DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Les Négociations Monétaires Européennes De La Fin Du Système De Bretton Woods à La Création

Recherche de Documents : Les Négociations Monétaires Européennes De La Fin Du Système De Bretton Woods à La Création. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 12

les pays européens dans le but d’obtenir une certaine stabilité monétaire de l’Europe en réponse aux différentes conjonctures économiques et politiques entre les années 1971 et 1992.

Nous montrerons donc, dans un premier temps, que les troubles monétaires mondiales des années 1970 ont nécessité une réponse des pays européens pour une stabilité monétaire en Europe. Puis, nous nous intéresserons dans un second temps à la marche vers la monnaie unique, soit aux différentes négociations dans le but d’obtenir une Union monétaire en Europe. Enfin, dans un troisième temps, nous conclurons sur le Traité de Maastricht en montrant le paradoxe entre le rapprochement de certains pays membres et les « europessimiste ».

I. Les troubles monétaires des années 1970 à la nécessité d’une stabilité monétaires en Europe

A la fin de la seconde guerre mondiale, de nombreux pays industrialisés et notamment les pays européens connaissent de graves déficits commerciaux. Dans un même temps, les besoins de la reconstruction due à ce conflit, les poussent à acquérir à l’extérieur et notamment aux Etats Unis ce qu’ils ne peuvent pas encore produire. De ce fait, s’ensuit une pénurie des moyens internationaux qui rend la monnaie américaine très attractive. Cette monnaie de l’économie dominante du monde est convertible en or et est acceptée par tous les états du monde, ce qui en fait une monnaie internationale. Mais le fonctionnement du système de Bretton Woods relève d’un caractère asymétrique au profit des Etats unis. Toutefois, alors qu’en 1944 les Etats Unis détenaient près d’un tiers des réserves mondiales d’or, celles-ci fondent comme neige au soleil du fait notamment des conséquences inflationnistes de la guerre du Vietnam ou encore de la politique gaullienne demandant un retour à l’étalon or. Ainsi, le rattachement à l’or à une valeur préfixée est devenu de plus en plus artificiel. Cette situation pousse les Européens à une coopération dans le domaine monétaire. Ainsi, à la suite du Sommet de La Haye, Pierre Werner, ministre des finances Luxembourgeoise, se voit confier la présidence d’un comité chargé d’élaborer un rapport traçant les étapes d’une union économique et monétaire entre les Six. Le programme trop ambitieux de Werner est refusé par Pompidou qui ne souhaite qu’une simple coopération monétaire sans transfert de compétences au profit d’organismes communautaires. En effet, le président français souhaite garder le contrôle sur le franc qui, pour lui, doit rester au service de l’économie nationale. Mais le désaccord entre les Allemands qui accordent leur priorité au rapprochement économique et les Français qui sont favorables à la coopération monétaire, entraîne un accord minimal des Six le 22 mars 1972 sur l’union économique et monétaire.

Dans le même temps, le 15 aout 1971, le président Nixon décide de suspendre la convertibilité du Dollar en or, détruisant de manière unilatérale le système de Bretton Woods. Malgré des tentatives de rétablissement, le principe d’une référence stable est abandonné avec une généralisation des taux de changes flottants. Des taux de changes flottants qui entrainent en Europe des troubles monétaires que ce soit en Allemagne avec la dévaluation du mark ou encore en France avec la réévaluation du franc. Ces troubles poussent les membres de la CEE à préserver une certaine stabilité des changes ; ils créent « le serpent monétaire » entrainant des marges de fluctuation réduites (dans une limite de plus ou moins 2,25%) tout en favorisant une solidarité des monnaies. Mais, le serpent monétaire connait une vie mouvementée. En effet, quelques semaines après sa naissance en juin 1972 la livre l’abandonne ; le Royaume Uni ne peut pas préserver le cours de sa monnaie sans prendre le risque d’épuiser ses réserves de changes. En juin 1973 c’est la lire italienne qui quitte le serpent suivie l’année suivante du franc (qui revient en 1975 pour le quitter définitivement l’année suivante). On remarque donc, dans un premier temps que le serpent a du mal à garder ses monnaies européennes, mais que dans un second temps il n’assure pas complètement la stabilité de celles qui lui reste fidèles. En effet, par exemple le mark est réévalué à quatre reprises, tout comme le florin hollandais ou le franc belge. On comprend donc que dans ces conditions, les Européens aient été amenés en 1979 à envisager d’assurer leur stabilité monétaire à l’aide d’un nouveau système.

