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Suis-Je Libre Si Je Ne Subis Pas Ou Ne Ressens Pas De Contrainte Extérieure ?

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s’exprime que par moments. Si un funambuliste par exemple « s’affranchit » des lois de l’équilibre pour traverser la corde tendue, ne montre-t-il pas sa liberté plus grande à cet instant ? Cet exercice travaillé lui permet donc de montrer, d’exposer sa liberté au grand jour, mais sitôt au sol, il retrouve la même loi de l’équilibre que nous. La liberté n’est donc pas comme on le penserait, présente ou absente, elle peut aussi n’apparaître que par moments. Cela semble aussi montrer que la liberté est plus grande lors des mouvements, que le nombre de choix, de possibilités y est plus vaste. La liberté n’est donc pas absolue, c’est une valeur plus nuancée que le pense la doxa.

Je peux également réfléchir sur la nécessité de ces contraintes. Pour prendre exemple sur la démocratie, il faut des lois dans nos gouvernements pour empêcher autrui d’empiéter sur ma liberté, même si cela implique des contraintes. Ainsi, si un gouvernement n’instaurait aucune loi, il limiterait globalement ma liberté : les lois paraissent limiter ma liberté, mais en fait, elles la permettent. Ces contraintes sont donc nécessaires, la démocratie n’est pas une fausse liberté. Ces contraintes existent, sont omniprésentes, nécessaires à ma liberté : ainsi, même les personnages inventés par l’homme, tels que les superhéros libres de toute loi de gravité par exemple, sont à l’origine de leurs actes, mais même eux ont leurs limites, leurs faiblesses, leur devoir mental, peut-être est-ce là le commencement d’une nouvelle définition de la liberté : si tous ont des contraintes, pourquoi la liberté n’existerait-elle pas à l’intérieur des contraintes ? En effet, si on ne peut pas s’affranchir de ces contraintes, peut-être faut-il commencer à chercher à l’intérieur de celles-ci. Sartre lors du contexte de l’occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale a une pensée allant dans ce sens : « Jamais nous n'avons été aussi libres que sous l'occupation allemande. » (Situations, III). Cela amène à réfléchir : les contraintes sont-elles nécessaires à ma liberté ? Je peux ainsi me référer à la colombe de Kant : «La colombe légère, lorsque, dans son libre vol, elle fend l'air dont elle sent la résistance, pourrait s'imaginer qu'elle réussirait bien mieux encore dans le vide. » Mais l’air, c’est-à-dire l’obstacle à la totale liberté de la colombe est nécessaire à son vol, nécessaire à sa liberté ! La notion de contrainte semble donc liée à celle de liberté, contrairement à ce que pourrait penser la doxa.

Si la liberté est liée à la contrainte, constituant une condition sine qua non, la liberté semble également dépendre d’un état intérieur. L’âne de Buridan constitue peut-être le meilleur exemple de ce fait : cet âne avait autant soif que faim et on lui a fourni de la nourriture et de l’eau. Il n’a pas pu se décider, lequel prendre d’abord. Il en est mort. Face à cette liberté apparente, car il avait le choix, mais sans décision, sans résolution intérieure, il est mort et la liberté ne l’atteignait pas vraiment. Il faut donc une raison intérieure pour avoir cette liberté. Pour atteindre une liberté, il faut donc laisser une place au « je » dans nos choix.

La liberté est donc un rapport au monde, mais aussi à soi-même. La raison et la réflexion y sont plus que nécessaires et surtout indispensables à toute notion de liberté. Comme le dit Kant dans Qu'est-ce que les Lumières? :

« J'entends présentement crier de tous côtés: « Ne raisonnez pas! »

L'officier dit: « Ne raisonnez pas, exécutez! »

Le financier : « Ne raisonnez pas, payez! »

Le prêtre : « Ne raisonnez pas, croyez! »...

Il y a partout limitation de la liberté. »

Ainsi si certains individus prétendre limiter ma liberté, il faut surtout que je la recherche en moi. De plus, la liberté doit aussi être recherchée pour moi et pour les autres. Si on prend l’exemple des émeutes en 2007 au Tibet des moines bouddhistes, on voit bien que la liberté qu’ils recherchent est aussi pour toute la nation. Eux, qui s’excluent habituellement du monde, montrent une volonté de se manifester dans le monde, une volonté d’être libre avec et pour les autres. Ainsi, la liberté a aussi un rapport avec la collectivité. Une liberté solitaire n’existe pas, en effet seul on a peut-être une raison intérieure, mais il est impossible d’établir un rapport suffisant avec le monde pour être libre.

Il est donc nécessaire de chercher la raison pour obtenir la liberté. C’est ce qu’on voit dans l’histoire, comme avant la révolution de 1789 avec la philosophie des Lumières, qui a préparé cette révolution. L’ensemble des œuvres du XVIIIème siècle ont ainsi proposé une critique radicale des inégalités, des fanatismes, des injustices, et ont contribué intellectuellement au courant révolutionnaire. Le révolutionnaire Robespierre a ainsi repris les valeurs de Rousseau, notamment le modèle de la vertu, devenue véritable religion, pour secourir la patrie. Malgré les appels des philosophes, les révolutionnaires se sont quand même montrés sanguinaires contrairement à la volonté de cette philosophie qui se voulait libérateur et pur.

La raison est nécessaire à la liberté, et souvent c’est l’acceptation de ce qui brime ma liberté, qui justement constitue la limite de ma liberté. Comme le dit Alain, « Il faut avoir le courage de rompre les chaînes du consentement, qui sont les vraies chaînes. ». Il faut donc raisonner et trouver du courage pour s’opposer à ce qui peut brimer ma liberté.

On peut donc dire que la raison accompagne toute liberté, constituée d’un rapport au monde et à soi-même, et que le pire ennemi de ma liberté constitue l’acceptation de mon sort, quel qu’il soit. Je peux donc me demander si les états politiques de nos jours contribuent à ma liberté. J’ai déjà montré que les lois permettent cette liberté, mais en est-il autant de tous les pays ? La tyrannie par exemple impose des actes auxquels on ne peut pas avoir consenti. Elle rend la liberté non existante.

La démocratie est-elle une fausse liberté ? Lacordaire au XIXème siècle l’affirme dans Conférences de Notre Dame : « Entre le fort et le faible, le riche et le pauvre, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit. ». Mais de nos jours, est-ce le cas ? Tout commandement n’est pas contraire à la liberté, aujourd’hui, la liberté dépend des personnes et surtout de leur raison intérieure. En effet si tout le monde ne peut pas décider directement des lois qui vont s’appliquer, comme lors de la démocratie grecque de l’Antiquité à Athènes, car le nombre de citoyens français est tout simplement beaucoup plus important que celui des citoyens athéniens de l’Antiquité, la démocratie permet cependant de choisir les actions, les personnes qui agiront sur ma liberté.

L’exemple même de la liberté d’expression est ainsi utile, car il montre que la liberté d’expression n’est possible que si l’homme décide de s’exprimer. Ainsi, la démocratie assure la possibilité de s’exprimer à condition que l’homme veuille s’exprimer. Ainsi pour la liberté, il faut de la volonté de l’homme. La démocratie permet donc la possibilité d’avoir la liberté, c’est aux hommes de s’affranchir,

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