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L'Orient

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issement de l’Occident ?

Dans un premier mouvement nous étudierons l’aventure orientale vécue par les occidentaux. Ensuite, dans un deuxième mouvement nous montrerons que la déception liée à cette aventure animera le sentiment d’une éventuelle suprématie occidentale. Enfin, nous verrons que cet ethnocentrisme nous pousse à nous demander si il faut opposer philosophie occidentale et sagesse orientale ?

I-La conquête de l’Orient :

A) Le mystère de l’Orient : échappatoire des philosophes :

L’Orient a toujours été pour l’Occident une source de mystère et d’inspiration. Si il fascinait à ce point c’est sans doute par ce paradoxe de la conscience d’une proximité géographique mais d’un éloignement culturel quasi infranchissable. L’Orient est méconnu ce qui fait que tout y est possible. Entre 1704 et 1717, la traduction des Milles et une Nuits d’Antoine Galland n’offre aucun but moral ou philosophique, contant uniquement pour le plaisir de conter. Dès lors l’Orient apparait comme un lieu d’exotisme flamboyant. Un besoin de renouvellement du merveilleux, du fantastique et de l’imaginaire s’impose alors chez les occidentaux. La seconde traduction de Mardrus va exercer une influence profonde sur le mouvement de la pensée. Les penseurs et inventeurs empruntent à l’Orient ses charmes et séductions : émergent alors de nouvelles perspectives dans le domaine littéraire mais aussi socio-culturel : décor intérieur, musique, apparence vestimentaire, traditions alimentaires. L’Orient désigne alors tout les pays qui ne sont pas sous l’influence européenne et qui sont donc différents.

En 1829 Victor Hugo publie Les Orientales, recueil de poèmes marquant l’engouement de l’époque pour la Grèce. La préface revendique les privilèges de la liberté dans l’Art et joue de la provocation en qualifiant l’ouvrage de «livre inutile de pure poésie» : L’Orient apparait comme un prétexte aux jeux de l’imaginaire, à la diversité rythmique et manifeste la rupture avec les formes classiques. Cette curiosité mêlée d’ignorance due au manque de sources a su nourrir l’imaginaire européen

B)Le mal du siècle suggère la curiosité :

Présenter le meilleur en Orient c’est un peu faire le constat que la réalité n’est pas si bien que cela. Par la mise en évidence des absurdités de leur civilisation, et en réponse au mal du siècle, les écrivains des Lumières laissaient poindre le besoin de réforme. Les principes énoncés dans Les lettres persanes de Montesquieu ont servi de fermant à la révolution française. L’Orient par son ambiguité, par le mélange de proximité et de distance constitue pour ces écrivains à la fois une arme puisque les personnages sont des instruments de critique et une protection parce que l’on parle d’un pays lointain. Durant toute la période des «Lumières» le recours à l’Orient servait toujours à rabaisser les prétentions du Christianisme. La connaissance de l’autre apparait comme nécessaire à la connaissance de soi et l’Orient parce que différent, permet de fixer les limites de l’Occident en tant que civilisation. Ainsi, les auteurs du XVIII ème se servent de l’Orient philosophique pour «plaire et toucher» comme le dit Racine dans sa préface de Phèdre. L’Orient est un banc d’essai pour les philosophes il permet l’analyse de l’homme, l’attaque de la réalité. A partir de l’expédition Napoléonienne, il convient d’organiser des projets pour atténuer l’hostilité à l’Orient. Le canal de Suez de Ferdinant de Lesseps vise en fait à détruire la distance de l’Orient et son exotisme pour en faire partie de «notre monde», mais ce sont surtout les oeuvres littéraires qui visent à ce rapprochement : «L’itinéraire» de Chateaubriand , «Salammbô» de Flaubert, «Le voyage en Orient» de Lamartine. Pour ces génies littéraires l’Orient apparait comme le territoire où ils projettent leur intériorité. Il permet une certaine évasion qui finira par présenter certaines limites.

