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Durkheim Et L'Analyse Des Sociétés Modernes

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ie classique du XIXème, il s’interroge sur les conséquences de l’individualisme sur le lien social.

Comment concilier l’autonomie individuelle avec l’existence d’un ordre social collectif ?

1. Une formation et un parcours universitaire classiques

Durkheim est né en 1858 à Epinal dans les Vosges, il vient d’une famille où ils étaient rabbin de père en fils. Il se détourne assez vite de cette vocation, fait des études brillantes à normale sup où il obtient en 1881 l’agrégation de philosophie (itinéraire classique de la IIème République). De 1881 à 1884 il enseigne au lycée (5% d’une classe d’âge). Il est envoyé par le ministère de l’instruction publique en Allemagne pour étudier qu’il jouera par la suite car organisation plus forte de la sociologie à l’université qu’il voudra transposer en France. Il enseigne à l’université de Bordeaux 1887-1902. Puis nommé à la Sorbonne sur la chair de science de l’éducation, poste qu’il occupe jusqu’à sa mort en 1917.

Il fait une œuvre collective, il regroupe autour de lui des disciples (40 personnes), surtout des normaliens philosophes, et crée une véritable école sociologique en France. Il parvient à ancrer la sociologie en France à l’université. Il crée en 1898 une revue, L’année sociologique, où publieront Marcel Mauss, François Simiand. Il aura de l’influence sur de nombreux juristes comme Léon Duguit, d’autres sociologues comme Maurice Halbwachs et des historiens comme Marc Bloch, Lucien Febvre.

2. Durkheim dans son époque

Il va être aux prises avec les problèmes de son temps. Il a été très marqué par la guerre de 1870 et la perte de l’Alsace-Lorraine, il peut être décrit comme un patriote républicain, il est fortement attaché à la France et à la IIIème Rép. Il y voit un système politique qui permet de donner une place aux différentes religions, il croit aussi beaucoup en l’école républicaine comme instrument de promotion sociale. Par ailleurs, sans exprimer de convictions politiques claires, il s’intéresse au courant socialiste (il est assez proche de Jaurès). Il est très attaché à l’idée que les classes populaires tiennent une place dans la nouvelle république.

Il est très attaché à la question sociale : quel type de régime politique permettra de résoudre la question sociale (ex. intégration ouvriers ds société) ?

Deux solutions :

* renverser l’ordre social existant et reconstruire une société sur de nouvelles bases (1890 : CGT, anarcho-syndicalisme)

* crainte de la bourgeoisie et paysans de la classe ouvrière

* construction d’une république qui donne une place aux ouvriers (courant opportuniste => réformes sociales par l’éducation en particulier pour faire des citoyens éclairés/ par l’amélioration des conditions de vie des ouvriers => hygiénisme social, avec Gambetta, Ferry, Clémenceau)

Durkheim se rapproche plutôt de ce dernier courant politique, c’est un réformateur. Il consacrera par exemple un ouvrage important sur la question de l’école, L’évolution pédagogique en France.

II. La sociologie comme « science morale »

1. Qu’est-ce qu’un fait moral ?

Le terme de morale revient souvent sous la plume de Durkheim. Il l’emprunte dans un sens particulier qui est celui de l’époque. Pour lui la morale c’est « l’ensemble des règles qui président aux relations entre des hommes formant une société ». Selon lui, « Aucune société ne peut vivre sans morale ». Pour lui, toute morale suppose une sanction, « nous pouvons dire que tout fait moral consiste dans une règle de conduite sanctionnée », c’est donc l’existence d’une sanction qui fait le caractère moral d’un fait un acte.

Il oppose la notion de morale comme ensemble de règles à deux autres notion : l’une issue du droit, la loi, et l’autre issue de l’économie, la notion d’intérêt.

