisation et grâce à la technique un emballement artificiel des besoins.

Puisque la technique n’est pas seulement la capacité à créer des outils mais la capacité à créer des procédés afin de créer d'autres outils, ce que nous en attendons est indéfinissable : nous pouvons tout en attendre car son évolution est infinie et imprévisible.

Nous pouvons donc espérer que la technique satisfasse nos désirs, car son évolution infinie et imprévisible peut laisser espérer une infinité de choses. La technique ne devient-elle pas alors une fin en soi que nous attendons en elle-même sans même savoir ce qu’elle va nous apporter ? Sa puissance ne fait-elle pas que nous ne savons tout simplement plus quoi en attendre d'elle ? N’avons-nous pas fini par nous en remettre à elle, en oubliant complètement de la maîtriser ?

Nous allons voir que finalement la technique ne nous apporte pas que des avantages et que son effet peut vite devenir pervers.

Il est vrai que la technique procure le meilleur comme le pire. Nous ne savons plus ce que nous pouvons en attendre. Elle peut produire les effets inverses de ceux que nous espérions. Nous en attendons donc le pire et le meilleur : nous craignons le pire et espérons le meilleur. Il est en effet nécessaire de constater que la technique peut être asservie aux fins les plus condamnables, et que l’homme peut sinon en attendre, tout au moins en craindre le pire. Ainsi, en elle-même la technique est neutre : nous ne pouvons pas savoir quoi en attendre. En définitive, nous avons perdu la capacité de nous projeter car la technique est devenue trop puissante pour que nous puissions en prévoir les effets à moyens et longs termes alors même que ces effets sont devenus potentiellement hyper-destructeurs.

Dès lors, il serait dangereux de tout attendre d’une technique qui, loin de proposer un monde meilleur à l’homme, n’est et ne reste finalement qu’un auxiliaire

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