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L'exclusion sociale

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Par   •  4 Mai 2020  •  Cours  •  11 666 Mots (47 Pages)  •  468 Vues

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INTRODUCTION

*L’exclusion peut être définie comme la rupture du lien social. Est exclue, celui qui n’a plus de relations.

La relation aux autres membres de la société est plus ou moins intense, riche et pérenne. Vivre en famille c’est avoir des relations d’affection, d’amour entre les membres de la famille.

*Etre exclu c’est ne pas pouvoir compter sur l’intensité du lien social, on peut être en relation avec autrui, l’absence de lien social c’est une relation épisodique, de faible intensité sans reconnaissance mutuelle, sans implication vis-à-vis de l’autre. Celui qui est exclu est un individu qui se retrouve solitaire qui ne peut plus compter que sur lui.

Le lien social suppose une certaine continuité dans la relation à autrui et suppose un certain degré d’affection entre les membres de la communauté.

*La sociologie est une science sociale qui a pour objet la mobilisation et l’expression des acteurs sociaux. La sociologie s’intéresse à l’individu ou à des groupes d’individus, elle s’intéresse à la façon dont agit et réagit l’acteur social à la perception de son environnement, et comment les acteurs sociaux se mobilisent, comment ils agissent pour faire évoluer la société, comment et pourquoi nous nous comportons vis-à-vis d’autrui. On peut partir de stratégies individuelles (défense des intérêts personnels, on agit selon un calcul économique), elle s’intéresse aussi à l’holisme qui est la relation de la société aux individus.

*La sociologie du lien social est une sociologie technique car le lien social est à la base de toute relation sociale suffisamment forte et pérenne, la sociologie s’intéresse à comment les individus se comportent en société. La sociologie s’intéresse aux facteurs de l’intégration sociale mais aussi aux éléments qui conduisent à la rupture du lien social.

Le lien social va être appréhendé à travers le *degré d’intégration sociale, la sociologie s’intéresse aux facteurs qui favorisent cette intégration sociale.

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CHAPITRE 1 : INTRODUCTION AU SYNTAGME DE LIEN SOCIAL

SECTION 1 : DÉFINIR LE LIEN SOCIAL

Le concept de lien social est très présent dans la littérature sociologique, derrière ce concept on va y trouver des définitions très différentes, donc cette abondance ne va que partiellement nous aider. Quand les auteurs parlent de lien social, ils se réfèrent d’abord à Emile DURKHEIM (sociologue français), classiquement els auteurs attribuent à DURKHEIM la notion de lien social en se référant à sa thèse de 1893 De la division du travail social. Pourtant il utilise assez peu le terme de lien social, il préfère le terme de solidarité, dans son ouvrage, le terme lien social est beaucoup moins employé que le terme de solidarité. Il faut prendre dans le lien social les relations de solidarité. Le terme « solidarité » ayant vu son sens évoluer, il a une connotation, aujourd’hui, beaucoup plus politique et morale, on parle d’obligation morale, de compassion vis-à-vis d’autrui, on parle de solidarité nationale. A l’époque de DURKHEIM ce terme était plus un synonyme du lien social.

Traditionnellement, on considère le lien comme une relation de proximité de type communautaire, si DURKHEIM peut confondre lien social et solidarité c’est que pour lui le lien social est une reconnaissance réciproque d’individus qui partagent des valeurs en commun, qui se reconnaissent dans une même communauté. On utilise assez volontiers, le concept de solidarité communautaire, ce qui est une tautologie car une solidarité serait par définition communautaire. Donc il y a une opposition entre la solidarité communautaire et l’individualisme de la société moderne, l’individualisme sociétal, on trouve cela en abondance chez TÖNNIES (XIXème siècle). En termes de lien social, DURKHEIM, oppose bien ces sociétés traditionnelles, dans lesquelles les règles du jeu social sembles immuables, il parle de sociétés sans histoire, cela veut dire que ce sont des sociétés qui ne donnent pas l’impression d’évoluer et de se transformer ; à l’opposé de nos sociétés modernes (individuelles) dans lesquelles il y a une négation des sexes comme une différenciation des individus, ce qui prévaut c’est s’il on rapporte de l’argent ou est-ce qu’on coûte à la société. Le lien social s’inscrit sur l’histoire et sur les rapports de domination entre les individus.

*Le lien social est ce qui unit les individus qui partagent un même espace social, il existe différentes formes de lien social (lien amoureux…), dans le monde du travail il y a aussi du lien social entre l’employeur et le salarié mais ce lien est asymétrique car la reconnaissance de l’employeur à son salarié n’est pas la même que l’inverse. Le lien social peut être aussi parfaitement institutionnalisé et administré, la relation administrative est une forme de lien social.

Pierre GENESTIER s’amuse à différencier lien social et lieu social pour indiquer le fait que le lien social s’inscrit dans un espace géographique, une société donnée, c’est un espace culturel, mais aussi temporel. Ceux qui ont des liens entre eux partagent un espace commun et se reconnaissent comme membres de cet espace. Par opposition, celui qui n’est plus en capacité d’entretenir des relations sociales avec les autres membres de la collectivité est exclu.

