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Les Grandes Figures Féminines Du 20E Siecle

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». Elle fonde donc La Femme Nouvelle « association pour l’égalité des droits civiques entre Français et Françaises ».

Elle enrôle les trois plus célèbres aviatrices de l’heure : Maryse Bastié, Adrienne Bolland et Hélène Boucher. Elle tourne des petits films et avant chaque nouveau « coup », elle convoque les journalistes et les opérateurs des actualités cinématographiques.

Parmi leurs actions : elles brûlent des chaines place de la Bastille, le 28 juin 1936, lors du grand prix à Longchamp, elles se précipitent sur la piste en brandissant des affiches proclamant « La Française doit voter ».

Le 21 avril 1944, une ordonnance du général de Gaulle donne le droit de vote aux femmes françaises.

2. Les féministes

* Madeleine Pelletier critique la tendance féministe car elle ne fait que multiplier les groupuscules au lieu de réunir les forces en un grand parti.

C’est une militante féministe et socialiste française. Elle fut la première femme médecin diplômée en psychiatrie en France.

Initialement anthropologue, elle étudia le rapport entre la taille du crâne et l'intelligence selon les théories de Paul Pierre Broca. Ensuite, elle a travaillé avec Charles Letourneau et Léonce Manouvrier. Contestant l'idée selon laquelle l'intelligence serait proportionnelle au volume du crâne qui sous-tendait celle d'une infériorité intellectuelle de la femme, elle rompit avec l'anthropologie pour se consacrer à la psychiatrie dès 1906. Elle fut également la première femme interne dans un asile psychiatrique d'État.

Assidue aux réunions féministes et anarchistes depuis l'adolescence, elle se lança en 1906 également dans l'activisme, devenant secrétaire d'une organisation intitulée La Solidarité des femmes qu'elle établit comme l'une des plus radicales de l'époque. Elle militait pour l'avortement et la contraception et la manière dont elle s'habillait montrait également ses idées : elle avait des cheveux courts et s'habillait comme un homme. Elle avait également décidé de ne pas avoir de rapports sexuels. Ces actions ont été vues comme un attentat porté contre l'identité sexuelle.

* Simone de Beauvoir est une communiste, athée et existentialiste. En 1949, elle obtient la consécration en publiant Le Deuxième Sexe. Le livre se vend à plus de 22 000 exemplaires dès la première semaine et fait scandale au point que le Vatican le mette à l'index. Beauvoir devient la figure de proue du féminisme en décrivant une société qui maintient la femme dans une situation d'infériorité. Son analyse de la condition féminine à travers les mythes, les civilisations, les religions, l'anatomie et les traditions fait scandale, et tout particulièrement le chapitre où elle parle de la maternité et de l'avortement, assimilé à un homicide à cette époque. Quant au mariage, elle le considère comme une institution bourgeoise aussi répugnante que la prostitution lorsque la femme est sous la domination de son mari et ne peut en échapper.

Simone de Beauvoir devient à la fin de sa vie la féministe la plus célèbre de son temps. Considérée par beaucoup comme « une mère spirituelle », elle précise : « je n’ai jamais nourri l’illusion de transformer la condition féminine […]. Du moins ai-je aidé mes contemporaines à prendre conscience d’elles-mêmes et de leur situation. »

3. L’avortement

Une bombe éclate le 5 avril 1971 : « un million de femmes se font avorter chaque année en France. Elles le font dans des conditions dangereuses en raison de la clandestinité à laquelle elles sont condamnées, alors que cette opération, pratiquée sous contrôle médical, est des plus simples. On fait le silence sur ces millions de femmes. Je déclare que je suis l’une d’entre elles, je déclare avoir avorté. De même que nous réclamons le libre accès aux moyens anticonceptionnels (autorisés par la loi Neuwirth de 1967 dans un cadre médical.), nous réclamons l’avortement libre [et gratuit ajoutent certaines]. » Cet appel, publié dans Le Nouvel Observateur, est signé par 343 femmes dont beaucoup sont connues, écrivaines (Simone De Beauvoir, Marguerite Duras, Françoise Sagan…) ou actrices (Catherine Deneuve, Stéphane Audran, Micheline Presle…)

En novembre 1974, Simone Veil défend au Parlement le projet de loi sur l’avortement. La ministre sait ramener à des notions fondamentales de liberté et de dignité un débat qui s’égare à invoquer la morale et la natalité. Elle fait face à des assemblés masculines et tient bon contre une hostilité inouïe : ainsi le député Jean-Marie Daillet ose-t-il parler de « four crématoire » en comparant l’avortement à la torture pratiquée dans les camps nazis. La loi sur « l’interruption volontaire de grossesse » dite « loi Veil » est promulguée le 17 janvier 1975. Elle l’est à titre provisoire (5ans) et sous conditions, mais l’essentiel est acquis : la décision appartient à la femme, avec le consentement parental pour les mineures, et les hôpitaux publics sont tenus d’appliquer la loi. Le 6 octobre 1979 la loi devient définitive.

