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La neutralite de la monnaie

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ité et apparaît désormais obsolète au regard des nouvelles contraintes qui pèsent sur les Etats (I). Devenu caduque, ses effets néfastes sur l’économie sont dénoncés et appellent des réformes adaptées à des contraintes resserrées (II).

I) Le déficit budgétaire, un outil politique à l’efficacité contestée et désormais obsolète au regard des contraintes nouvelles qui pèsent sur les Etats

A) Un mode de politique économique débattu entre partisans et adversaires de l’interventionnisme

1- Le déficit budgétaire autrefois préconisé pour relancer l’économie

Le déficit budgétaire était au départ un outil de politique économique permettant, au mieux, de stimuler l’économie et au pire de limiter les effets d’une récession. Fondé sur les postulats de Keynes, l’effet multiplicateur fit d’abord ses preuves dans le cadre du New Deal pour enrayer la crise de 1929. A cet effet, le budget fédéral accuse un déficit de 3,6 milliards en 1936. Ce déficit apparaît alors comme salutaire.

Fort de ce succès, l’application de la théorie keynésienne est longtemps préconisée pour doper l’économie quitte à ce que le budget de l’Etat soit déficitaire. Non seulement, il ne faut pas craindre le déficit budgétaire mais plus encore il est préconisé. Ce faisant, dans la pratique le déficit budgétaire apparaît d’abord aux Etats-Unis à partir de 1965 avec leur engagement au Vietnam et leur politique d’Etat-providence. Il faut attendre les années 1970 pour que les cibles budgétaires soit déficitaires dans les pays de l’Union européenne.

Or, la crise de 1973 porte un coup d’arrêt à la croissance des Trente glorieuses. La mise en œuvre des politiques keynésiennes ne sont plus suivies d’effet positif. Les déficits successifs creusent la dette. Le chômage de masse envahit les pays développés tout en coexistant avec de l’inflation : c’est la stagflation. Le déficit budgétaire est désormais sérieusement contesté.

2- Le déficit budgétaire contesté par les économistes classiques

Un des moyens de résorber la dette et donc de pouvoir renouveler un déficit consiste à générer de l’inflation. La fraction du déficit qui est consacrée au service de la dette peut être réduite en termes réels grâce à l’inflation. Plus l’inflation est importante, plus les intérêts réels sont faibles. C’est pourquoi, en France de la fin des années 1970 et au début des années 1980 le taux d’inflation dépasse les 10% durant plusieurs années. Ce moyen facile de régler le problème du déficit budgétaire est pris en défaut par les arguments monétaristes. La lucidité des agents économiques se traduit par une hausse des taux d’intérêt qui va lui-même peser sur la dette et donc aussi le déficit en alourdissant le service de la dette.

Les néo-classiques portent une autre offensive en arguant des anticipations d’une hausse future des prélèvements obligatoires pour rembourser les déficits. La prétendue vertu du déficit primaire censé stimuler la demande effective apparaît caduque. Au lieu de consommer les agents épargnent pour pouvoir rembourser les futurs impôts. L’effet d’éviction rend le déficit budgétaire inefficace. Inutile, le déficit budgétaire pose le problème de l’endettement : il est donc à craindre.

Ce débat théorique entre partisans et adversaires du déficit budgétaire semble aujourd’hui dépassé dans la mesure où l’ouverture des économies ont révélé une nouvelle limite aux politiques économiques : la contrainte extérieure.

B) Un outil devenu caduque dans le cadre de la mondialisation et de l’intégration régionale

1- La stratégie économique du déficit budgétaire remise en cause par la mondialisation

L’économie ouverte implique la prise en compte de la balance commerciale et de la mobilité des capitaux. Dans ces conditions, la stratégie du déficit budgétaire perd en pertinence.

Toutes choses égales par ailleurs, la hausse de la demande effective favorise les importations. Cette dernière, si au-delà d’un certain seuil, dégrade la balance commerciale. Les entreprises située sur le territoire national ne bénéficie donc pas forcément d’un déficit budgétaire censé relancé l’économie. Entre mai 1981 et juin 1982, le gouvernement Mauroy bute ainsi sur la contrainte extérieure. Sa politique expansionniste a creusé le déficit budgétaire sans relancer l’économie. Il a fallu rebrousser chemin au bout d’un an pour passer à la politique de rigueur.