Lorsqu’il étudie les phénomènes moraux, il écarte d’emblée deux idées :

* L’idée que la morale pourrait provenir du droit. On ne peut pas imposer à une société la morale par la loi, la loi est une manière d’exprimer certaines règles existant dans la vie en société. Mais la morale va au-delà de la loi qui ne peut contenir toutes les règles morales d’une société. Il y a en effet des comportements moraux qui ne sont pas sanctionnés juridiquement.

* L’idée que la vie en société pourrait se construire à partir d’individus poursuivant chacun leur intérêt personnel (comportement égoïste, pas d’altruisme). Cette vision de la société est celle des économistes (A. Smith), mais aussi du courant philosophique de l’utilitarisme (maximisation de l’utilité individuelle, John Stuart Mill, Jeremy Bentham). Durkheim considère que l’utilitarisme ne suffit pas pour construire une société car la morale va au-delà de l’intérêt personnel, les individus partagent un ensemble de valeurs.

Ex. Pq les individus ne commettent pas de crime ? Plusieurs perspectives :

* Parce que la loi l’interdit

* Parce que ça ne maximise par leur utilité (peine de prison supérieur à gain possible)

* Parce qu’on adhère à une morale commune de la vie en société et que le crime est contraire à « la conscience collectives », aux règles de vie en société imprimées en nous par notre éducation

Etat {loi} (droit, science po)

Etat {loi} (droit, science po)

Marché {intérêt} (économie)

Société {morale} (sociologie)

Société {morale} (sociologie)

2. Fait moral et lien social

Au début de son ouvrage De la division du travail social, il pose la question : « Comment se fait-il que tout en devenant plus autonome, l’individu dépende plus étroitement de la société ? »

D’un côté avec la montée de l’individualisme, les individus s’autonomisent et revendiquent leur individualité. Ils risquent donc de perdre de vue des intérêts supérieurs, des obligations qu‘ils ont vi à vis des autres et de devenir plus égoïstes. Et d’un autre coté parce qu’ils sont plus individualisés, ils sont plus dépendants des autres, de la société dans son ensemble.

La difficulté des sociétés moderne est donc de concilier cette différenciation plus grande des individus avec des règles de vie en société. Pour Durkheim cela est possible cra les individus sont interdépendants.

La société moderne a plus de mal à exercer un contrôle sur chaque individu mais en mm temps, chaque individu va être de plus en plus contraint par des règles liées à la position spécifique qu’il occupe dans la société.

* La différenciation plus grande des individus ne provoque pas leur isolement

III. Deux types de sociétés : solidarité mécanique et solidarité organique

Comment peut-on observer les règles morales qui caractérisent une société ?

La sociologie s’appuie d’abord sur le droit pour y avoir accès, c’est un bon indice des règles morales.

1. Droit répressif et droit restitutif

Pour caractériser les différentes solidarités, il utilise deux types de droit :

* Le droit répressif caractérise les sociétés à solidarité mécanique :

Dans le droit répressif la sanction vient avant tout punir une atteinte qui a été portée à la conscience collective. Or, dans les sociétés à solidarité mécanique, cette conscience collective est particulièrement développée puisque tous les individus partagent les mêmes valeurs. La peine apparaît comme une réaction passionnelle de la société dans son ensemble à l’encontre d’un individu qui a enfreint les valeurs communes de la société. L’individu est perçu comme menaçant pour l’ensemble de l’ordre social. Type de solidarité fondée sur l’homogénéité des consciences.

Ex. Les sociétés primitives : partage des mêmes croyances, peine de mort particulièrement développée.

* Le droit restitutif caractérise les sociétés à solidarité organique :

Dans le droit restitutif, la sanction n’a pas de caractère expiatoire ou passionnel, elle vise avant tout à réparer les dommages, à remettre les choses en l’état, à réparer le dommage causé. Proportionnalité de la sanction et de l’acte. La réaction est moins forte parce que l’atteinte a été portée à la conscience à une partie de la société et non à la conscience collective.

Ex. règles selon la profession, on ne peut enfreindre que les règles d’un groupe particulier

Durkheim,

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