Est-ce grâce à sa dimension maternelle sécurisante qu’elle a longtemps été jugée comme la seule femme politique crédible ? Elle a souvent dit qu’elle ne recherchait pas le pouvoir. Pourtant, bien des Français auraient souhaité le lui confier.

II. Les héroïnes et les victimes

1. Les résistantes Françaises

Agentes de liaison ou infirmières : les résistantes sont cela, et bien plus encore. Qu’elles s’engagent par patriotisme, militantisme, goût du risque, amour pour un résistant, solidarité ou compassion, bien peu pensent accomplir une action extraordinaire.

Les mouvements structurés comptent une forte proportion de femmes. Au procès du réseau du musée de l’Homme, dont les membres sont arrêtés en 1941, il y a 6 femmes sur 19 accusés, et 3 parmi les 10 condamnés à mort. Elles sont très rares à exercer des fonctions de direction : Madeleine Braun, cofondatrice du Front national (organisation communiste) pour la zone sud, Marie-Madeleine Fourcade, chef du réseau Alliance, Lucie Aubrac, membre de l’équipe dirigeante de Libération et Berty Albrecht, de combat.

Cette dernière joue un rôle capital pour la propagande, l’extension de Combat en zone occupée et la création d’un service social.

Arrêtée en 1942 par la Surveillance du Territoire, elle s'évade et entre dans la clandestinité. L'invasion de la zone libre change la situation. Prise par la Gestapo le 28 mai 1943 à Mâcon, elle est transférée à la prison de Fresnes, dont elle ne sortira pas. Son corps est retrouvé dans le cimetière de la prison en mai 1945. Les circonstances de sa mort n'ont jamais été élucidées, même si beaucoup considèrent qu'elle s'est vraisemblablement suicidée. Son corps repose dans le caveau n° 5 du Mémorial de la France combattante au mont Valérien. Elle est avec Renée Lévy l'une des deux seules femmes à y être inhumée.

2. Les déportés

« Là où je vous enverrai ce sera pire que la mort » annonce Klaus Barbie aux résistants français qu’il torture. Le principal camp de femmes est celui de Ravensbrück, les premières Françaises y arrivent en 1942.

« Vivre c’était combattre ; survivre : notre ultime sabotage » écrit l’ethnologue et résistante Germaine Tillion. A Ravensbrück, la proportion élevée de « politiques » donne au camp une atmosphère de lutte plus consciente. Celles qui résistent le mieux sont les chrétiennes et les communistes, soutenues par une foi ou un idéal.

« Chacune meurt mille fois sa mort. Chaque corps est un cri. Autant de torches qui flambent en cris de terreur », écrit Charlotte Delbo, déportée française a Auschwitz. C’est le cas des cobayes polonaises utilisées pour d’atroces expériences de vivisection, des Tsiganes et des juives stérilisées et soumises à des traitements monstrueux. Dans l’ensemble des déportés, les femmes survivent mieux que les hommes car elles font preuve d’une plus grande solidarité. « Nous sommes vivantes tant pis pour nous! », s’écrie Germaine Tillion. En effet comme le dit Simone Veil, « dès que nous sommes rentrés, nous avons cherché à parler, mais nul n’a voulu nous entendre. »

Par pudeur bien des déportées gardent secrète leur expérience qui se révèle incommunicable. Leurs déclarations sont le moment le plus bouleversant du procès de Klaus Barbie, enfin jugé en 1987.

3. Les victimes de la société

a) Les faiseuses d’anges

« Une faiseuse d’anges condamnée à mort », titre Le Petit Parisien du 9 juin 1943. Marie-Louise Giraud a été dénoncé. Ses sources de revenus ne sont guère honorables : avortements et proxénétisme. La première fois elle a rendu service à une voisine gratuitement puis elle s’est fait payer. En 2ans, elle aurait « aidé » 27 femmes et empoché 14 000 francs.

Le régime a amplifié la tendance répressive des lois de 1920 à 1923. Avorter est devenu « un crime contre l’Etat » et même « contre la race ». La loi du 15 février 1942 assimile l’avortement à un crime contre la sûreté de l’Etat, il est donc passible de la

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