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Un Hémisphère Dans Une Chevelure

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avire » et « roulis imperceptible du port ». Et dans le sixième paragraphe, l'univers tropical : « ardent foyer » (chaleur), « odeur du tabac », « opium », « sucre », « l’infini de l’azur tropical », « rivages duvetés », « goudron », « musc », « huile de coco » et les sensations : « je respire » (odorat), « je vois » (vue), « je m’enivre » (goût). Certains thèmes évoqués dans un paragraphe sont repris dans un autre, ce qui assure la fluidité et la continuité du poème.

On relève des répétitions : l'adverbe « longtemps » est redoublé à la première ligne « Laisse-moi respirer longtemps, longtemps » ; dans le troisième paragraphe le verbe « contiennent » est répété ; on relève des anaphores : les paragraphes quatre, cinq et six commencent par la même structure : préposition « Dans » + groupe nominal + « de ta chevelure ». Cet effet de reprise est accentué dans le paragraphe six car la structure apparaît trois fois : « dans l’ardent foyer de ta chevelure », « dans la nuit de ta chevelure », « sur les rivages duvetés de ta chevelure ». Ces échos et ces répétitions donnent du rythme au poème, ils contribuent à la musicalité du poème en prose. On peut noter des effets similaires sur les rythmes : Trois verbes sont placés en rythme ternaire dans le premier paragraphe : « respirer », « plonger », et « agiter » ; les trois compléments d’agent du verbe « est parfumée » sont également placés en rythme ternaire : « par les fruits, par les feuilles et par la peau humaine ».

Des effets sonores contribuent à la musicalité du poème en prose. On relève une allitération en « m » dans : « Mon âme voyage sur le parfum comme l’âme des autres hommes sur la musique », elle donne à entendre le chant musicale. De même, l’assonance en « an » dans le passage suivant évoque aussi un chant et une musique : « un port fourmillant de chants mélancoliques ». On remarque que le son du roulis est renforcé par des allitérations en « r », « b » et « p » : « bercées par le roulis imperceptible du port ». Dans « où l’atmosphère est parfumée par les fruits, par les feuilles et par la peau humaine », les allitérations en « f » et en « p » unissent les trois odeurs évoquées. Par sa structure, ses rythmes et sa musicalité, le poème apparaît donc bien comme un poème en prose. Le poème se met également au service d’une célébration de la femme.

L’observation de l’énonciation du poème permet de mettre en évidence deux personnes. Le « je » désigne bien entendu le poète qui s’adresse à la femme aimée à la deuxième personne du singulier. Dans chaque paragraphe du poème, on retrouve les marques de la première et de la deuxième personne du singulier : pronoms personnels (je, tu, me, moi), adjectifs possessifs (mon, ma, tes, ta). Tout le poème est écrit au présent de l’indicatif, comme si le poème écrivait au moment où le

poète parle à la femme.

Le poète ne décrit la femme qu’à travers ses cheveux, aucun autre aspect physique n’est évoqué. Plusieurs caractéristiques peuvent être dégagées à propos de cette

chevelure. D’abord, elle est évoquée par son parfum : « Laisse-moi respirer, longtemps, longtemps, l’odeur de tes cheveux ». La comparaison au « mouchoir odorant » qui suit développe ce pouvoir. Dans la suite du poème le parfum de la chevelure est évoqué avec des odeurs sucrées ou fleuries : « fruits » et « feuilles »,« pots de fleurs », « sucre » et des parfums exotiques : « tabac », « opium », « goudron », « musc », « huile de coco ».

Les cinq sens apparaissent dans le texte. Le principal semble être l’odorat. Le premier paragraphe a en effet un champ lexical de l’odorat : « respirer », « odeur »,

« mouchoir odorant », « air ». Presque chaque paragraphe du poème reprend et développe ce sens : le premier paragraphe : l'odorat (« respirer », « odeur », « mouchoir odorant », « air ») / le goût ( « comme un homme altéré dans l’eau d’une source ») / le toucher (« les agiter avec ma main ») ; le deuxième paragraphe : l'odorat (« parfum ») / le toucher (« je sens ») / l'ouïe (« j’entends », « musique ») / la vue (« je vois ») ; le troisième paragraphe : l'odorat ( « atmosphère parfumée ») / le goût (« les fruits ») / le toucher (« la peau humaine ») / la vue (« espace », « bleu ») ; le quatrième paragraphe : l'ouïe (« chants mélancoliques ») / la vue (« j’entrevois ») ; le cinquième paragraphe : l'odorat (« les pots de fleurs ») / le goût (« les gargoulettes rafraîchissantes ») / le toucher (« caresses ») / l'ouïe (« bercées par le roulis ») ; le sixième paragraphe : l'odorat (« odeur du tabac mêlée à l’opium et au sucre », « odeurs combinées du goudron, du musc et de l’huile de coco ») / le goût (« sucre », « je m’enivre », « huile de coco ») / le toucher (« les rivages duvetés ») / la vue (« je vois resplendir » ; le septième paragraphe : le goût (« mordre », « mordille », « mange »). Grâce à l'odorat, un voyage vers un monde exotique va surgir de ce moment de sensualité.

Le parfum de la chevelure fait naître des souvenirs. Cette idée apparaît dès le premier paragraphe du texte dans la métaphore : « pour secouer des souvenirs dans l’air ». Le dernier paragraphe confirme cette impression puisqu’il s’agit, dans une

nouvelle métaphore, de manger les souvenirs. Un autre terme dans le poème confirme que le poète retrouve des impressions et un monde passés : « je retrouve » dans le cinquième paragraphe. Le poète retrouve ses souvenirs par le rêve ce que confirme le champ lexical de la rêverie : « mon âme voyage », « rêve », « j’entrevois », « il me semble ». Cette rêverie est facilitée par les substances enivrantes et hallucinatoires évoquées à la fin du poème : « tabac », « opium

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