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La Pilule Sous Neuwirth

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pourtant, le général De Gaulle y avait été hostile. Pour preuve, en 1965, le chef de l'Etat, partisan d'une politique nataliste, avait été choqué que François Mitterrand, le candidat de gauche, inscrive la libéralisation de la pilule dans son programme électoral.

Quand il vient exposer son projet au chef de l'Etat, Lucien Neuwirth - qui connaît bien De Gaulle pour l'avoir rejoint à Londres en 1942 - , n'est pas sûr d'obtenir son aval. Il finit par le convaincre au bout de 45 minutes, en lui exposant la difficultés des femmes, devenues mères sans l'avoir choisi, et qui pour certaines avortent clandestinement, hypothéquant leur vie.

Cette décision génère à l'époque, dans une France très conservatrice, l'hostilité de nombreuses personnalités, à commencer par l'épouse même du Président, les associations catholiques ou l'ordre des médecins. Soutenu par la gauche et le planning familial, Lucien Neuwirth subit les attaques de son propre camp politique, où d'aucuns le traitent de "fossoyeur de la France" voire même "d'assassin d'enfants". Les adversaires de la pilule brandissent la menace d'une baisse de la natalité, d'un relâchement des moeurs et de la nocivité des méthodes contraceptives.

Le 1er juillet 1967, plus de dix ans après l'invention de la pilule, la proposition de loi vient enfin en discussion à l'Assemblée. Le 19 décembre suivant, la proposition est définitivement votée dans une version très édulcorée, en excluant les mineures.

Et pour faire adopter son texte, Lucien Neuwirth use d'un stratagème: un vote nocturne, à main levée, qui permet de ne pas afficher les noms des opposants et des partisans. Toute la gauche vote pour tandis qu'à droite, une partie seulement.

Si De Gaulle promulgue la loi le 28 décembre, il faudra attendre 1969 pour que la ministre de la Santé, Marie-Madeleine Dienesch, fervente catholique, consente à en publier les premiers décrets.

"Le poids de la fécondité forcée est l'un des facteurs fondamentaux de l'inégalité entre les sexes"...

C'est ce que lançait il y a 40 ans le sociologue Pierre Bourdieu, devant la commission parlementaire spéciale sur la légalisation de la pilule.

Les raisons d'un tel succès, initié dans les années 70 avec le nouveau mouvement féministe, le remboursement des contraceptifs (pilule et stérilet) et leur délivrance gratuite au sein des planning familiaux, tiennent aussi à son confort d’utilisation et à son efficacité.

Depuis 1967, le taux d'utilisation de la pilule chez les femmes de 20 à 44 ans n'a cessé d'augmenter, passant de 5% en 1970 à 37% en 1978, pour atteindre 60% aujourd'hui, relève l'étude de l'Institut national d'études démographiques (Ined) publiée mardi. Cette libéralisation de la contraception a permis une meilleure "maîtrise de la fécondité", note l'Ined. A la fin des années 60, 15% des grossesses ayant donné lieu à une naissance étaient ainsi "mal planifiées", c'est-à-dire souhaitées par les parents mais pour "plus tard", 15% survenaient alors que la femme "n'y pensait pas" et 11% étaient "non désirées".

Trente ans plus tard, dans les années 90, "ces proportions n'étaient plus respectivement que de 7%, 9% et 2%", indique l'Institut. Dans le même temps, le taux des naissances "bien programmées", souhaitées "à ce moment-là", est passé de 59% en 1970 à 83% en 1995.

Une révolution culturelle et 40 ans plus tard, la pilule, est aujourd'hui devenue la superstar

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