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La Dyspraxie

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normale et même bien souvent supérieure à la moyenne vers un échec scolaire. Une coopération étroite entre l’équipe pédagogique, les intervenants médicaux et paramédicaux (ergothérapeute, psychomotricien…) et les parents est indispensable à la mise en œuvre de moyens de compensation au sein de l’école (remplacement de l’écriture manuscrite par la frappe au clavier d’ordinateur, par exemple).

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Malaise dans la culture des surdoués

Éditorial du volume La culture des surdoués (Érès, 2006)

Auteurs : Marika Bergès-Bounes, Sandrine Jean-Calmettes 18/10/2006

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"Hyperactif ? Hyperdoué ?", telle est la formulation de la récente demande d'une famille pour son enfant. Comme on l'entend tout de suite, il y a du "plus" chez cet enfant et c'est justement cet excès qui provoquerait la consultation, qui ferait symptôme. Mais, dans cette demande d'évaluation laconique et ramassée, où est le sujet ? Où est l'enfant qui se résumerait à l'un de ces deux adjectifs ?

Les réflexions et travaux que Jean Bergès, nous-mêmes et l'équipe de l'Unité de Psychopathologie de l'Enfant et de l'Adolescent à l'hôpital Sainte-Anne, avons menés depuis plusieurs années, sont partis de cet étonnement initial qui a pris à revers une équipe habituée à s'occuper des insuffisances de l'enfant. C'est le trop qui questionne, et de plus en plus dans les consultations ce trop est supposé amener des difficultés : comme s'il fallait payer tout excès ?

D'ailleurs, il est intéressant de noter que certains collègues préfèrent ne pas recevoir ce genre de demande, autour du surdon, car elle leur paraît inacceptable au regard de leur éthique et de l'idée qu'ils se font de leur métier.

La question du surdon - actuellement très médiatisée - a toujours existé, toujours fasciné. Mais le risque, dans notre culture consumériste, est de faire des enfants précoces une entité nosographique qui évacue précisément la question du sujet.

La définition de l'enfant surdoué est seulement psychométrique : serait précoce celui dont le Q.I. au test du WISC serait égal ou supérieur à 130 ou 140 selon les écoles, soit 2,5 % de la population générale distribuée sur la courbe de Gauss. Mais cette stricte définition est de plus en plus pervertie autour des difficultés des enfants surdoués (difficultés motrices, graphiques, scolaires, d'intégration sociale, etc...) et entraîne une situation paradoxale puisque les deux champs, celui de l'intelligence et celui des difficultés, se télescopent et se confondent, ce qui opacifie la situation. C'est ainsi que nous voyons arriver dans les consultations, des demandes où ce signifiant "surdoué" est relié, confondu, à une multitude d'explications inattendues et fantaisistes : "il s'agite, donc il est surdoué" ; "il s'ennuie, donc il est surdoué" ; "il est difficile en classe, donc il est surdoué", "il n'écoute pas la maîtresse, donc il est surdoué", "il est ailleurs, donc il est surdoué", etc... Inflation donc de ce signifiant qui devient pour les familles consultantes, "l'objet cause du désir" ou objet (a).

Les symptômes les plus divers et les plus incompréhensibles s'expliqueraient par la précocité et écoles et familles nous sommes de valider, (ou pas) cette hypothèse par le test et la mesure appropriées.

La notion de Q.I. aurait-elle changé de place ? Serait-elle passée de la position d'effet (de l'intelligence) à celle de cause (des troubles), ce qui mettrait le surdon en position de symptôme (une mère disait récemment : "j'ai un gros problème, mon fils est surdoué"... !). Comment sortir de cette logique de causalité qui nous demande de répondre par oui ou par non à cette question de plus en plus insistante ?

D'autant que, sous les coups répétés des médias, des neurosciences, des pressions des associations d'enfants précoces, celles de l'école, et des ambivalences pernicieuses des parents, manipulés mais flattés par l'hypothèse d'une progéniture hors norme, l'évaluation du Q.I., se fait de plus en plus impérieuse et immédiate : sans délai, sans critique, dans une exigence de transparence, sans réflexion sur la place d'objet que cette mesure donne à l'enfant ainsi testé.

L'enfant précoce serait-il devenu l'otage, l'enjeu, le "faire valoir" de notre société menée par l'exigence de mesure et où, comme le dit Charles Melman, la jouissance se substitue au désir, le "plus de jouir" au manque qui pourtant nous fonde ? Il ne s'agit pas de nier l'existence d'enfants précoces - ceux que nous ne rencontrons jamais dans les consultations - pour lesquels un fonctionnement cognitif excellent va de pair avec une vie sociale de bonne qualité et une réussite acceptée et sans ambages, mais il s'agit plutôt d'interroger la tyrannie et le totalitarisme réducteur de cette question.

Ce totalitarisme est "baladeur", il s'empare d'un signifiant, le fait enfler, l'utilise sans vergogne et le vide ainsi peu à peu de sa substance : c'est ce que nous avons vu, il y a quelques temps, avec le signifiant "hyperactif" ou "THADA" (trouble de l'hyperactivité avec désordre de l'attention) où l'adjonction renouvelée de "facteurs de co-morbidité" aux trois critères du syndrome initialement décrit, en a considérablement étendu la définition, en excluant peu à peu les trois symptômes qui l'avaient constitué et identifié... C'est ce qui semble actuellement arriver avec le terme "dyspraxie" qui avait totalement disparu de la scène pédopsychiatrique au fil des années, depuis J. de Ajuriaguerra et J. Bergès, et qui refleurit maintenant, lourd de toutes nos incompétences.

Bien sûr, comme nous le disions, certains enfants sont véritablement précoces et leur hyperfonctionnement intellectuel n'est en rien synonyme d'une quelconque difficulté ou d'un renoncement obligatoire à quoi que ce soit : ils peuvent se déployer dans toutes les directions que leur désir leur impose. Mais ces enfants consultent rarement et leur efficience intellectuelle - quand elle est mesurée - l'est souvent dans un autre contexte.

Ceux que nous voyons venir poser cette question inquiète ne sont pas les enfants prétendument précoces - rarement concernés par cette demande, comme toujours en pédopsychiatrie - mais les parents, dépassés, poussés par une école débordée, tous prisonniers d'une idéologie de la performance et de la réussite scolaire et universitaire, faisant, parfois à leur insu, très tôt de leur enfant un cheval de course dans une course contre la montre, dont ils ne mesurent ni les effets sur leur enfant ni les ambivalences et embarras phalliques liés à leur propre parcours scolaire parfois douloureux. Dès la maternelle, l'enfant doit être en avance pour ne pas être en retard !

Il est intéressant de noter que dans une étude de 2002 faite dans l'Unité de Psychopathologie de l'enfant et de l'adolescent à Sainte-Anne, 29 % des enfants consultant pour une possible précocité, répondaient à la définition psychométrique du surdon (QI = 130) les autres étaient des enfants brillants, curieux, deux étaient du côté de la psychose.

Comment désimaginariser cette question de précocité et la fascination qu'elle entraîne ? Comment permettre que les intéressés et leur famille puissent en parler, laisser se dérouler les associations et s'enchaîner les signifiants ? C'est le travail

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