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Facteurs Géopolitiques Pétrole

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a la même année. La nationalisation de l'ARAMCO, loin de provoquer la chute de ses actions à la Bourse de New York, les fit monter. En effet, les bénéfices pétroliers des pétromonarchies furent, pour une grande part, placés dans les banques occidentales.

Cependant, pour suivre les rapides progrès des techniques de prospection et d'extraction pétrolières, les pays exportateurs de pétrole avaient besoin des grandes compagnies et celles-ci facturaient leurs prestations à des prix très élevés. Arrivèrent alors sur le marché des nouveaux venus, les « indépendants », italiens, japonais, mais surtout des firmes originaires du Texas. Ces « indépendants » acceptèrent des contrats de plus en plus draconiens, avec des marges bénéficiaires de plus en plus restreintes. En 1979, la révolution islamiste en Iran, dont on craignait des contrecoups sur l'ensemble du Moyen-Orient, provoqua un second « choc pétrolier », dont les conséquences sur les prix du pétrole furent tout aussi fortes que lors du premier choc de 1973. Une crise aiguë éclata entre Washington et Téhéran. Mais lorsque l'on prit conscience que le mouvement khomeyniste, parce qu'il était chiite et iranien, ne se propageait pas dans les pays arabes sunnites - d'autant que Saddam Hussein lui faisait efficacement barrage (la guerre étant déclarée entre les deux pays depuis 1980) - les prix du pétrole diminuèrent rapidement. Ils s'effondrèrent même en 1986, malgré les difficultés de l'Iran à exporter son pétrole par le golfe Persique, en raison des raids de l'aviation irakienne. Ce fut le « contre-choc pétrolier ». L'excès de l'offre de pétrole par rapport à la demande était dû au fait que de nouveaux producteurs étaient apparus sur le marché. La production de pétrole offshore (notamment celui de la mer du Nord) avait doublé entre les années 1970 et la fin des années 1980, alors que la part de l'OPEP passait de 80 % à 50 % des exportationsmondiales, au détriment surtout des pays arabes. Les revenus de l'Arabie Saoudite en 1984 -1986 diminuèrent dangereusement et, en 1990, l'invasion du Koweït par l'Irak ne provoqua qu'une brève remontée des cours, malgré la quasi-disparition des productions de ces deux États. L'Arabie Saoudite ouvrit alors davantage les robinets de ses puits afin d'éviter une nouvelle montée brutale des cours, suivie par une longue période de très bas prix. Après 1991, les puits du Koweït qui avaient été incendiés par les Irakiens furent assez rapidement remis en production. Mais, à la demande des États-Unis, les exportations de l'Irak restèrent soumises à l'embargo des Nations unies, pour empêcher Saddam Hussein de reconstituer son potentiel militaire.

