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Dossier Sur l'Itinerant

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lui de Véronique Luissier pour finir sur une comparaison et une analyse entre les deux écrits.

Dans l’article Les processus psychosociaux de l’exclusion, Denise Jodelet, psychologue sociale qui a travaillé sur les représentations sociales met en lumière le fait que l’exclusion recoupe un nombre divers de situations.

Pour elle, il faut faire attention à ne pas assimiler et faire un seul et même cas des différentes situations d’exclusions observables. Elle aborde le thème de l’exclusion dans différents cas et réussi à trouver un point commun entre eux. Il se situe au niveau « des interactions entre personnes et groupes qui en sont acteurs ou victimes ». En effet, elle constate que dans ce type de situation on retrouve toujours un type d’aménagement spécifique dans les relations interpersonnelles ou intergroupes, à un niveau matériel ou symbolique voire matériel et symbolique. Cet état découlerait, d’après elle et suivant les cas, de la structure de l’organisation ou en serait une conséquence.

Pour illustrer ses propos elle prend le cas de la ségrégation, de la marginalité et de la discrimination pour rendre des différentes mises à l’écart produites et à quel niveau elles se jouent.

Cette présentation de l’exclusion, permet à l’auteur de poser l’objectif de son travail qui consiste à dégager des processus repérables dans les différentes situations qu’il est possible d’observer dans ce cas de ruptures de lien.

Pour cela, elle divise son travail en cinq parties basées sur une approche psychosociale, passant par une approche psy historico-culturelle des situations d’exclusion et de théorisation faite à ce propos.

Dans sa première partie intitulée : Psychologie sociale et exclusion, l’auteur dégage les principales caractéristiques de la psychologie sociale permettant d’en faire une science apte à dégager et étudier les processus se jouant dans l’exclusion.

Ainsi en présentant la psychologie sociale, elle nous indique que c’est une science qui se focalise sur des dimensions idéelles et symboliques ainsi que sur les processus psychologiques et cognitifs s’articulant au fondements matériels de ces rapports humains. Elle prend également en compte les dimensions et les processus dans l’espace des interactions où ils se construisent et se jouent.

Ayant exposé les fondements de la psychologie sociale, cela lui permet de poser le fait que c’est une science, une approche qui présuppose l’existence d’un lien sociale pervers ou perverti en situation humaine. En somme, ce courant tente de comprendre de quelle manière les personnes ou les groupes faisant objet de distinction se retrouvent dans des catégorisations à part, construites par la société.

D’après certaines études qui ont été menées, elle nous apprend que ces constructions sociales sont basées et construites à partir de dynamiques psychiques et processus cognitifs tels que les préjugés, les stéréotypes, la discrimination, l’identité sociale, les représentations sociales et le fonctionnement idéologique. ; phénomènes repérés et analysés à partir d’analyses de discours effectuées lors d’entretiens au sein de divers populations dans le cadre de recherches.

Ces recherches ont été menées dans des pays se voulant régi par un régime démocratique, qui invoquent le respect, l’égalité et la liberté pour tous, tout en tolérant parallèlement l’injustice sociale, la production de victimes exclus sur son territoire

C’est un argument qui permet à l’auteur d’aborder sa deuxième partie : L’hostilité dans les relations entre groupes.

Dans ce sous-chapitre, elle se base sur une approche historico-culturelle, par laquelle elle retrace l’émergence du concept d’exclusion dans les théories psychologiques en fonction des différents contextes socioculturels ; en montrant qu’au fil de l’Histoire, ce processus s’accompagne toujours de haine, d’agressivité et d’agressions.

La première étude qu’elle recense en la matière date de 1939, menée par J.Dollard, observant des cas d’exclusion liés à des situations ouvertement agressives lors de périodes de crise, par la désignation de bouc émissaires ; étant des personnes ou groupes de personnes différenciés selon une ou plusieurs caractéristiques de nature culturelle(s), psychologique(s) ou physique(s). Cela dans le but de pouvoir rejeter sur eux les frustrations personnelles provoquées par des situations d’impuissance, de pauvreté et autre faisant ressurgir des angoisses archaïques.

