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Le Mariage De Figaro

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voie le maître à ses responsabilités.

Figaro joue pourtant son rôle de conseiller, sans ménagement, mais amicalement tout de même : il emploie une concession " vous lui donnez ", mais rétablit juste après la vérité " mais vous estes infidèle ". Le ton devient plus moralisateur avec la formule plus générale qui suit.

En effet nous admirons l'habileté rhétorique de Figaro :

Antithèse et parallélisme opposent les manifestations extérieures de la relation conjugale (cadeaux…) à l'authenticité des sentiments. Figaro révèle l'écart entre la générosité, le luxe " superflu " et la réalité du délaissement de la femme par l'époux, le " nécessaire " étant l'amour vrai.

Cette franche dénonciation se fait habilement par le biais de la généralisation (pronoms " on ", " qui "), et invite le comte à un examen de conscience

S'ensuit un crescendo de la violence verbale :

Nouvelle attaque : le comte reproche à Figaro sa trahison, évoque une période de connivence révolue : " autrefois tu me disais tout ".

La réponse de Figaro est immédiate et cinglante : elle reprend terme à terme la réplique du comte. Figaro manifeste ainsi sa vivacité d'esprit et sa virtuosité verbale, habile à détourner les propos de son maître pour les réutiliser contre lui.

Nous retrouvons les mêmes procédés dans six répliques suivantes :A l'accusation plus violente du comte (antiphrase méprisante " cette belle association ") répond du tac au tac une réplique de Figaro également construite en parallèle avec la reprise de la même tournure syntaxique.Le changement de pronoms renforce le reproche : Figaro se plaint de l'ingratitude d'un maître qu'il a auparavant servi avec dévouement. Là encore on admire le virtuosité de Figaro, capable de saisir au vol des attaques pour les inverser et les retourner contre son expéditeur.

Transition : le valet change ici de dimension, d'épaisseur : par sa vivacité presque bouffonne et son impertinence, il s'apparente encore aux valets de la comédie traditionnelle. Mais on voit bien ici qu'il se rapproche de son maître : ils ont le même âge, les mêmes préoccupations (les femmes, et surtout la possession de Suzanne), même sur deux plans différents (libertinage/ mariage d'amour), et sont tous deux jaloux. Le plus remarquable dans cette scène c'est cette égalité de parole, d'autant plus déconcertante pour le lecteur qu'en fait elle révèle l'écrasante supériorité de Figaro sur son maître. La rivalité amoureuse se transforme dans la suite du passage en affrontement sur le plan social. II- L'affrontement social

l'affrontement individuel prend une dimension collective :

contraste entre le " tu " (phrases du comte) et le " on " employé par Figaro.

" n'humilions pas " : impératif présent à valeur de précepte valable de tout temps, et première personne du pluriel, donc généralisation.

De plus Figaro emploie des termes génériques pour établir une distinction entre " l'homme " et " un valet ", et pour valoriser la nature humaine au détriment de la condition sociale susceptible de dégrader l'individu : les défauts ne s'expliquent plus par la naissance…, c'est la fonction de valet qui crée le coquin, le voleur…

Les trois accusations suivantes du comte contre Figaro révèlent une escalade dans la violence : on note en effet une gradation des termes empruntés au champs lexical de la tromperie, de la dissimulation : c'est l'image traditionnelle du valet fourbe, retors.

Les ripostes de Figaro elles aussi prennent de l'ampleur et visent, à travers le comte, toute le noblesse. On révèle l'opposition entre le pronom personnel " je " et les " seigneurs " qui exprime une catégorie indistincte : Figaro exprime ici sa supériorité morale par rapport aux nobles. Il remet en cause la considération due aux biens nés (nobles de naissance).

Ce passage propose enfin, par la bouche de Figaro, une véritable peinture du tiers-état avec une prise de position évidente : la défense des humbles, des petits écrasés par les puissants.

Accumulation de verbes d'action empruntés au champs lexical de la rivalité pour exprimer toutes les violences qui s'exercent sur la foule anonyme des roturiers (représentées par le pronom indéfini " on ".)

Les victimes les plus touchées par cette effroyable compétition sociale sont même réduites par l'expression péjorative " le reste ".

Par cette phrase Beaumarchais dénonce la grande inégalité dans la course à l'ascension sociale : la nécessiter de lutter pour quiconque

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