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Don Juan Bac

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qui ajoute le thème des mille et troisfemmes, puis Molière reprend et adapte le texte en 16657. Da Ponte en tire un livret que Mozart met en musique, c'est l'opéra Don Giovanni, Mérimée, Byron, Dumas, Baudelaire en poésie, Montherlant et de très nombreux autres auteurs, musiciens, metteurs en scène, cinéastes, auteurs de bandes dessinées, furent fascinés par ce personnage habile et d'envergure qui défie la morale, l'ordre public, et Dieu.

Le personnage évolue légèrement avec les époques. Mais la trame de fond demeure : séduction des femmes, rejet des règles sociales et morales, défi à l'autorité et à Dieu, châtiment « exemplaire ». Cependant sur ce dernier point des différences notables apparaissent chez certains auteurs de la période romantique.

Le Romantisme crée ainsi le personnage du libertin repenti, comme dans Les âmes du purgatoire, de Prosper Mérimée, qui reprend l'histoire à demi légendaire de don Miguel Mañara8, mort en odeur de sainteté au XVIIe siècle à Séville. Et les changements et transformations se poursuivent de nos jours : signe de l'évolution des mentalités entre les monarchies chrétiennes à vision sociale, et le monde contemporain laïc ou athée à vision individualiste9, signe aussi de la vitalité du mythe du séducteur né, fascinant et scandaleux.

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Les grandes caractéristiques du personnage chez les auteurs

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Chez Tirso de Molina

* Plaisir : sensualité souveraine, sexualité triomphante, déchaînement érotique qui s’oppose au discours galant de l’amoureux vrai, réussite ;

* Egoïsme cynique : l’autre n’existe pas en soi mais seulement pour l’intérêt et le plaisir que Don Juan en tire, il poursuit et trompe de nombreuses femmes, manipulation des femmes, ne ressent aucun devoir envers les autres ;

* Défi : défi des autorités et de la société de son temps en refusant de se soumettre à la morale, ignorance et défi de la religion catholique ;

* Antisocial : totalement opposé aux devoirs qu’impose la vie sociale, totalement opposé au respect de l’autre et à la charité chrétienne, Don Juan se place au-dessus de tout et de tous, il place l’individu au-dessus de la société, de l’intérêt général et du bien commun ;

* Matérialisme : Don Juan vit dans l'instant présent et pour le plaisir sensuel, il met les principes religieux en doute, et remet toujours à plus tard son repentir, il ne se repent trop tard qu'une fois plongé dans les flammes de l’enfer ;

* Pouvoir et conflit : violence verbale et parfois physique, menaces, le masculin contre le féminin, le désir physique pur contre l'union des êtres, l'acte charnel contre le mariage, refus de la contrainte, abus du pouvoir de séduction, abus du pouvoir de sa position sociale.

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Chez Molière

* Plaisir : hédoniste, il reprend le personnage de Molina, mais de nature intrinsèquement sensuelle Don Juan ne recherche plus la simple jouissance physique ;

* Egoïsme cynique : hypocrite, cynique et froid, il manipule hommes et femmes, séduit par le discours pour faire tomber la femme qu’il désire, promet mensongèrement le mariage, déshonore les femmes ;

* Défi : fier et orgueilleux, Don Juan veut affirmer sa supériorité sur tout et tous, y compris la morale et la religion ;

* Antisocial : totalement opposé aux devoirs qu’impose la vie sociale, totalement opposé au respect de l’autre et à la charité chrétienne, bien que paradoxalement doté d'un certain sens de l'honneur ( dernière réplique de la scène II de l'acte III) ;

* Matérialisme : libertin, athée, il ne se repent jamais, même plongé dans les flammes de l’enfer ;

* Pouvoir et conflit : violence verbale et parfois physique, menaces, refus de la contrainte, abus du pouvoir de séduction, abus du pouvoir de sa position sociale.

