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Allemands

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frontière entre l'imaginaire et la réalité dans lesquelles le besoin de consolation s'engouffre. Et je dirais que cette pièce se trame autour d'une phrase : on est perdu entre le vrai et le faux. Et toutes les techniques contribuent à cette hésitation. De nombreux moyens d'expression sont mis en place : théâtre, marionnettes, chants, danses, vidéos.

LE DECOR

Il est impossible de faire un croquis du décor puisque celui-ci est en perpétuelle évolution. C'est un décor riche qui utilise l'espace au maximum. Les changements sont fréquents, mais ils sont fluides, sans même que le spectateur ne s'en rende compte en fait. C'est comme si le plateau avait

plusieurs peaux, qu'il se transformait. Le décor oscille par exemple entre des draps qui renvoient à la volupté (cf image), et un agencement de boîtes variables qui permet la profondeur ou la verticalité. Le plateau apparaît comme une peau tendue qui peut engloutir ou dégorger toute sorte de corps. Ce sont des matériaux proches de ce corps manipulé : des matériaux qui se déchirent, s'étirent, utilisation de lycra, de latex, ce sont des matières qui racontent cette folie de transformation. Mais tous ces différents objets sont toujours basés sur la couleur noire qui instaure une ambiance très sombre. C'est comme si l'on se perdait dans le décor, tout bouge, tout est attractif. Un tel décor permet facilement au spectateur de pénétrer dans l'irréel.

Pour la première scène, le plateau est parsemé de clones, la scénographie consiste alors au mouvement de ces clones ; les corps sont en lévitation, glissants, en mouvement permanent ou en immobilité trop longue. Puis le plateau évolue pour laisser place à un monde d'instabilité, de déséquilibre, avec des hauteurs différentes, des pans obliques, d'autres verticaux ; on pourrait penser à une atmosphère cubiste. Cet espace n'offre aucun repos aux yeux. Ces différents volumes permettent des effets de trompe l'oeil, des effets de surprise.

Le décor est donc dynamique. L'espace de jeu est original.

LES COSTUMES

Les costumes jouent eux aussi sur l'originalité. Encore une fois on peut se perdre, hésiter ; sont-ils nus, ou habillés?

Le personnage principal K est en sous-vêtement ; il porte seulement un slip blanc. Pourquoi est-il en sous-vêtement? Ceci pourrait représenter la stérilité, la neutralité.

La comédienne porte une mini-robe en velours noir assez près du corps. Ce choix doit être dû à sa scène avec les 4jambes, pour valoriser celles-ci et contraster entre le noir de sa robe et le blanc de sa peau (insisté notamment avec la lumière froide).

Le danseur noir est au début torse nu, tel un bébé qui n'est pas vraiment habillé, puis à la fin, il porte un manteau couvert d'yeux. Ce manteau renvoie sûrement à la scène dans laquelle des ballons sont gonflés en forme d'oeil. Ceci est le symbole de l'omniprésence : on voit tout et la science va pouvoir dénouer tous les problèmes en observant le comportement humain, et notamment le mécontentement humain.

Puis la mannequin porte une jupe écossaise. A mes yeux, elle représente une vraie poupée, on est quasiment dans le monde de la rêverie (on fait ce que l'on veut de cette poupée, elle se multiplie en plusieurs exemplaires-avec les clones-, on la tord dans tous les sens,...)

Tous ces costumes dévoilent sans complexe le corps, ils le mettent en valeur. En effet, de la même façon, les personnages secondaires portent essentiellement des collants ou des justaucorps couleur chaire tels une deuxième peau (comme les mères porteuses). Ceci, en plus d'être un effet de style est peut être aussi pour que les comédiens et les danseurs puissent bouger à leur aise.

On pourrait penser qu'il n'y a aucune recherche dans le choix des costumes, mais je pense plutôt qu'ils ont pertinemment été choisi comme tels. Les costumes ne devaient pas prendre une place trop importante au sein du spectacle, c'est pourquoi ils sont aussi simples. On est dans l'époque de la modernité, aucun détail n'est nécessaire, on va à l'essentiel, c'est-à-dire le corps.

LES SONS ET LA MUSIQUE

Le spectacle accorde une grande importance aux techniques sonores. Plusieurs moyens sont mis en place : voix transformée, voix off, voix enregistrée, play-back,... Il s'agit encore de perdre le spectateur entre le vrai et le faux, de l'inciter à croire au vrai pour s'apercevoir que c'est en réalité faux. Lorsque le chanteur émet des bruits, on ne sait pas si c'est lui qui émet ces bruits en direct, ou si cette bande-son a été au préalable enregistrée. Evidemment, la musique est en accord totale avec le spectacle, elle lui donne du rythme, de la vie.

Tout au long, c'est une musique assez oppressante, c'est une musique froide, qui « fait froid

dans le dos ». Prenons par exemple le tout début de la pièce : le danseur noir imite un bébé qui pleure, qui geins, c'est presque dérangeant. En fait, il n'y aurait aucun intérêt à une musique sur scène, puisque là il s'agit de déshumaniser la musique, on est dans le domaine du bruitage. Même si cette « musique » n'est pas habituelle, elle dégage une certaine émotion. Parfois de la peur, comme une envie de se boucher les oreilles face à ces cris perçants qui représentent les cris de la société face à cette humanité qui se transforme.

LES LUMIERES

La lumière n'a pas un simple rôle d'éclairage, elle permet de créer une atmosphère, elle fait entièrement partie de la mise en scène du spectacle. On observe essentiellement la présence de deux latéraux sur pied en symétrie (cf image de droite). Puis au cours de la pièce, ce sont essentiellement les objets qui éclairent le plateau. Durant la première scène, c'est l'écran d'ordinateur qui permet de voir. Après, par exemple, c'est au tour de la lumière du réfrigérateur qui permet de voir (cf image de gauche). Les lumière venaient principalement du plateau ou des coulisses. Le plateau n'était jamais éclairé en entier, on éclaire que certaines zones pour créer des découpes, des angles. Par exemple, à un moment, seule la femme qui dansait à la verticale sur la gauche du plateau tenue avec une corde, était éclairée. La lumière froide magnifie également les noirs et permet un jeu illusionniste. Elle donnait aux matériaux parfois un aspect attirant, d'autres fois un aspect repoussant. On est toujours dans une lumière fragmentée qui rend possible les effets de surprise et les trompe l'oeil.

LE JEU D'UN COMEDIEN

J'ai choisi d'analyser le jeu de Mike Hayford, le danseur/chanteur noir. Il n'a pas un rôle principal dans cette pièce, mais sa façon d'être présent est absolument remarquable à mes yeux. Tout d'abord, il

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