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Candide 6

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osophes, faut-il vous avoir vu pendre sans que je sache pourquoi ! Ô mon cher anabaptiste ! le meilleur des hommes, faut-il que vous ayez été noyé dans le port ! Ô Mlle Cunégonde ! la perle des filles, faut-il qu'on vous ait fendu le ventre ! "

Il s'en retournait se soutenant à peine, prêché, fessé, absous et béni, lorsqu'une vieille l'aborda et lui dit : " Mon fils, prenez courage, suivez-moi. "

Introduction :

Voltaire, ou François Marie Arouet est un auteur et philosophe Français du 18ème siècle, il fait parti du mouvement des Lumières. Il esquisse la figure de l’intellectuel engagé au service de la vérité, de la justice et de la liberté de penser. De son imposante œuvre littéraire, on lit aujourd’hui essentiellement ses écrits « philosophiques » en prose : contes, romans, lettres philosophique et dictionnaire philosophique. Candide fait parti de ces contes philosophiques. Ecrit en 1759 sous le pseudonyme du Docteur Ralph, Candide ou l’optimisme est une œuvre engagée. En effet, dans celle-ci, Voltaire dénonce la philosophie optimiste de Leibnitz ainsi que les valeurs propres aux lumières : la défense des opprimés et de la bourgeoisie. .

Lorsqu'on arrive au chapitre 6 du conte, Candide à déjà été confronté à un certain nombre de situations douloureuses comme l'enrôlement, la guerre, la cruauté humaine, les retrouvailles avec un Pangloss défiguré, la tempête, le tremblement de terre de Lisbonne. On le retrouve ici aux prises avec l'inquisition. Le chapitre raconte avec une tonalité ironique une cérémonie, un autodafé dont Candide et Pangloss sont les involontaires victimes. Nous comprenons vite les objectifs de Voltaire qui sont la lutte contre l'intolérance, la dénonciation de la superstition et la dénonciation de l'optimisme.

Un autodafé est une cérémonie ou l'on brûlait les hérétiques (qui ne sont pas dans l'orthodoxie hérétique). L'inquisition est un tribunal religieux ou l'on proclamait les autodafés.

On pourra analyser successivement l’ironie du ton puis les cibles de la dénonciation.

I / L’ironie du ton

Tout ce qui touche à la décision d'organisation de la cérémonie est présentée de manière apparemment élogieuse, avec une instance particulièrement admirative sur ce qui précisément ne mérite aucune admiration. On peut ainsi remarquer l'insistance sur la sagesse et le savoir ("les sages", "moyen plus efficace", "université de Coïmbre", "il était décidé", "secret infaillible").

Elle se révèle sur plusieurs plans différents. C'est d'abord la logique, par les mots uniquement, de l'articulation qui réunit les paragraphes 1 et 2. Elle apparaît aussi toujours de manière contestable dans les chefs d'accusation qui sont donnés à propos des condamnés. Les quatre raisons données ne sont pas acceptables mais s'intègrent dans un système de relation de cause à effets : après avoir épousé sa commère, avoir arraché le lard d'un poulet, avoir parlé et avoir écouté, sont présentés comme des raisons suffisantes pour condamner à mort les 5 victimes.

Le sérieux de leur raisonnement montre la cruauté des responsable et leur bêtise.

Comme dans le chapitre consacré à la guerre, Voltaire utilise ici un procédé de décalage ironique propre à attirer l'attention du lecteur. L'autodafé qui est une exécution est présenté sur le mode du spectacle. On peut relever l'utilisation d'un champs lexical d'esthétique : "bel autodafé", "spectacle", "grande cérémonie", "belle musique", "cadence". Il faut aussi remarquer tout ce qui relève du soucis de l'esthétique, dans la description qui est faite de l'apparence vestimentaire du condamné. Les précisions concernant les mitres (qui servent à orner), puis les san-benito insistent avec beaucoup de complaisance sur des détails présentés comme importants sur le plan visuel alors que leur signification est autre. Cette façon de procéder relève du processus de détournement : il consiste à valoriser ce qui est en réalité horrible en attirant l'attention sur ce qui n'est pas l'essentiel mais l'essentiel est également donné ("furent brûlés, fut pendus").

Voltaire utilise une litote pour qualifier les prisons de l’inquisition « « des appartements d’une extrême fraicheur où l’on n’est jamais incommoder du soleil.

Enfin, l'ironie passe par la rupture des lignes. En effet, sur un ton très détaché, et comme en passant, avec beaucoup de désinvolture, Voltaire rappelle que tout le cérémonial n'a servi à rien ("le même jour, la terre trembla de nouveau".

L'ironie Voltairienne correspond tout à fait à la définition qui la présente comme l'affirmation du contraire de ce que l'on veut faire entendre. Il est donc utile de se demander ce que Voltaire veut faire ici comprendre.

II/ Les cibles de la dénonciation

Le chapitre 6 est d’abord le rappel d’une réalité historique, celle du désastre de Lisbonne survenu le 1° Novembre 1755. 
Comme Candide le décrit, ce tremblement de terre est un des plus dévastateurs de l'histoire européenne et le plus meurtrier avec près de 60 000 victimes.

Dès le début du passage, Voltaire s'en prend aux croyances irraisonnées et irrationnelles qui établissent des liens entre des éléments qui n'ont rien à voir entre eux : la superstition. Ainsi, le rapprochement entre le tremblement de terre, les sages, l'université, et la décision de condamner les gens au bûcher souligne un raisonnement faussement scientifique qui relève en réalité de la croyance magique. Il dénonce par là l'amalgame entre science et croyance : « secret infaillible pour empêcher la Terre de trembler ».

Dans le même ordre d'idée, on peut citer le rapprochement entre les termes "spectacles", "brûler à petit feu", "secret infaillible" et "tremblé". Il n'y a rien de logique et la démarche mise en relief relève de l'application de superstition. La critique menée ici s'inscrit tout à fait dans le combat philosophique

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