Les Européens envisagent la recherche d’une zone de stabilité monétaire renforcée pour palier aux errances du serpent monétaire. Cette recherche est exprimée pour la première fois par le britannique Roy Jenkins dans un discours du 27 octobre 1977 qui tente de relancer l’Union monétaire. En mars 1978 lors du sommet franco-allemand, le chancelier allemand Helmut Schmidt, bien qu’il redoute de mettre en jeu la stabilité économique de son pays pour secourir d’autres pays européens, finit par accepter le principe d’un accord monétaire que lui propose avec insistance Valery Giscard d’Estaing dans le but de stabiliser les monnaies. Ainsi, en avril 1978 à Copenhague, le Conseil européen accepte le principe de créer une « zone européenne de stabilité monétaire ». Le 7 juillet 1978 le Conseil européen de Brême en trace les grandes lignes qui seront adoptées par le Conseil européen de Bruxelles (4 décembre 1978). Le Système Européen Monétaire (SME) rentre en vigueur le 13 mars 1979 à la suite du Conseil européen de Paris, toutefois il est à noter que le Royaume Uni préfère ne pas s’impliquer dans ce nouveau système qui repose sur l’écu (European Currency Unit) et sur la définition de cours pivots sur lesquels est basé le mécanisme de change.

II) La marche vers la monnaie Unique

L’écu est toutefois loin d’être une véritable monnaie, Karl Otto Pölh, président de la Bundesbank, indique que le manque de convergence des politiques économiques européennes entraine de trop grands écarts de taux d’inflation entre les pays membres de la CEE. De plus, le retour de la récession dans le début des années 1980 du fait du second choc pétrolier, et de l’explosion des petro dollars qui déroute les marchés, empêche la pleine réalisation du SME. Ainsi, les premières années du SME sont turbulentes. Plus de treize réalignements monétaires ont lieu de 1979 à 1987. Les doutes entourent donc la viabilité du système, ce qui pousse les membres de la CEE à un renforcement dans la coopération monétaire. Le commissaire européen Narjes déclare ainsi en 1983 au parlement européen la nécessité de la création d’une monnaie unique pour la viabilité de l’union douanière. Son appel est entendu par le Conseil européens de Stuttgart en 1983, mais ne reste qu’une intention. Il faut attendre que la Communauté sorte de l’impasse budgétaire à laquelle l’avait condamnée le contentieux soulevé par la grande Bretagne, ce qui fut chose faite lors du Conseil européen de Fontainebleau en juin 1984, un conseil qui permit en outre d’ouvrir de nouvelles perspectives. Ainsi, au cours de l’année 1984, le Parlement européen vote le projet d’un traité instituant l’Union européenne, un traité qui comporte des dispositions relatives à la constitution d’une monnaie unique.

Cette relance dans la construction européenne est aidée à partir de l’année 1985, par l’amélioration de la conjoncture économique. En effet, la diminution de l’inflation, la stabilisation des taux d’intérêts et de changes, relance l’intérêt pour l’union économique et monétaire. Ainsi, à peine installé en président de la commission, Jacques Delors donne le ton devant le Conseil et le Parlement européen en exhortant à une coopération monétaire. Toutefois, la partie n’est pas facile, l’intérêt de la coopération monétaire n’est pas mis en cause, mais son renforcement divise la Communauté, en témoigne la commission européenne qui compare la coopération monétaire à un champ de ruine. Un champ de ruine conçu par les pays membres eux- mêmes, en effet les communautaire sont loin d’être unis en la matière comme le montre les « trente heures de discussions acharnées » qui ont lieu lors du Conseil européen de Luxembourg le 3 décembre 1985 pour un résultat mitigé en matière de coopération monétaire. Toutefois, bien que l’heure ne soit pas aux projets trop ambitieux, le SME et l’écu sont reconnus à l’article 20 du nouveau chapitre inséré dans le traité de Rome par l’Acte unique. Cette insertion est commentée par Jacques Santer, président du Conseil européen comme un véritable tournant. Mais le tournant est semé d’embûches, une des principales est que « l’opposition à la monnaie unique vient principalement d’une peur d’une perte de la souveraineté nationale » (Lord Cockfield, lors du Conseil européen de Copenhague de 1987). Néanmoins la relance de la construction monétaire aidée par la conjoncture et particulièrement poussée par la France (qui selon Pierre du Bois veut consolider la position du pays en minant celle de l’Allemagne, c’est à dire en liant le destin du deutsche Mark à celui des autres monnaies européennes) incite les douze à poursuivre l’union économique et monétaire. Ainsi, à Hanovre en juin 1988, Jacques Delors se voit confier la présidence d’un comité chargé « de proposer les étapes concrètes devant mener à l’union monétaire ».

L’union monétaire peut prendre plusieurs formes, le Royaume-Uni défend une solution qui consiste à ajouter aux monnaies

...

Télécharger au format  txt (18.8 Kb)   pdf (151.2 Kb)   docx (12 Kb)  
Voir 11 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com