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Ds Type Bac Français 1S

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lieux attirait. "Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage? Dit cet animal plein de rage : Tu seras châtié de ta témérité. -Sire, répond l'agneau, que Votre Majesté Ne se mette pas en colère ; Mais plutôt qu'elle considère Que je me vas désaltérant Dans le courant, Plus de vingt pas au-dessous d'Elle ; Et que par conséquent, en aucune façon, Je ne puis troubler sa boisson. - Tu la troubles, reprit cette bête cruelle, Et je sais que de moi tu médis l'an passé. -Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ? Reprit l'agneau ; je tette encor ma mère -Si ce n'est toi, c'est donc ton frère. - Je n'en ai point. -C'est donc quelqu'un des tiens : Car vous ne m'épargnez guère, Vous, vos bergers et vos chiens. On me l'a dit : il faut que je me venge." Là-dessus, au fond des forêts Le loup l'emporte et puis le mange, Sans autre forme de procès. 10 5

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Qu'il était digne de tous maux, Étant de ces gens-là qui sur les animaux Se font un chimérique empire.» Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir. On n'osa trop approfondir Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances Les moins pardonnables offenses. Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples Mâtins, Au dire de chacun, étaient de petits saints. L'Âne vint à son tour, et dit : «J'ai souvenance Qu'en un pré de Moines passant, La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et, je pense, Quelque diable aussi me poussant, Je tondis de ce pré la largeur de ma langue. Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.» A ces mots on cria haro sur le Baudet. Un Loup, quelque peu clerc, prouva par sa harangue Qu'il fallait dévouer ce maudit Animal, Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout le mal. Sa peccadille fut jugée un cas pendable. Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable ! Rien que la mort n'était capable D'expier son forfait : on le lui fit bien voir. Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir.

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TEXTE C : La Fontaine, Fables, Livre X - Fable 1

« L'homme et la Couleuvre » Un homme vit une couleuvre : « Ah ! méchante, dit-il, je m'en vais faire une œuvre Agréable à tout l'univers ! » A ces mots, l'animal pervers 5 (C'est le serpent que je veux dire, Et non l'homme : on pourrait aisément s'y tromper), A ces mots, le serpent, se laissant attraper, Est pris, mis en un sac ; et ce qui fut le pire, On résolut sa mort, fût-il coupable ou non. 10 Afin de le payer toutefois de raison, L'autre lui fit cette harangue :

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« Symbole des ingrats ! être bon aux méchants, C'est être sot, meurs donc : ta colère et tes dents Ne me nuiront jamais. » Le serpent, en sa langue, Reprit du mieux qu'il put : « S'il fallait condamner Tous les ingrats qui sont au monde, A qui pourrait-on pardonner ? Toi-même tu te fais ton procès. Je me fonde Sur tes propres leçons ; jette les yeux sur toi. Mes jours sont en tes mains, tranche-les ; ta justice, C'est ton utilité, ton plaisir, ton caprice : Selon ces lois, condamne-moi ; Mais trouve bon qu'avec franchise En mourant au moins je te dise Que le symbole des ingrats, Ce n'est point le serpent, c'est l'homme. » Ces paroles Firent arrêter l'autre ; il recula d'un pas. Enfin il repartit : « Tes raisons sont frivoles. Je pourrais décider, car ce droit m'appartient ; Mais rapportons-nous-en. - Soit fait, » dit le reptile. Une vache était là : on l'appelle ; elle vient : Le cas est proposé. C'était chose facile : « Fallait-il, pour cela, dit-elle, m'appeler ? La couleuvre a raison : pourquoi dissimuler ? Je nourris celui-ci depuis longues années ; Il n'a sans mes bienfaits passé nulles journées : Tout n'est que pour lui seul: mon lait et mes enfants Le font à la maison revenir les mains pleines : Même j'ai rétabli sa santé, que les ans Avaient altérée ; et mes peines Ont pour but son plaisir ainsi que son besoin. Enfin me voilà vieille, il me laisse en un coin Sans herbe : s'il voulait encor me laisser paître ! Mais je suis attachée : et si j'eusse eu pour maître Un serpent, eût-il su jamais pousser si loin L'ingratitude ? Adieu, j'ai dit ce que je pense. »

L'homme, tout étonné d'une telle sentence, Dit au serpent : « Faut-il croire ce qu'elle dit ? C'est une radoteuse ; elle a perdu l'esprit. 50 Croyons ce bœuf. - Croyons, » dit la rampante. Ainsi dit, ainsi fait. Le bœuf vient à pas lents. Quand il eut ruminé tout le cas en sa tête, Il dit que du labeur des ans

Pour nous seuls il portait les soins les plus pesants, 55 Parcourant sans cesse ce long cercle de peines Qui, revenant sur soi, ramenait dans nos plaines Ce que Cérès nous donne, et vend aux animaux ; Que cette suite de travaux Pour récompense avait, de tous tant que nous sommes, 60 Force coups, peu de gré ; puis, quand il était vieux, On croyait l'honorer chaque

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