DissertationsEnLigne.com - Dissertations gratuites, mémoires, discours et notes de recherche
Recherche

Politique De l'Emploi

Rapports de Stage : Politique De l'Emploi. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires
Page 1 sur 12

nt la croissance molle de l’économie française à une désindustrialisation rampante, face à des pays comme la Chine qui, elle, s’industrialise fortement. Il est donc légitime de se demander si la tertiarisation est vraiment un facteur de croissance et si oui dans quelle mesure. Nous tenterons de répondre à cette interrogation en analysant le rôle des services dans la croissance économique. Ces derniers présentent le paradoxe d’être essentiel aux activités humaines et en même temps à faible productivité (I). C’est la raison pour laquelle nous analyserons les conditions nécessaires pour que la tertiarisation puisse être un vecteur de la croissance (II).

Annonce du plan

I) Le rôle ambigu des services dans la croissance économique A) Les services sont une nécessité pour les entreprises et les ménages… B) …mais leur productivité pose problème(s) II) Les conditions nécessaires pour que la montée du tertiaire favorise la croissance A) Une société mobile B) L’industrialisation des services

I) Le rôle ambigu des services dans la croissance économique

Les services sont essentiels à la croissance économique (A), mais leur productivité est jugée, par la plupart des auteurs, assez faible (B). A) Les services sont une nécessité pour les entreprises et les ménages… La notion de service se trouve déjà chez A. SMITH qui souligne que certaines activités économiques disparaissent au moment même où elles sont produites. Il donne en exemple l’activité des comédiens, ou encore des musiciens, qui est « consommée » au moment même où elle est « produite ». Cette idée selon laquelle les services ne sont ni stockables ni transposables est communément admise. Cet aspect éphémère de la production de service n’en est pas moins essentiel à la croissance économique. Il est possible de distinguer les canaux de transmissions des services sur la croissance en identifiant les principales formes que prennent les services. Jean Gadrey1 note qu’on s’accorde aujourd’hui à identifier quatre « continents » sur cette « planète tertiaire » : Il s’agit d’une part du commerce (ou distribution) sous toutes ses formes (gros et détail). Le second « continent » est celui des transports et des télécommunications. Ensuite, l’auteur mentionne les services marchands aux ménages (hôtels, cafés et restaurants, réparations de toutes sortes, cliniques et médecine libérale, services culturels et de loisirs, etc...) et aux entreprises (conseil, publicité, gardiennage...). Enfin, on trouve les services non marchands (ceux des administrations publiques, des collectivités locales, incluant l’enseignement et la santé publique). Cette simple énumération met en évidence le fait que chacune des ces activités est un maillon essentiel dans l’allocation des ressources pour favoriser la croissance. En effet, il est communément admis que le progrès technique est une source essentielle de la croissance. Comment ce dernier prend-il naissance si ce n’est par l’extension des connaissances délivrée par les services non-marchands (école, Lycée…) ? En outre comment ces connaissances peuvent-elles se diffuser en absence de services de communication (téléphonie, Internet…). Enfin, à quoi cela servirait-il de produire (du blé, de l’acier…) si le service du transport n’assure pas sa livraison de la marchandise ? D’autre part, il faut noter que l'emploi tertiaire s'est considérablement développé à l'intérieur du secteur manufacturier. Cette tertiarisation du secteur secondaire correspond à un véritablement changement dans l'organisation productive des entreprises pour favoriser leur bon fonctionnement et leur efficacité. L’évolution des services aux entreprises s’expliquerait par la succession de trois phases de développement répondant à des besoins différents : La première phase, la plus ancienne, correspond à des services permettant de résoudre des problèmes d’ordre administratif (fiscalité, comptabilité, problèmes juridiques) et d’ordre commercial (transports, publicité). La deuxième phase consiste à « externaliser » certains services. Il s’agit de sortir de l’entreprise certaines tâches qui alourdissent les coûts et qui ne sont pas stratégiques pour la maîtrise de la production et des marchés. En fait, l’entreprise va sous-traiter des activités telles que le gardiennage, la restauration, le transport du personnel, le traitement informatique. Enfin, la troisième phase, la plus récente, concerne deux types de besoins nouveaux : ceux liés aux mutations technologiques, notamment à l’informatisation de la production, et ceux liés à la connaissance des marchés et à la commercialisation des

Jean Gadrey : « Les services et la question de la désindustrialisation », dans : P. Combemale et J.P. Piriou (Dir.) : Nouveau manuel de sciences économiques et sociales, La Découverte, 1995.