C)La quête de l’Orient aboutit à une déception : naissance de l’orientalisme

La curiosité pour l’orient baptisée orientalisme remontent à 1312 avec le Concile de Viennes qui s'intéresse à l’influence des langues arabes, grecque et hébraïque en Europe. En 1820 l’orientalisme revient pour définir un mouvement culturel qui entend redynamiser l’art européen en puisant aux sources. Mais les visions d’Orient restent souvent sujettes aux clichés : La Turquerie dans Le Bourgeois Gentilhomme est une moquerie de l'ignorance. D’autre part au yeux de nombreux visiteurs, le temps semble s’y être arrêté depuis des siècles voir même depuis des millénaires. Nerval présente «le levant» comme une «terre maternelle» , un monde naturel et primitif où la mer la montagne et le désert rappelle inévitablement le monde tel qu’il était juste après la création. L’Orient est même parfois accusé d’être arriéré et de vouloir le rester repoussant toute forme de progrès. Flaubert affirme «Voilà le vrai Orient effet mélancolique et endormant»

Très vite un des thèmes classique du romantisme est la confrontation entre l’Orient Moderne et l’imagination : une fois le monde arabo-islamique découvert, l’occidental est déçu de perdre ses rêves. Il y a ici un vrai paradoxe : alors que l’objectif des textes littéraires romantiques est d’exalter et de déchiffrer l’Orient en traduisant par des mots son étrangeté, dès lors que l’objectif est atteint et que l’on se retrouve face à l’Orient réel, le désenchantement est là. C’est ainsi que Gérard de Nerval exprime avec flamboyance : «Moi, j’ai déjà perdu, royaume à royaume, et province à province, la plus belle moitié de l’univers, et bientôt je ne vais plus savoir où réfugier mes rêves, mais c’est l’Egypte que je regrette le plus d’avoir chassée de mon imagination, pour la loger tristement dans mes souvenirs !»

Transition :

Avec cette déception de la découverte du mystère orientale c’est ainsi que de nombreux européens affirment : «Ce que nous voyons en Orient c’est le miroir de notre passé».C’est l’émergence de l’ethnocentrisme avec l’idée que l’Orient ne peut pas etre conçu sans une perspective occidentale.

II-Le voile de la suprématie occidentale :

L’Orient une aventure spirituelle et scientifique

L’homme d’Orient fut plus que tout autre homo religious. De nombreuses civilisations antiques se trouvaient dans l’universelle croyance à l’efficacité des rites. La magie qui est l’obtention directe de ce que l’homme souhaite par cultes, gestes, formule et attitude, exécutent les plus importantes opérations. Dès lors les mystère se rencontrent dans les sociétés orientales exotiques. Quelques siècles plus tard, naquirent des formes religieuses autrement puissantes que les rites : L’Orient du XVIII c’est à dire le proche Orient d’aujourd’hui devient le berceau de trois grandes religions monothéistes et Jérusalem apparait comme un triple lieu saint. L’orient génère alors le rêve puisqu’il a une dimension divine et que c’est bien là que sont les lieux décrits par la Bible. Le philosophe qui est souvent le personnage principal du conte, de la nouvelle, ou de la pièce est transcendé par les lieux saints tout comme Nathan qui devient prophète dans Nathan et le Sage de Lessing. Ce sont les orientaux qui fournissent sont point de départ à l’intelligence moderne : Aux premiers siècles de l’hégire (VII ème et VIIIème siècle), les intellectuels orientaux traduisent compilent et commentent les écrits des antiques, grecs surtout. Les oeuvres d’Avéroès et d’Avicenne couvrent toute l’étendue du savoir de l’époque : logique et poésie, physique et médecine, mathématique et musique, morale et économie mais aussi métaphysique. Le dessein personnel du philosophe Avicenne trouve son achèvement dans la Philosophie orientale mais cette oeuvre disparait en 1034 (il n’en reste que quelques fragments). Mais très vite cette aventure scientifique est limitée en raison du pouvoir politique et religieux en Orient.

B) Limitée par la théocratie puis le despotisme

Dès l’antiquité, en Orient roi et dieu apparaissent comme deux aspects de la même nécessité, l’autorité de fait est de droit : c’est l’émergence de la théocratie autrement dit d’une société dans laquelle le gouvernement est exercée par une autorité religieuse. Mais la théocratie finit par s’épuiser en raison de la perfection même du régime. L’autorité unique que l’on ne conteste pas s’enlise dans un excès d’obéissance.

Pour illustrer la différence entre les civilisations orientales et occidentales, Auguste Comte donne l’exemple frappant de trois découvertes : la Boussole, les armes à feu et l’imprimerie. Inventées en Orient, elles n’y produisent pas l’essor industriel qui suivra leur redécouverte en Europe,. En effet riche de grands érudits et chercheurs l’Orient ne systématise pas ses idées, voilà l’exploitation que donne Comte dans son retard en matière scientifique.

L’Orient apparait d’emblée comme l’objet de toutes les perplexités. Il est à travers l’étude de la Bible, puis des langues sémitiques mais aussi la science le lieu où s’opère

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