Malgré la chute des exportations irakiennes (très partiellement compensées par le programme de l'ONU « Pétrole contre nourriture » et par la contrebande), il n'y a pas eu pénurie de pétrole sur le marché et les cours sont restés modérés, de l'ordre de 20-30 dollars le baril jusqu'en 2004, y compris après les attentats du 11 septembre 2001. Nouveaux acteurs, nouveaux enjeux La politique de l'OPEP, et surtout de l'Arabie Saoudite, consiste désormais à gérer l'avenir à long terme afin d'éviter que les pays importateurs ne mettent au point trop de techniques pour économiser le pétrole - en l'utilisant avec davantage d'efficacité (ce que les spécialistes appellent « l'intensité énergétique ») - et pour exploiter de nouveaux types de gisements. C'est notamment le cas de nouveaux gisements sous-marins, qui apparaissent aujourd'hui comme recelant des quantités considérables d'hydrocarbures. Malgré les prouesses techniques, l'exploitation de ces gisements revient cher et ce, d'autant plus qu'ils sont profonds; elle devient cependant rentable et politiquement plus sûre si les cours du pétrole sont de plus en plus élevés. On pourrait donc dire que, depuis les années 1980 jusqu'en 2004, l'évolution à long terme sur le marché pétrolier a dépendu davantage qu'autrefois des facteurs techniques et financiers et a dépendu moins des conséquences des conflits géopolitiques. Cependant, en 1991, un changement géopolitique d'envergure mondiale s'est produit : la dislocation de l'Union soviétique et la fin du régime communiste. Les grandes compagnies pétrolières n'ont pas tardé alors à se souvenir que la Russie, avant la Première Guerre mondiale et la révolution bolchevik, avait été grande exportatrice d'hydrocarbures, grâce au gisement de Bakou. Après la Seconde Guerre mondiale, ce gisement semblait presque épuisé et les Soviétiques avaient développé ce qu'ils appelèrent le « second Bakou » dans la vallée de la Volga et en Sibérie occidentale. L'effondrement du système soviétique fut immédiatement suivi par l'apparition d'hommes d'affaires d'un type nouveau (pour beaucoup ex-membres du Parti communiste) qui, mettant la main sur les industries et les ressources du pays, s'empressèrent de nouer des contacts avec de grandes firmes étrangères et - pour ce qui est du pétrole - avec les grandes compagnies anglaises et américaines. Celles-ci se rendirent compte de la vétusté des techniques laissées par l'URSS en matière de prospection et de production pétrolières, mais aussi de l'existence de nombreux gisements fort intéressants en Sibérie et autour de la mer Caspienne, dans les nouveaux États de l'Asie centrale. Les compagnies occidentales, usant de techniques nouvelles ignorées par les Soviétiques, prirent également conscience de l'importance des réserves qui existaient encore en Azerbaïdjan, près de Bakou, dans des gisements soi-disant épuisés. Les gouvernements de ces nouveaux États (ex-soviétiques, mais qui avaient gardé les mêmes dirigeants) s'empressèrent de passer des accords avec les compagnies pétrolières anglaises et américaines, d'autant plus que le gouvernement russe, en situation financière très difficile et dans l'espoir de revenus rapides, incitait les nouveaux hommes d'affaires à s'associer à celles-ci pour créer des entreprises privées. Par ailleurs, la faillite financière de la Russie en 1998 fut évitée de justesse grâce aux prêts occidentaux gagés sur ses ressources en hydrocarbures. Les perspectives d'un très rapide essor des exportations de pétrole en provenance de Russie et des ex-républiques soviétiques s'amplifièrent après les attentats du 11 septembre 2001 et la tension qui s'ensuivit entre l'opinion américaine et l'Arabie Saoudite, d'où provenaient les terroristes kamikazes. En revanche, le président russe Vladimir Poutine avait assuré immédiatement de son soutien le président des États-Unis dans sa lutte contre les terroristes islamistes. Si la dynastie saoudienne 8se préparait à se rallier aux islamistes ou si ces derniers la renversaient et prenaient le pouvoir, il fallait d'urgence trouver à remplacer l'Arabie Saoudite, non pas que son pétrole soit indispensable aux États-Unis (car ils n'en importent pas tellement), mais les compagnies américaines, elles, en ont besoin pour le vendre, toujours avec grand profit, en Europe et au Japon. La Russie et les pays de la Caspienne apparurent alors comme la solution de remplacement temporaire. Certes, leurs réserves étaient jugées très inférieures à celles d'Arabie Saoudite, mais le pétrole russe pouvait peut-être permettre de boycotter celle-ci pendant plusieurs années, le temps que les islamistes en soient chassés. En 2004, la Russie produisit 9,5 millions de tonnes de pétrole, soit un petit peu plus que l'Arabie, et l'on a envisagé de construire un pipe-line depuis la Sibérie occidentale jusqu'à Mourmansk, sur l'océan glacial Arctique ou, plus exactement, sur la mer Blanche, qui, grâce au Gulf Stream, n'est guère prise par les glaces durant l'hiver. Pour les tankers, le trajet entre Mourmansk et le nord-est des États-Unis est bien plus court que depuis le golfe Persique.

Un autre pipe-line a été rapidement mis en chantier et achevé par les compagnies occidentales entre Bakou, Tbilissi et le port turc de Ceyhan sur la Méditerranée, pour exporter le pétrole d'Azerbaïdjan et du Kazakhstan sans avoir à passer par la mer Noire et Istanbul. Ce pipe-line à travers la Géorgie et la Turquie a beaucoup mécontenté les Russes, qui voulaient que le pétrole de la Caspienne continue de passer par la Russie, en l'occurrence au nord du Caucase, puis par la mer Noire, ce qui maintenait des liens géopolitiques avec le Kazakhstan et l'Azerbaïdjan. Le mécontentement des Russes s'est accru d'autant plus que l'inauguration du pipe-line en question a été précédée, en novembre 2003, par une révolution à Tbilissi, qui a porté au pouvoir en Géorgie un gouvernement ouvertement soutenu par les Américains. Mais d'autres raisons contribuent à atténuer pour le moment (2006) les perspectives d'un très fort développement des exportations de pétrole russe, et ces raisons sont propres à la Russie. Les compagnies pétrolières qui, du fait de la privatisation des biens de l'État, ont été créées après 1991 avec la bénédiction du Kremlin par des hommes d'affaires particulièrement habiles, ont eu tôt

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