En régime de changes flexibles, la politique budgétaire se traduit par une hausse du taux d’intérêt qui favorise l’afflux de capitaux ce qui engendre l’appréciation de la monnaie nationale elle-même préjudiciable à la compétitivité. Au final, la relance souhaitée par le déficit budgétaire est d’autant plus limitée que les capitaux sont mobiles. La mondialisation compromet ainsi la politique budgétaire eu égard au régime de changes flexibles depuis la fin du système de Bretton Woods en 1971.

Cette stratégie du déficit budgétaire est compromise avec l’internationalisation croissante. Elle est encore plus contrainte dans le cadre des intégrations régionales.

2- Les contraintes spécifiques de l’intégration régionale

Plusieurs ensembles régionaux favorisent les libertés de circulation de biens et services, de capitaux voire de personnes (MERCOSUR, ALENA, ASEAN et Union européenne). Cette intégration remet en cause, plus ou moins directement, les pratiques anciennes et solitaires en matière de déficit budgétaire.

Ainsi les critères de Maastricht limitent-ils les déficits publics à 3% du PIB et la dette à 60% du PIB. Naturellement, le déficit budgétaire, composante essentielle du déficit public, doit donc être contrôlé. Les sanctions sont prévues en cas de non-respect de ces critères. C’est ainsi que la France et l’Allemagne ont fait l’objet de menaces de sanctions pour avoir enfreint la règle. Le pacte de stabilité et de croissance adopté en 1997 renforce la surveillance multilatérale des Etats-membres de l’Union européenne.

Après avoir accusé des déficits importants au début des années 1990, des pays comme le Royaume-Uni et la Suède ont assaini leurs finances publiques, enregistrant des excédents budgétaires au début des années 2000. La France, bien qu’elle ait opté pour une baisse graduelle du déficit budgétaire, a vu son déficit s’améliorer entre 1997 et 2001 (-3,5% et -1,4%). Malheureusement, à partir de 2002 la situation s’est dégradé et le pays traversait une crise de ses déficits publics en 2003 où le besoin de financement de l’Etat s’élève à 62 milliards. Les sanctions éventuelles dont elle serait l’objet aggraverait encore la situation.

Rendu caduque par la contrainte extérieure, le déficit budgétaire devient même néfaste et préoccupant. D’abord vanté, puis controversé, le déficit budgétaire est redouté à présent.

II) Le déficit budgétaire et ses effets néfastes appellent des réformes structurelles pour revenir à

l’équilibre

A) Le déficit budgétaire est à craindre pour ses effets néfastes sur l’économie

1- Une menace pour la compétitivité

Le recours incessant à l’emprunt par l’Etat est un facteur de hausse des taux d’intérêt, lesquels pèsent sur les décisions d’investissement. Il est regrettable qu’au lieu de financer des investissements productifs, une partie des fonds prêtables servent à rembourser les déficits qui se cumulent et finissent par s’auto-alimenter. Le recours aux marchés financiers pour résorber le déficit tarit les sources de financement d’autres investisseurs.

Les marchés financiers s'interrogent sur les choix et les priorités budgétaires de l'État, comme ils le font sur les stratégies des entreprises. Dans ce contexte, les Etats doivent proposer un environnement économique propice conditionné par des finances publiques assainies.

Tôt ou tard, l’Etat doit rembourser ses dettes et pour ce faire le recours à l’impôt est nécessaire. Plus le temps passe plus la dette s’accumule faute d’éviter les déficits. Mais l’alourdissement de la fiscalité est-elle même problématique.

2- Un risque d’alourdissement de la fiscalité avec ses conséquences

Au final, les ménages et les entreprises s’exposent au remboursement du déficit budgétaire. La mobilité croissante quoique relative du facteur travail, crée le risque de l’évasion fiscale. Le personnel très qualifié et les entrepreneurs préfèrent alors s’installer ailleurs. C’est ce mécanisme qu’Arthur Laffer a résumé

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