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La faim dans le monde

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int en 2008 durant la crise qui avait entraîné des troubles politiques à travers toute la planète. Pour une grande partie des habitants des pays riches, cette hausse ne constitue qu’un désagrément réclamant quelques ajustements dans le budget du ménage. Mais, dans les pays pauvres, elle a jeté des dizaines de millions de personnes aux marges de la simple survie.

Cela dit, les pays riches eux-mêmes ne sont plus à l’abri de la faim. En 2010, les Etats-Unis ont dépensé près de 70 milliards de dollars en tickets alimentaires au bénéfice de plus de 40 millions de leurs citoyens. Quant à la Fédération européenne des banques alimentaires, qui récupère des excédents auprès des industries et des restaurants en vue de leur distribution aux plus démunis, elle compte aujourd’hui quelque 240 organisations membres dans dix-huit pays du continent.

Dans un tel contexte, n’est-il pas choquant que près de 30% des récoltes mondiales soit perdu chaque année pour la consommation? Ça l’est assurément pour tous les enfants à qui leurs parents ont appris à finir leur assiette parce que “c’est mal de gaspiller la nourriture”.

L’ère de la nourriture à bon marché est révolue

Comme le souligne notre rapport, les facteurs à l’origine de cette nouvelle inflation des prix des denrées alimentaires sont multiples et difficiles à classifier. On peut citer, notamment, une réduction globale des stocks associée à des normes plus strictes en matière de durée de conservation, l’impact du changement climatique sur l’agriculture et, ironiquement, l’utilisation croissante de sols pour la production de biocarburants ‘écologiques’. En outre, l’incidence de la spéculation financière sur la volatilité des marchés alimentaires est de plus en plus largement reconnue. Ainsi, quand la bulle immobilière des Etats-Unis a éclaté, les investisseurs ont cherché de nouveaux débouchés dans les contrats à terme sur les denrées alimentaires.

En revanche, ces facteurs ne semblent pas inclure, comme on le croit souvent, l’explosion quantitative et qualitative de la demande des nouvelles puissances économiques que sont l’Inde ou la Chine, dont la balance d’exportation de céréales demeure positive. En 2007-2008, par exemple, l’Union européenne était le premier importateur de graines oléagineuses et le cinquième importateur mondial de céréales.

Quels que soient la nature et la complexité des facteurs, le fait est que la volatilité des prix mondiaux des denrées alimentaires va selon toute apparence perdurer. Autrement dit, l’ère de la nourriture à bon marché semble bien révolue.

Lorsque l’insécurité alimentaire (selon l’expression consacrée dans les sphères humanitaires) atteint un niveau critique, nous répondons à la mesure de nos capacités, lesquelles dépendent des ressources dégagées par les bailleurs de fonds. En 2010, par exemple, la sécheresse a à nouveau jeté la région du Sahel et, notamment, le Niger, dont la population dépend étroitement de l’agriculture pluviale, au bord de la famine de masse. Or, notre appel, qui visait à recueillir 4,4 millions de dollars des Etats-Unis pour fournir à près de 400 000 personnes une assistance sous forme d’allocations en espèces, de nourriture et de semences, a été couvert à un peu plus de 50% seulement.

Les experts se partagent entre les partisans d’un investissement dans les petites exploitations et ceux qui privilégient l’agriculture intensive à forte dotation de capital. Les deux formules ont leur rôle à jouer, mais, selon nous, priorité devrait être donnée aux petits paysans qui fournissent la moitié des denrées alimentaires mondiales et assurent 90% de la production du continent africain. La petite paysannerie est la clé de la sécurité alimentaire et non pas la cause du problème.

Les petites exploitations sont souvent plus productives que les grands domaines à forte dotation de capital. Mais les petits exploitants ont besoin de semences et d’engrais, de filières commerciales améliorées et d’un soutien accru dans le domaine de la recherche. En 2002, de bonnes conditions météorologiques jointes à l’introduction de nouveaux engrais et semences ont donné lieu à un excédent de production de maïs en Ethiopie, mais le seul résultat a été un encombrement du marché assorti d’une dramatique chute des prix.

Notre rapport suggère aussi que, si les femmes bénéficiaient des moyens nécessaires pour être plus productives dans ce secteur, on pourrait enregistrer une augmentation de rendement allant jusqu’à 30%.

Cependant, les investisseurs étrangers, soutenus par d’énormes fonds spéculatifs, sont engagés dans une nouvelle forme de conquête de l’Afrique qui jette une lumière crue sur un des principaux obstacles au développement de l’agriculture à petite échelle: la propriété des terres. Un récent rapport de l’Oakland Institute a révélé que des acquisitions de terrains effectuées dans bien des cas sur des bases juridiques très discutables chassaient des millions de petits fermiers de leurs modestes parcelles ancestrales pour faire place à des cultures d’exportation, notamment des biocarburants et des fleurs coupées.

Cela doit cesser. La communauté internationale doit le proclamer haut et fort: l’Afrique a besoin de produire des denrées alimentaires, non pas des fleurs pour orner les tables de salons des pays riches.

Par ailleurs, on pourrait s’attacher plus activement

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