1

produits. Il s’agit d’activités d’études, de conseils, d’expérimentation, de tests, de contrôles, etc. Même si cette tendance provoque probablement une surestimation de la montée du tertiaire, le fait est qu’il n’y a pas de croissance économique durable sans service. => Les services sont donc une catégorie d’activité économique nécessaire au secteur secondaire et au primaire. Le problème est que ces services sont soumis à une faible productivité. B) …mais leur productivité pose problème(s) D’après Alfreld Sauvy, « le but de l’économie est la consommation ». La satisfaction des besoins humains, passe par une augmentation de l’efficience de la production, seule condition pour augmenter la consommation. La productivité est une mesure de cette efficience. Or la plupart des auteurs s’accordent pour dire que la mesure de la productivité pose de redoutables problèmes dans le domaine des services. D’une part, elle est difficilement mesurable et d’autre part même quand on peut l’estimer, elle semble moins forte dans le secteur tertiaire que dans le secteur secondaire et/ou primaire. La productivité peut, en première approche, se définir comme étant le résultat du ratio (production)/(volume des inputs * durée d’utilisation des inputs). Pour le secteur primaire ou secondaire, la production (exprimée en tonnes de blé pour un champ ou en tonnes d’acier pour une aciérie) s’évalue facilement. Mais comment évaluer la production d’un médecin, d’un professeur, d’un gendarme ? Pour la plupart des activités de services, les concepts de « production» et de « productivité » perdent une grande partie de leur pertinence dans la mesure où le résultat final est largement déconnecté du travail immédiat effectué. Pensons par exemple à l’enseignement, la recherche… Ce constat est également valide aujourd’hui pour les services consommés par les industries : comment mesurer pleinement le supplément d’efficacité apporté par un conseil d’ergonomie ? Mais ce n’est pas parce que la productivité des services est difficile à mesurer qu’elle n’existe pas. En fait, le problème le plus important est que certains services incorporent relativement moins de capital que les autres secteurs et donc leur productivité y est relativement plus faible. Jean Fourastié prend l’exemple du coiffeur qui ne bénéficie pas ou très peu de gain de productivité. En 2006, il faut le même temps de travail pour faire une coupe de cheveux qu’en 1800 alors qu’un agriculteur produit 50 fois plus dans le même temps. Dans le même ordre d’idée, pour W. Baumol (1967), l’économie est divisée en deux secteurs : un secteur « progressif », où l’introduction de technologies permet l’obtention de gains de productivité du travail, et un secteur « non progressif » (ou stagnant) qui est celui des services. Dans ce modèle dual, la particularité des activités de service est de bénéficier des gains de productivité du secteur progressif. Aussi, comme les salaires dans les deux secteurs augmentent au même rythme (les rémunérations telles que le SMIC sont applicables sans distinction de secteur, la norme de croissance étant celle du secteur industriel), la production tertiaire s’effectue à prix et à coûts croissants ce qui peut freiner la croissance. Ce problème est accentué par le volume des services non-marchands, qui ont, selon Baumol, la particularité d’être particulièrement peu productifs et d’avoir en outre une masse salariale qui augmente régulièrement en raison de l’ancienneté. Là encore, cela peut être un frein à la croissance économique. Les services sont donc soumis à ce paradoxe d’être à la fois essentiels à la croissance et à l’origine d’une diminution de la productivité moyenne. Le résultat final est donc, a priori, indéterminé ? Peut-on donc connaître le solde sur la croissance ? Pour le savoir il faut donc

préciser les conditions nécessaires pour que la montée de la tertiarisation favorise la croissance.

II) Les conditions nécessaires pour que la montée du tertiaire favorise la croissance

Deux conditions sont essentielles pour que la montée des services s’accompagnent d’une forte croissance : une mobilité des facteurs de production (A), et une recherche des gains de productivité dans les services (B). A) Une société mobile Dans son ouvrage Le grand espoir du XX ième siècle Jean Fourastié constate cette montée du tertiaire. Il précise ensuite les conditions qui prévalent à ce déversement sectoriel : Partout où la productivité augmente

...

Télécharger au format  txt (19.4 Kb)   pdf (155.7 Kb)   docx (12.1 Kb)  
Voir 11 pages de plus »
Uniquement disponible sur DissertationsEnLigne.com