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Chez Da Ponte et Mozart

* Plaisir : féroce appétit de vivre, jouissance de chaque instant vécu ;

* Égoïsme cynique : hypocrite, cynique et froid, il manipule hommes et femmes, séduit par le discours pour faire tomber la femme qu’il désire, promet mensongèrement le mariage, déshonore les femmes ;

* Défi : fier et orgueilleux, Don Juan veut affirmer sa supériorité sur tout et tous, y compris la morale et la religion, moqueries constantes ;

* Antisocial : totalement opposé aux devoirs qu’impose la vie sociale, totalement opposé au respect de l’autre et à la charité chrétienne ;

* Matérialisme : libertin, athée, il vit dans l'instant, rejette toute morale ou religion, même en tombant dans les flammes de l’enfer ;

* Pouvoir et conflit : violence verbale et physique, menaces, refus de la contrainte, abus du pouvoir de séduction, abus du pouvoir de sa position sociale.

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Au xixe siècle

Le romantisme remanie profondément le personnage conformément aux aspirations de l'époque, au point d'en faire un séducteur... séduit, amoureux, idéaliste, voire repentant ! Don Juan est décrit comme un héros romantique, séducteur mais également séduit, attirant l’amour sans calcul et se faisant prendre par lui, poétique, sans cynisme sordide, qui absolutise l’amour et y consacre son existence ; il porte en lui une image d’un absolu féminin dont la recherche devient une quête démesurée, mélancolique, et sans fin ; la rédemption est possible et parfois présente.

* Plaisir : la jouissance n'est plus le but premier ;

* Égoïsme cynique : beaucoup moins cynique et pervers ;

* Défi : incarnation de la rébellion de l’individu solitaire face à tout ordre et toute autorité ;

* Antisocial : rejet de l'amour social « normé », rejet de l'ordre social établi, de la morale et de la religion, au profit d'une conception personnelle ;

* Matérialisme : moins matérialiste, en lien avec l’absolu et la beauté, aspiration vers la suprême beauté, remplacement de l’absolu divin par l’absolu féminin, soif d’une beauté que seule peut offrir la femme, absolutisation de l’amour et consécration à lui de son existence ; la rédemption redevient possible ;

* Pouvoir et conflit : refus fréquent de la contrainte, rejet des limites, accès à une grandeur surhumaine et presque divine, le "surhomme" de Nietzsche n’est pas loin.

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De nos jours

Le personnage conserve ses traits constitutifs ou bien présente des caractéristiques nouvelles créées par la vision personnelle de l'auteur10. L'aspect de révolte est souvent présent, autant contre Dieu que contre une société moralisante et aliénante.

Certains auteurs et critiques contemporains, tels Anne-Marie Simond11 comme romancière et Gregorio Marañón12 comme critique, voient dans la frénésie de séduction de Don Juan auprès des femmes le signe d'une homosexualité refoulée.

Le Don Juan d'Éric-Emmanuel Schmitt est d'un genre nouveau : vieilli et plus mature, ne cherchant plus à satisfaire tous ses désirs, et en questionnement sur lui-même, car il a connu l'Amour, mais ne pouvait le conjuguer avec le désir puisqu'il le trouvait chez un homme.

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En littérature

En 1665, Molière écrit la célèbre pièce de théâtre qui relate en l'actualisant au Grand Siècle français l'histoire de Don Juan ; son succès fera rester dans l'ombre la pièce Le Festin de Pierre de Thomas Corneille de 1677 ;

Le Barbier de Séville ou la Précaution inutile est une comédie en quatre actes de Beaumarchais, représentée pour la première fois le 23 février 1775. C'est le premier volet d'une trilogie intitulée Le roman de la famille Almaviva. La comédie définitive comportera 4 actes et une grande part est réservée à la chanson.

Le deuxième volet, Le Mariage de Figaro, est écrit en 1778 et mis à la scène en 1784 seulement. Le troisième, L'Autre Tartuffe ou La Mère coupable, est achevé et joué en 1792.

En 1772, Beaumarchais présente aux comédiens italiens un premier Barbier de Séville, opéra comique, qui est refusé. La pièce, remaniée, est finalement jouée en 1775 par le Théâtre-Français. La première représentation déçoit par ses longueurs mais elle est élaguée en 5 jours et le Barbier de Séville connaît enfin un succès triomphal.

L'argument de la pièce est inspiré par la situation de l'École des femmes de Molière, sinon que le récit est axé sur le point de vue du jeune homme et de son valet, et non sur celui du barbon.

Le comte Almaviva, tombé amoureux

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