*L’exclusion suppose la rupture des normes sociales, c’est l’incapacité à respecter des normes sociales, soit il s’agit d’une volonté, une marginalisation souhaitée, soit c’est une marginalisation imposée (impossibilité physiques, mentales, économique ou culturelle à respecter les codes qui régissent les relations entre les membres de la communauté). Le respect de la normalité est le principal facteur de l’intégration.

On est dans un espace symbolique (langage, règles de vie…) sont des symboles à respecter ; sinon cela serait considéré par une exclusion.

Pour François DOSSE, historien, dans l’Empire des sens, il définit le lien social comme ce qui fonde l’être ensemble.

On utilise souvent l’allemand (WEBER, TONNIES) ils différencient la communauté, qui repose sur un lien social naturel et la société qui, elle, s’organise, repose sur un type de lien organique, qui repose sur une organisation, en  particulier des règles du jeu juridiques. La société se fixe des objectifs, de progrès social…

Ce qui distingue la communauté de la société c’est que dans le lien communautaire, l’intérêt du groupe prend le pas sur l’individu. L’interprétation que le sociologue fait de la communauté est une interprétation holiste. Le holisme c’est de dire que le tout prévaut sur les parties, c’est-à-dire, ici, que l’on va pouvoir comprendre comment agissent les individus que s’il on comprend les valeurs, les principes qui sont ceux de la société (la religion…).

Dans le lien communautaire, l’individu s’efface devant l’obligation qu’il doit à la communauté, d’où une certaine stabilité sociale, il n’y a pas de remise en cause des normes sociales d’où l’apparence de reproduction de la communauté.

A l’inverse, dans la société moderne c’est l’individu qui peut se regrouper autour de groupes d’intérêts, de mouvements syndicaux, politiques… mais l’individu est la base de la société, c’est à travers sa reconnaissance et ses droits que se construit la société, que se construit l’ordre politique et juridique, l’individu dispose d’une marge de liberté qui lui permet d’agir à l’encontre d’autrui et aussi avec autrui (conflit ou coopération). L’ordre social est susceptible d’être remis en cause et va évoluer avec l’évolution des mentalités qui à moment ou un autre s’impose dans la sphère sociale.

G. BECKER considère que la conception individuelle prévaut. Ici, il s’agit d’*individualisme méthodologique : partir des individus pour comprendre les évolutions sociales. Il considère que tout individu agit et réagit selon un calcul économique de type coût-avantage, donc l’intérêt d’un individu consiste à chercher à maximiser les avantages et à minimiser les coûts. L’individu est un être rationnel et intéressé, il est hédoniste, et cet être raisonne selon un calcul économique de type coût-avantage. Toute action humaine peut s’expliquer à partir du calcul économique de type coût–avantage.

  1. études célèbres de BECKER :

  • Une étude sur le système carcéral américain et l’étude sur la peine de mort : il est favorable à la peine de mort, il explique que tout individu étant rationnel agit selon les informations dont il dispose et est pleinement responsable de ses actes. L’assassin est face à sa victime potentielle et il fait en tout liberté, un calcul de type coût-avantages. Quelle avantage je tire de l’élimination de la victime et quels risques je prends d’éliminer la victime. Si je considère que la probabilité de me faire arrêter est faible et que la peine de prison est un prix faible par rapport au gain que je peux tirer de sa mort, j’ai intérêt à tuer ma victime. Alors le meilleur moyen, pour BECKER, de diminuer la criminalité est de permettre aux personnes de s’armer, il est favorable à une sanction pénale très élevée jusqu’à la peine de mort considérant que si l’individu est attaché à la vie, il ne va pas prendre le risque de sa mise à mort.

  • Une étude sur le mariage : basée également sur un raisonnement de type coût-avantage : il part de l’idée qu’il y a un marché des hommes et un marché des femmes. Les hommes sont en concurrence pour l’accès aux femmes et inversement. Chacun a des attributs différents, la façon de hiérarchiser sur des critères économiques… le mariage c’est bien, c’est un monopole mais impose de ne pas aller voir ailleurs tandis que le célibat le permet.

Dans nos sociétés de type individualiste, où l’individu est considéré comme calculateur, on peut définir toute relation sociale, comme étant le produit d’un calcul économique parfaitement intéressé sans aucune place pour autre chose (sentiments…).

Le lien social peut être abordé sous un angle politique et moral et se décliner sous la forme de *civilités, étant l’ensemble des liens qui unissent le citoyen à la collectivité (respect des autres...).

Norbert ELIAS s’est attaché à décrire le processus socio-historique de civilisation des mœurs en occident, il montre depuis la renaissance, que la culture et la codification croissante des normes ont conduite à une intériorisation de ces normes à travers l’éducation. L’éducation, a surtout pour objectif d’intégrer les valeurs de la société, s’accepter les mœurs et aussi de rejeter les interdits.

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