En 1964, Bettelheim et Janowitz mènent des travaux sur ce qui se joue et des mécanismes à l’œuvre. Ils reprennent l’idée du bouc émissaire dans les problématiques d’exclusion pour dire que ces attaques ne sont pas seulement manifestées par des agressions et violences visibles sous formes de lynchages, pogroms ou autre mais qu’ils sont également liés à des comportement moins ouvertement agressifs. Sont répertoriés parmi eux, les attitudes dépréciatives pouvant prendre la forme de préjugés et stéréotypes négatifs. Phénomène qui contrairement au premier peut se voir ébranlé ou critiqué de par le « désapprobation sociale » ou la culpabilité que l’expression de telles attitudes peuvent susciter ; montrant ainsi la force de l’emprise sociale sur les comportements individuels et la part qu’elle peut avoir dans certaines situations d’exclusion lorsque des représentations sont collectivement, socialement partagées entrainant de telles conséquences.

Milgram dans son expérience datant de 1974, où il démontre la perte de responsabilités morales d’individus soumis à l’autorité prêts à faire du mal à des personnes dont ils ne savent rien sur ordre de personnes faisant office d’autorité. Cette expérience dans le cadre de l’exclusion permet de montrer comment des personnes lorsque le lien de solidarité est rompu peuvent infliger un type de traitement sociale à un autre qui n’est plus considérant comme sujet ; dès lors qu’une autorité prend la responsabilité et donne l’autorisation de nos actes qui n’auraient pas été fait dans un cadre où l’esprit de solidarité de sujet à sujet aurait pu être maintenu de par la responsabilité de nos actes.

Cela permet à l’auteur de montrer comment le phénomène de l’exclusion peut être certes une affaire de responsabilité individuelle combien l’environnement et le contexte sociale peuvent avoir un impact sur ce processus.

Cela rejoint l’idée déjà abordée par la psychopathologie sociale dont l’objet de travail se joue sur l’articulation entre l’intériorité du sujet par l’étude de la psychopathologie : le sujet psychique et l’extérieur du sujet qui est l’impact de la société sur lui : le sujet social. Ainsi c’est une science qui tente de montrer comment dans le cas de l’exclusion où l’on cherche à rendre compte des rapports entre le sujet psychique et le sujet social, il est d’abord question d’une pathologie du sujet social entrainant la mort du sujet psychique. Ceci démontre l’importance de la société qui permet au sujet psychique d’advenir, entrainant chez les sujets exclus de graves séquelles au plan narcissique avec des répercussions au niveau intrapsychique, intersubjectif et transubjectif (J.Puget).

L’auteur le démontre en abordant la « théorie de la croyance en un monde juste » de Lerner datant de 1980. Elle montre comment un individu et à plus grande échelle la société crédite la sanction émise à un individu pour ne pas la remettre en question, car si elle a été posée c’est que forcément elle était méritée car c’est ce qui ce passe dans un monde juste. Cette idée est particulièrement mise en œuvre dans les cas où des sanctions longues et fortes sont dressées et que si d’aussi lourdes peines ont été prononcées c’est qu’elles étaient méritées. Par ces jugements, les victimes de ces peines sont enclines à être considérées négativement et comme coupables et responsables de leur souffrance. C’est ainsi que l’on peut voir comment sont rendues responsables de leur sort et de leur situation d’exclus, les victimes de circonstances les dépassant car dans certaines sociétés, notamment hypermodernes il n’est pas bon d’être considéré comme une « victime ». Méprisées, dévalorisées et maltraitées, ces personnes ne peuvent que difficilement trouver du soutien chez des membres inclus dans cette société risquant eux-mêmes de se retrouver à contre-courant devant la façon de penser majoritaire qui les accable plus pour ne pas avoir à faire à une responsabilité qu’ils ont dans l’exclusion de ces individus.

Par cela l’auteur passe à sa troisième partie : Personnalité autoritaire et racisme symbolique, durant laquelle elle va démontrer comment l’éducation, le milieu socioculturel peut contribuer à forger des personnalités pouvant exclure d’autres individus de par des différences subsistant avec leur milieu d’appartenance.

Elle repère l’importance, dans le contexte social actuel du poids des rapports de pouvoir, des normes sociales et des jeux de représentation des étiquetages des personnes subissant des sorts contraires à ceux prévus par la société. Ce constat ayant été fait, dans les années 1950 le champ analytique amorce une recherche sur les préjugés et les stéréotypes jouant un rôle important dans le processus de l’exclusion.

Ce sont les chercheurs de l’Ecole de Francfort : Adorno, Frankel, Brunswick, Levinson, Sanford qui amorcent cette recherche avec la « théorie de la personnalité

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