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Etat Marche Concurrence

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, ce qui suppose notamment l’absence de monopole).

Par ailleurs, les développements de la micro-économie, suggérèrent un accroissement du rôle de l’État. Ainsi, avant la Première Guerre mondiale, les économistes de l’Ecole du bien-être, comme Alfred Marshall (1842-1924) et Cecil Pigou (1877-1959), ont considéré que l’État devait intervenir, par le biais de taxes, de subventions ou de réglementations, en présence d’effets ("externalités") négatifs comme la pollution, ou positifs comme la recherche. Mais aussi, que l’État devait financer par l’impôt certains biens ou services, comme les "biens publics" tels que l’éclairage des rues, qui ne pourraient être spontanément produits par le marché.

En second lieu, l’expérience de la crise de 1929, a donné un écho particulier aux analyses de John Maynard Keynes (1883-1946). D’après lui, les mécanismes d’auto-ajustement du marché ne conduisent pas forcément à une allocation optimale des ressources. Ainsi, dans des économies caractérisées par la rigidité des prix et par l’incertitude, le seul fonctionnement des marchés peut, sous l’effet des anticipations pessimistes des consommateurs et des entreprises, conduire durablement à un chômage élevé. Il incombe alors à l’État de soutenir la croissance, stimuler l’économie afin de parvenir au plein-emploi, notamment par des politiques conjoncturelles de relance de la demande et en engageant des dépenses publiques supplémentaires.

Après la Seconde Guerre mondiale, l’État s’est transformé à partir des ordonnances d’octobre 1945 fondant la Sécurité sociale en France en un "État-Providence" protégeant contre les grands "risques" de la vie (chômage, maladie, vieillesse) et redistribuant les revenus au profit des familles et des plus pauvres. L’État avait cependant répondu, dès la fin du XIXe siècle, à une aspiration au progrès social, en intervenant, en tant qu’"instituteur du social" (P. Rosanvallon), dans les rapports sociaux (cf. la loi de 1889 sur les accidents du travail).

L’État s’est également vu reconnaître en France à partir de 1945, compte-tenu des coûts d’acquisition de l’information pour les entreprises, et de la réticence des banques comme des entreprises à engager des investissements à long terme, un rôle de planification et de "grand ordonnateur de la croissance" (P. Rosanvallon).

L’État est donc ainsi devenu un producteur, au travers notamment des entreprises publiques, l’employeur de plus d’un quart des salariés et un consommateur important, via les marchés publics, dans le cadre de missions que Richard Musgrave a rassemblé en 1959 en trois grandes "fonctions" : allocation des ressources, stabilisation de l’économie et redistribution.

À partir des années 1970, l’État-providence entre en crise et le rôle économique de l’État connaît une triple inflexion :

• en premier lieu, la légitimité de l’action de l’État a été remise en cause, notamment par les économistes de l’École des choix publics, qui ont montré que l’action publique répondait parfois davantage aux intérêts électoraux ou personnels des décideurs publics (responsables politiques, fonctionnaires) qu’à l’intérêt général ;

• en second lieu, l’efficacité de l’action de l’État a été contestée tant à l’échelle macroéconomique (ralentissement de la croissance à partir de 1973, puis difficultés de la Sécurité sociale), qu’à l’échelle microéconomique (gestion des entreprises publiques et de ses ressources humaines) ;

• enfin, la "mondialisation", la construction européenne et les impératifs de modernisation de l’économie ont conduit l’État à renoncer à certains de ses instruments, comme le contrôle des changes, le blocage des prix ou l’encadrement du crédit, tandis que d’autres étaient confiés à des institutions supranationales (l’Union européenne, la Banque centrale européenne, l’organisation mondiale du commerce) ou à des autorités administratives indépendantes.

En dépit de ces multiples remises en cause, les attentes à l’égard de l’État n’ont pas diminué.

Les citoyens-consommateurs demandent ainsi de plus en plus à l’État de la "rassurance", c’est-à-dire de les rassurer et, le cas échéant, de les assurer contre des risques qui étaient autrefois largement perçus comme

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